« Je vais à un souper ce soir, je vais manger seulement un fruit ce midi. »
« Je n’ai pas eu le temps d’aller courir, donc pas de verre de vin ce soir! »
« J’essaie de réduire les glucides, j’ai beaucoup lu sur le régime cétogène. »
« Je me laisse aller pendant le temps des fêtes, mais après, je me remets en forme et je coupe le sucre! »
« Savais-tu que si tu bois un grand verre d’eau avant le souper, ça coupe la faim? »
« Je vais manger des arachides, mais seulement 10. »
« Si on va à la crèmerie avec les enfants, je prendrai le yogourt glacé en format mini. »
« J’ai mangé des toasts ce matin, je ne peux pas manger de sandwich ce midi. »

Bon, vous avez compris le concept? Si vous avez, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie, eu une pensée similaire à celles ci-haut, vous allez comprendre le principe de la restriction cognitive. Imaginez que, finalement, vous ayez succombé au verre de vin ou que vous ayez mangé 40 arachides… vous étiez quand même dans la restriction cognitive. « Damned if you do and damned if you don’t »… Autrement dit, votre discours intérieur est une forme de restriction cognitive s’il soutient des idées pro-régimes vous incitant à contrôler votre alimentation dans un but de perte de poids ou pour ressembler à un idéal en particulier (#fitspo, vous connaissez?). La plupart du temps, nous consommons quand même l’aliment diabolisé dans nos pensées, mais s’en suivent remords, auto-sabotage, promesses de mieux agir dès demain quand, ENFIN, nous repartirons à zéro pour commencer une nouvelle vie remplie de jus verts et d’entraînements HIIT à 5h du matin…

jus vert restriction cognitiveSource image : Unsplash

Vous n’avez pas besoin de souffrir d’un trouble alimentaire comme l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie pour avoir une façon troublée de vous alimenter. Chaque seconde de votre vie allouée à restreindre votre apport calorique, alors que vous avez encore faim, est une seconde perdue que vous auriez pu utiliser pour vous accomplir, avoir du plaisir, vous instruire ou vous occuper de vos proches.  Si vous suivez des règles diététiques arbitraires et non personnalisées que vous avez intériorisées à la suite de lectures dans les magazines, de commentaires dans la salle à manger au travail ou de vos propres convictions par rapport à la perfection corporelle que vous souhaiteriez atteindre… Arrêtez-vous un instant, respirez profondément et rappelez-vous que vous n’avez pas été mis.e sur Terre pour occuper le moins d’espace possible, éliminer votre cellulite ou avoir de plus beaux abdominaux que la voisine.

Nous avons tous un poids d’équilibre et, quand nous l’atteignons, notre corps se sent en sécurité et heureux. Ce poids ne répondra peut-être pas à vos attentes irréalistes, car les femmes ont généralement besoin de gras abdominal pour protéger leurs organes, pour ne donner qu’un exemple. Si vous n’êtes pas à votre poids d’équilibre, vous vous sentirez obsédé.es par la nourriture, mal dans votre peau sans comprendre pourquoi, et vous souffrirez probablement de maladies dont vous n’arriverez pas à déterminer la cause. Votre corps, lui, sait pourquoi.

poids balance restriction cognitiveSource image : Unsplash

La prochaine fois que votre cerveau vous envoie un message empreint de restriction par rapport à la nourriture, remerciez-le pour l’avertissement, mais dites-lui que tout va bien, que vous êtes capable de gérer votre appétit comme bon vous le semble et de manger ce qui vous semble bon aujourd’hui. Les restrictions créent énormément de frustrations, même si théoriquement, vous mangez assez. En effet, si ce dont vous aviez vraiment envie, c’était de manger de la crème glacée, mais que, pendant des années, vous avez choisi l’option « santé » du yogourt glacé sans que cela ne vous comble… vous allez développer une obsession pour la crème glacée, qui deviendra un aliment « interdit », et le jour où vous déciderez d’en manger, vous ne serez plus arrêtable. En général, lorsqu’il n’y a pas d’aliments interdits, il y a de la place pour tous les aliments : brocoli, pizza, brownies, fraises, riz, jus d’orange, etc.

Finalement, sachez qu’il est important de se reconnecter à notre faim physique, mais que la faim émotionnelle est tout aussi valable et importante, autant sur le plan personnel que social. Manger un morceau de gâteau à 10h le matin pour féliciter votre collègue d’avoir obtenu une promotion (même si vous n’avez pas particulièrement faim) a une fonction sociale très importante et ne doit pas être condamnée. Parfois, manger, c’est simplement pour le plaisir, pour le goût, pour combler l’ennui, et, tant que l’alimentation ne devient pas PRINCIPALEMENT émotionnelle, c’est 100% humain et normal.

Alors, comment allez-vous occuper tout l’espace mental qui se libérera quand vous vous serez affranchie de toutes ces règles destructrices et énergivores? La liberté, c’est délicieux!

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