Comment la mort d’un parent peut te « scraper » une dynamique familiale?
Comment une dynamique familiale perturbée peut te « scraper » un schème de pensée?
Comment un schème de pensée perturbé peut te « scraper » un bout de vie?
Bon, on ne reprendra pas ici le concept de la chanson l’Arbre est dans ses feuilles…
Tout a commencé à ma première thérapie psycho comportementale, il y a 10 ans… On travaillait certains points quand d’un coup j’ai raconté à la psy : « Même Steven, il l’a dit que j’étais une petite crisse! Il m’a connue lui quand j’étais enfant! » Et là, de voir ma psy se mettre à pleurer et me répondre : « Mais voyons donc, c’est donc bien méchant! On ne peut pas dire ça d’un enfant! Encore moins de toi s’il te connaissait bien en plus! » OK, elle était enceinte, mais je vous jure que c’est marquant comme expérience. Dans le temps, elle m’avait expliqué que j’avais perdu mon père dans des circonstances tragiques et que ma façon de crier à l’aide, de dire que j’avais de la peine et que j’avais besoin qu’on s’occupe de moi, c’était d’être une petite crisse (TDAH non diagnostiquée en plus). Il faut dire que mon père s’est suicidé lorsque j’avais 7 ans. Deux semaines avant son geste, il a décrit tout ce qu’il ferait dans les détails exacts à une amie au téléphone. De plus, c’est ma grande sœur qui a servi de pigeon voyageur pour donner sa lettre d’adieu à maman. Il lui a donné quand on est allées dîner chez lui ce jour-là. Bref, pour revenir à ma psy en pleurs. Ce que je comprends à ce moment-là c’est qu’elle est full hormone, que j’ai très mal réagi au décès de mon père, que j’avais le droit d’être une petite crisse au primaire et que c’était bien correct.
À lire: Silver Lining (pas la film)
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Les années ont passé, j’ai accompli pas mal de choses que bien des gens auraient crus impossibles. Mais, il y avait toujours quelque chose qui accrochait. Rien ne pouvait bien aller, malgré une vie saine et la mise en pratique de conseils… Toujours des embûches, des épreuves, des déceptions et des bâtons dans les roues. Bien beau te dire que c’est ton destin de travailler un peu plus fort pis de l’avoir un peu plus dur que les autres pour faire tes preuves et montrer ce que tu vaux. Un bon moment donné, tu te sens fragile. Alors, tu retournes voir celle qui jadis avait permis le beau cheminement que tu as fait. Retour chez la psy… qui là n’est plus enceinte...
Et là! Tu te rends compte que tu ne t’aimes pas, parce que tu te sens comme de la marde. Donc, pour « booster » ton estime, tu joues des games. Tu fais le clown, tu te surestimes et quand tu es bonne dans de quoi et bien là tu le montres! Parce que tu veux que le monde t’aime. Le problème avec ça… c’est que ça te donne une personnalité assez forte, donc il y a ceux qui t’adorent comme tu es… et ceux à qui tu tapes vraiment sur le système... Et la eux, ils ne t’aiment pas… alors tu te sens encore plus comme de la marde et le « pattern » recommence! Il y a les soirées où tu dois apprendre à éviter le faux réconfort, comme ceux de tes anciens démons, l’alcool et de l’amour faux… Parce que oui tu trouveras l’amour et tu dois faire confiance en la vie et attendre celui qui t’aimera pour vrai et te traitera bien au lieu de toujours être dans des relations où t’as l’impression de passer en second plan.
Tu comprends l’importance qu’on joué certaines personnes dans ton équilibre d’enfant parce oui… tu y serais resté! Donc, à 30 ans, je pensais aller régler un petit problème de confiance en soi… Je croyais que ce serait comme à la première thérapie. Établir des objectifs, avoir des buts à atteindre à chaque rencontre. Non, pas tellement! Je dois vivre ma peine d’avoir été un enfant difficile à aimer. Je n’ai pas manqué d’amour, non. Mais j’ai été difficile à aimer et à être acceptée. J’ai longtemps joué les « badgirls » et fait le clown en racontant les 100 coups que j’ai faits.
Mais le problème c’est quand on grandit en se faisant réprimander, en côtoyant des personnes qui te dénigrent, quand on ne te fait pas sentir que tu es belle, bonne et capable. Tu finis par grandir en voulant leur donner raison ; tu es une petite crisse. Parce que de toute façon, quand presque personne sauf deux ou trois ne te donnent ce que tu as besoin vraiment : des encouragements, de l’espoir, de l’écoute, de l’attention et de la patience. Et bien ce qui arrive, c’est que même si après une première thérapie, tu fais tout pour réussir depuis 10 ans… ça n’ira jamais bien… parce que tu ne sais pas c’est quoi être belle, bonne et capable. Tu sais le laisser paraître, tu aimes qu’on te le dise… Pourtant même quand on te le dit, ça ne change rien… tu n’as pas appris à le sentir, car au fond de toi tu ne le crois pas… Tu as toujours peur d’échouer, de ne pas être bonne, de ne pas y arriver. Tu regardes toujours autour de toi pour voir qui pourrait te venir au secours si ça ne fonctionne pas.
Mais tu te dis qu’à 30 ans tu vas être capable d’y arriver, tu es une battante! Tu le sais maintenant ce qui cloche et une fois que tu vas avoir passé au travers ça, la vie te sourira. Tu relies le texte et t’aperçois toutefois… qu’il y a un gros manque d’uniformité. Tu n’as pas été capable de garder la première personne du singulier dans son ensemble… le second temps de verbe souvent employé là où ça fait plus mal… comme pour t’en détacher…
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Yxor