Dimanche, 22 mai. Par une chaude journée au ciel dénudé de nuage, j’ai eu l’occasion de courir le 5 km de la course Des chênes-toi ayant lieu à Drummondville. Le titre de la course vient de la commission scolaire des Chênes de laquelle est née l’idée de l’événement annuel qui sollicite la participation de plusieurs écoles primaire et secondaire de la ville. Plusieurs entreprises locales sont aussi très fières d’y participer en encourageant leurs employés à prendre part à l’événement. Jeunes et moins jeunes, athlètes et adeptes amateurs de course, familles et débutants à ce sport (comme moi!), ce sont 10 414 coureurs et marcheurs qui ont foulé les différentes distances proposées.
L’événement centriquois prend donc la 3e place des courses au Québec, tout juste derrière le marathon de Québec et celui de Montréal (pour voir les stats de l’événement, c’est ici). Un record a été battu puisque nous n'étions rien de moins que 3343 coureurs au départ du 5 km! L’ambiance y était extraordinaire; tout le monde était heureux d’y être et fier d’y participer. Étant native de Drummondville, je me devais d’y être et c’était ma première participation sur les neuf années d’existence de l'événement. Personnellement, mon intérêt pour la course à pied a commencé seulement depuis quelques mois malgré mes nombreux essais dans les années précédentes. J’y vais à mon rythme et je le fais pour moi, sans compétition. Je m’inspire de ceux qui ont commencé en bas de l’échelle et je découvre tranquillement les bienfaits de ce sport. On en parlera dans un autre article.
Rencontre avec Frédéric Plante
J’ai d’ailleurs eu l’opportunité de rencontrer Frédéric Plante, animateur sportif à RDS. Fier porte-parole de la course à Drummondville depuis maintenant quatre ans, Frédéric est un coureur chevronné qui prend part à plusieurs courses à travers le Québec et dans le monde entier. L’Alaska, San Francisco, Paris, Rome, Miami, New-York, rien ne l’arrête! Généreux de son temps et de son expérience, il a pris le temps de répondre à mes questions devant le kiosque Adidas Sport Eyewear dont il représente les montures depuis plus d’une dizaine d’années. Voici les extraits de notre rencontre :
Amélie : Quelle a été ta première motivation à courir?
Frédéric : Le désir de se mettre en forme. À mes débuts à RDS, j’avais un excédent de poids, je n’étais pas en forme. Mon grand-père m’avait dit « au lieu d’investir dans un REER, investis dans un REER santé ». Ce qui voulait dire prendre soin de ma santé, parce que c’est mieux d’être en santé que d’avoir de l’argent et ne pas pouvoir en profiter. La première fois que j’ai voulu courir, j’ai fait le tour du pâté de maison, environ 600 mètres et j’étais à moitié mort. Mais je l’ai fait pendant un mois jusqu’à ce que le 600m soit facile. J’ai continué à augmenter mes distances jusqu’à celle du marathon.
A : As-tu parfois rencontré des épreuves difficiles que la course t’as aidé à surmonter?
F : Quand j’ai fait le marathon de Rome. J’y allais au départ avec mon ami, et il s’est suicidé deux mois avant le départ. Je l’ai fait quand même pour lui et heureusement que je l’ai fait, ça m’a permis de passer par-dessus le deuil de mon meilleur ami. Mais la course a été très particulière, surtout arrivé devant le Vatican où le pape est sorti. Je ne suis pas vraiment croyant, mais je me suis arrêté, pendant la course, et je me suis mis à genoux, c’était trop magnifique. Je l’ai écouté un peu et c’est là que j’me suis dit que j’allais rendre hommage à mon ami. Donc tous les endroits qu’on voulait visiter (la fontaine de Trevi, le Colisée…) je m’arrêtais pour regarder, penser à lui et je continuais. J’ai apporté son dossard avec moi pendant la course et je sais qu’il est avec moi dans toutes mes courses. Je continue à courir beaucoup à cause de lui.
A : Tu es porte-parole pour Team in Training (programme d’entraînement et de collecte de fonds pour la Société de leucémie et lymphome du Canada), qu’est-ce qui t’as amené à vouloir parrainer cet organisme et qu’est-ce qui te tient à cœur dans cette cause?
F : C’est l’organisme qui est venu me chercher il y a plusieurs années. Ça a changé ma vie parce que l’organisme amène les gens à courir, il les aide et offre l’entraînement tout en amassant des fonds pour contrer la leucémie. Quand on court, y’a des moments plus difficiles et on se dit que ça serait tellement facile d’arrêter. À ce moment-là, on pense à ceux qui sont dans leur lit d’hôpital et qui donneraient tout pour ressentir cette douleur passagère qu’on ressent quand on court, mais qui ne peuvent pas le faire. Alors, je cours beaucoup aussi pour ces gens. En courant, la douleur est temporaire alors que pour plusieurs, elle est permanente. J’ai vécu tellement de belles expériences avec Team in Training, tu sais, franchir le fil d’arrivée de la course et voir arriver ensuite les autres gens de Team in Training et savoir qu’ils sont là parce qu’ils sont en rémission du cancer ou parce qu’ils courent pour quelqu’un qui a le cancer. Eux franchissent le fil d’arrivée sachant par quoi ils sont passés. De se retrouver ensemble, ça a été de grands moments d’émotion, on se tombait dans les bras. Ça recharge en énergie!
A : Tu es allé courir partout dans le monde; est-ce que l’ambiance dans les événements est semblable ou tu remarques des différences?
F : La communauté des coureurs est tissée serrée. Peu importe où je cours, j’ai assisté à des scènes exceptionnelles. Par exemple, pour le marathon d’Édimbourg en Écosse, j’étais avec un Sud-Africain, on a couru les 10-12 derniers kilomètres ensemble. C’est un gars que je ne connaissais pas du tout. On a travaillé ensemble à finir la course et au moment de franchir le fil d’arrivée, on s’est tombé dans les bras parce qu’on a vaincu le parcours. Cette entraide et ce respect entre coureurs, je l’ai retrouvé dans chacune des courses que j’ai faites. Entre autres ici. C’est ma 4e année en tant que porte-parole et je n’en reviens pas à quel point Drummondville est vraiment la capitale de la course à pied au Québec maintenant, c’est unique. Et surtout le côté familial. Le fait que l’organisation ait réussi à garder les coûts très bas aide parce qu’à certains endroits, ça peut coûter très cher si on veut courir avec ses enfants par exemple. Avec l’atteinte des 10 000 personnes inscrites, on est sur le point de dépasser Québec qui est 2e dans la province.
A : D’où est venue ton association avec Adidas Sport Eyewear?
F : Ça fait 15 ans que je suis avec eux. Cela a commencé par hasard, comme j’animais mon émission Le bulletin sport 30 à la coupe Rogers à Montréal. Il y avait le stand Adidas à côté de la scène où j’animais. Le représentant d’Adidas à l’époque est venu me voir en me proposant de porter une de leurs montures. Je me souviens, j’avais les lunettes et je ne pouvais pas les montrer en ondes, mais j’avais les lunettes posées sur le bord du bureau et cela a satisfait le représentant.
A : Qu’est-ce qui a suscité ta confiance chez eux?
F : Il y a des gens absolument merveilleux qui travaillent chez Adidas. J’ai été contacté par d’autres lunettiers, mais la force d’Adidas, c’est le côté humain extrêmement fort et c’est ça que je recherche. Ces gens-là, lorsqu’ils te donnent leur parole, ils la respectent. Ce qui me lie à eux, c’est une poignée de main et c’est tout. Je crois en leur produit et c’est la raison pour laquelle je suis avec eux, ce sont les meilleures lunettes au monde!
A : Quels sont tes prochains objectifs?
F : Tout dépendant de mon horaire, il y a de fortes chances que je parte pour Chamonix en France dans quelques semaines. Il y a une course là-bas qui s’appelle « ASICS Beat The Sun ». À la journée la plus longue de l’année, dès que le soleil se lève, tu commences à courir et il faut que tu fasses le tour du Mont-Blanc, ce qui est très très difficile, mais j’aimerais beaucoup aller courir là-bas. Sinon, il y a beaucoup de courses au Québec alors j’essaierai d’aller un peu partout.
A : En terminant, qu’est-ce que tu recommandes aux débutants de la course à pied?
F : Un pas à la fois. Il y a un proverbe africain qui dit « le premier pas est le plus difficile, les autres vont suivre ». Fais comme moi quand j’ai commencé, t’as pas besoin de faire longtemps pour commencer. Tu fais, disons, 400m. Il y a deux choses que tu peux améliorer quand tu commences la course à pied. Soit tu refais ton 400m un peu plus vite ou tu repars au même rythme, mais une distance un peu plus longue. Tu dois travailler soit sur ta distance ou sur ton chrono et c’est comme ça qu’on s’améliore. Il faut vraiment y aller graduellement. On courra ensemble l’année prochaine!
Pour lire Frédéric sur son expérience à la course Des chênes-toi, sa chronique est ici.
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En espérant vous y voir la binette l’année prochaine! Et vous, la couse à pied, c’est love or hate?