Depuis très longtemps, je suis dans la performance. J'ai commencé très jeune à l'école, dès le primaire pour avoir la meilleure note de la classe. Par la suite, avoir la meilleure cote Z, cote R, bref me dépasser sur le volet académique. Je visais la performance sociale en étant aimée par tout le monde, passant par les beaux-parents, la famille, les amies, les collègues de travail, les camarades de classe, bref tous ceux que je côtoyais. J'ai finalement commencé à performer dans le sport et rapidement, je compilais les podiums. Côté professionnel, pas besoin de mentionner que mon côté perfectionniste, ambitieux et toutes les belles qualités que tu mentionnes lors de ton entrevue d'embauche y passent et je souhaitais un rendement de plus en plus efficace compilant les heures supplémentaires pour me donner au maximum.
Avec du recul et de l'aide externe, je réalise que je m'enlignais tout droit vers un beau mur de béton, prendre note ici: si par hasard c'est moi qui a fait la conception de ce mur en béton armé, il est sûrement assez solide pour résister à une attaque nucléaire! J'ai surement passé proche à quelques reprises de vivre une dépression, probablement évitée de justesse grâce à des amies, une famille et de saines habitudes de vie (sport, nutrition et sommeil).
Toute cette belle introduction pour réaliser une grande introspection de mon corps et de mon esprit: je ne peux pas tout contrôler!
Je ressors de mes moments de méditation bien pensive ces derniers jours. Je pratique assidument mon yoga et j'aime prendre un 5-10 minutes par jour pour méditer. J'en suis venue à une conclusion, peut-être banale pour plusieurs, mais si je peux aider des personnes qui vivent comme moi dans la performance et la perfection, en voici un petit résumé.
Dans la vie, je me vois souvent comme la victime: j'aimerais absolument tout faire, être partout, faire tout à la perfection et réaliser mes plus grands rêves sans compromis et sans obstacle ou questionnement. Mais la vie est une toute autre GAME.
Si mes amies vont skier et que je ne peux y aller, je suis déçue et je me sens comme une victime de manquer une activité. Si mon repas n'est pas à la hauteur de mes attentes, que ma maison n'est pas aussi propre que je le souhaite, que ma pratique d'un sport/de yoga/de méditation/d'activité en plein air/de lecture ou toute autre passion n'est pas comblée ou réalisée comme prévu, je me sens victime! J'accuse, par exemple, mon copain de ne pas avoir pu me donner un coup de main pour réaliser à la perfection mon souper, j'en veux à ma vie de famille qui m'empêche d'avoir 100% de mon temps pour mes activités personnelles, j'en veux à la météo qui me restreint à changer mes plans, j'en veux aux imprévus, bref je suis la victime. Je sens la colère monter, je me fâche et je passe une mauvaise journée, une mauvaise semaine, voire même un mauvais mois si les péripéties s'accumulent.
Mais si plutôt je ressentais vraiment ce que je vivais, que je décrivais mes sentiments que j'entrais à l'intérieur de moi et que je me questionnais sur mes émotions et je les laissais être en les vivant à fond! Je pourrais en sortir, y voir plus clair et définir qui est réellement la victime. Nous faisons des choix dans la vie, mon choix d'être une professionnelle, d'être une mère, d'être en couple. Je me dois de voir les côtés positifs de ces choix et ainsi une fois la tête reposée, je peux poser de bons diagnostics. Après avoir vécu et accepté mes émotions, la raison peut parler et ainsi me faire comprendre que je ne suis pas la victime, mais plutôt choyée de la vie que je mène. Que mon souper ne soit pas A+, que ma journée ne se soit pas déroulée comme prévu ou que ma maison ne soit pas d'un blanc immaculé, mes choix m'ont apporté des joies et du bonheur beaucoup plus grand que le petit pépin qui se met sur ma route.
Alors la prochaine fois que la soupape veut exploser, il faut se concentrer sur ses émotions, les vivre et par la suite, une fois la phase d'acceptation passée, la phase rationnelle peut embarquer et ainsi voir l'autre côté de la médaille et voir le verre à moitié plein.