Il y a quelques jours, j’ai partagé avec vous une liste d’expositions artistiques à visiter. Je n’ai pas inclus celle de JJ Levine au Musée McCord pour une seule raison : j’attendais de la voir afin de me faire une tête par moi-même avant d’en parler — et de décider si oui ou non j’allais aborder la question queer ici.

Photographies de JJ Levine via Musée McCord

L’exposition

L’exposition présente trois séries de photographies prises par l’artiste montréalais sur du film, mettant en vedette sa famille, son partenaire et ses amis. Il explore la notion de genre, de rôles et d’homoparentalité. Le travail est, sans surprise, graphiquement superbe. On ressent la connexion entre chaque cliché et l’attention portée aux détails. Je lève mon chapeau, parce que ça prend énormément de cœur au ventre pour s’ouvrir au public de cette façon, et alimenter une discussion sur ce sujet que certains visiteurs ne pensaient pas nécessairement avoir lors d’une visite au musée.

C’est évident, le travail photographique de JJ Levine est très intimiste : on plonge directement dans l’univers de ses sujets. C’est vraiment très bien d’offrir un regard sur l’intérieur d’une relation queer à des spectateurs qui ne sont pas tous familiers avec une relation qui n’est pas hétéronormative.

Photographies de JJ Levine via Musée McCord

L’identité queer

Aujourd’hui, je sors les gros mots parce que je suis d’avis qu’en 2022, ne pas être familier avec des concepts modernes comme ceux-là, c’est prouver qu’il y a un manque de sensibilisation qui est rampant. Est-ce que ce regard dans le quotidien de personnes queer pourrait contribuer à sensibiliser certains groupes à l’idée que, peut-être, ce sont des gens tout à fait comme les autres, avec des idées et des préférences qui défient la norme ? (Lol, la norme)

Quand je dis que le travail est intimiste, c’est que l’artiste propose plusieurs sujets de photos : Lui-même et sa famille sous forme de portraits et d’autoportraits, ses amis qui nous invitent dans leur maison et qui nous autorisent à les percevoir de façon vulnérable. Et finalement des natures mortes qui offrent un regard symbolique dans sa vie de famille. C’est émouvant et percutant.

Une partie aussi intéressante que surprenante de l’exposition, c’est l’inclusion de couples hétérosexuels, amis de l’artiste, qui se prêtent au jeu en échangeant de genre avec leur partenaire ou en explorant le genre opposé dans une série de photomontages qui présentent les deux facettes.

Photographie par JJ Levine via Musée McCord

On y va ?

L’exposition est à voir, à mon avis, et je suis très heureux de ma visite qui m’a laissé ému et heureux. C’est un incontournable pour tous ceux qui sont curieux de voir comment la notion d’intimité se transfert dans différents couples — et pas curieux comme si c’était un cirque. JJ Levine se livre à tous ceux qui sont en mesure d’ouvrir leur esprit à une réalité qu’ils ne partagent pas, mais avec laquelle il est si facile de cohabiter.

Visitez JJ Levine : Photographies queers au Musée McCord jusqu’au 24 avril 2022

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Photographie de couverture par JJ Levine via Musée McCord
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