J’ai toujours cru que pour avoir une bonne relation durable, il fallait y mettre beaucoup d’efforts. Beaucoup de compromis, beaucoup de petites chicanes, beaucoup d’incompréhension.
Mais un jour, les lignes se sont brouillées. Les mensonges, les insultes, la violence verbale, les cris devant les enfants… c’était comme si j’avais aussi glissé ces choses-la dans la catégorie des « choses par-dessus lesquelles on doit passer pour une relation durable. »
Chaque fois, je me disais que tous les couples vivent des inconforts, même parfois de la rage. Qu’il fallait être patient, mettre de l’énergie et continuer d’essayer. Dans les larmes, la peur, les remises en question, le drame... Continuer d’essayer.
On voit si souvent des petites phrases « cute » qui disent qu’autrefois, les couples duraient plus longtemps parce qu’on n’abandonnait pas aussi rapidement. Je voulais ça, moi aussi. Un amour qui dure depuis 50 ans, des anniversaires de mariage qui se succèdent, une famille unie parmi toutes celles qui se dispersent. Je voulais persévérer.
Mais à quel prix ?
Quand la charge mentale devient tellement lourde que l’on ne sait plus quel jour on est, quand les « tu es juste une maudite folle » commencent à se faire plus ponctuels. Que les questionnements se terminent toujours en mensonges, que les cris viennent hanter nos rêves… il faut savoir penser à soi avant tout.
Puis on essaie de voir les bons côtés. « Oui, mais il est attentionné, il fait souvent à dîner pour tout le monde, quand il a une bonne passe, on rigole bien ensemble, on a tellement de points en commun ! » Et il y a aussi ces inquiétudes-là : « Je vais finir ma vie seule, je ne veux pas faire ça à mes enfants, je ne me vois avec personne d’autre. »
Si on faisait une liste des pour et des contre, dieu sait que la décision serait facile. Mais la liste nous effraie tellement. Nous savons qu’au bout du compte, ce qu’il faut faire, c’est dire au revoir.
La vérité c’est que les couples duraient plus longtemps autrefois par souci de commodité. Les hommes ne pouvaient se passer des femmes pour s’occuper des enfants, car ils étaient toujours partis travailler et sans les hommes, les femmes n’avaient aucune liberté. Car la société était malade, et les couples aussi. On se permettait de tolérer l’enfer parce qu’être seul dans un monde aussi féroce aurait été bien pire.
Mais ce n’est plus le cas maintenant. On peut très bien vivre seul.e.s. Et vaut mieux vivre en solo que torturé. Il faut savoir mettre ses limites et choisir quand c’est assez. Parce qu’autrement, c’est vous que vous finirez par perdre en chemin.
Image de couverture par Surav Matho via Unsplash