Chaque année, environ 80 milliards de nouveaux vêtements sont fabriqués dans le monde, soit 400 % de plus qu’il y a 20 ans.
Cet afflux incessant a des conséquences lourdes pour l’environnement — l’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde — et pour les humains, victimes des conditions de travail désastreuses engendrées par la fast-fashion. Il est donc plus que jamais temps de repenser nos habitudes de consommation.
Mais comment faire des choix écoresponsables sans sacrifier son style?
Se tourner vers les achats d'occasion
Lorsque nous choisissons un vêtement d’occasion, nous offrons une seconde vie à une pièce déjà produite, plutôt que de favoriser la fabrication incessante de nouveaux articles. Cela permet donc de limiter la surconsommation et l’épuisement des ressources naturelles. En réduisant la quantité de vêtements envoyés à la décharge, nous contribuions à la diminution de la production de déchets.
Un autre grand avantage à se tourner vers les achats d'occasion est que, en friperie, nous pouvons dénicher des trouvailles uniques sur lesquelles nous ne mettrions pas la main ailleurs. Une excellente façon d’exprimer notre style et notre originalité à une fraction du prix!
Adopter la mode durable
En optant pour des articles au style indémodable, nous avons plus de chances de les porter longtemps, bien au-delà des tendances éphémères.
Le concept de garde-robe capsule illustre parfaitement ce principe. Il s’agit d’une approche minimaliste qui consiste à réduire notre possession de vêtements en choisissant des essentiels polyvalents et de qualité. L’idée est donc de rassembler une sélection d’éléments au style intemporel qui s’harmonisent facilement entre eux. Cela simplifie la vie en permettant de maximiser une garde-robe allégée.
Choisir des pièces de qualité peut être vu comme un investissement. Bien que leur coût initial soit plus élevé que les propositions bon marché, leur durabilité nous évite de devoir les remplacer après quelques mois. Il s’agit d’acheter moins et d’acheter mieux.
Transformer de vieux vêtements en pièces uniques avec le Upcycling
Vous vous débrouillez bien en couture? Merveilleux! Cela signifie que vous avez tout ce qu’il faut pour transformer du vieux en neuf. C’est ce qu’on appelle le Upcycling ou le surcyclage en français, une pratique qui nous permet d’exprimer notre créativité tout en réduisant notre empreinte environnementale.
En gros, il s’agit d’apporter de la valeur à un article qui, autrement, aurait fini à la poubelle. C’est une manière ingénieuse de redonner vie à un vêtement qu’on croyait arriver en fin cycle. Avec le Upcycling, notre vieille jupe devient un sac à emplette stylé, et notre pantalon préféré se transforme en chapeau audacieux… Une belle occasion de s’amuser sans devoir dire adieu à nos pièces favorites.
Et en bonus, nous réalisons également des économies considérables!
Privilégier les fibres naturelles aux fibres synthétiques
Les tissus contenant des mélanges de fibres sont à prescrire, car ils posent un problème à l’étape du recyclage. Prendre l’habitude de lire les étiquettes lors de vos achats est donc un bon geste à adopter.
Les fibres synthétiques, comme le polyester, l’élasthanne et l’acrylique, proviennent du pétrole, c’est pourquoi il est préférable de les éviter. À chaque lavage, elles libèrent des microplastiques qui finissent par contaminer nos océans et notre environnement.
Les fibres naturelles, telles que le lin, le coton et le chanvre, semblent être un choix plus écologique, mais n’ont pas toutes les mêmes impacts environnementaux. Il est essentiel de se renseigner sur leur mode de production. En effet, le coton nécessite une grande quantité d’eau et l’utilisation peu séduisante de pesticides. Par ailleurs, une gestion inadéquate de la production de chanvre et de lin peut entraîner des impacts environnementaux négatifs, notamment à cause du procédé de rouissage requis pour leur transformation.
La laine et le cuir, pour leur part, soulèvent des préoccupations liées au bien-être animal, et la production de ces matières génère également des émissions de gaz à effet de serre.
Pour ce qui est des fibres artificielles à basse de cellulose, elles sont fabriquées à partir de matières premières naturelles transformées chimiquement. Elles sont souvent associées à la déforestation, en raison de l’exploitation des ressources nécessaires à leur production.
Alors, quelles fibres choisir? Les fibres naturelles biologiques, les fibres naturelles de seconde main (on y revient) et certaines fibres recyclées, selon leurs compositions, seraient à favoriser. Le lyocell constitue aussi une option intéressante, car il est biodégradable. Il est par ailleurs possible d’opter pour des produits portant des certifications écologiques.
Commencer par de petits changements d’habitude
Faire des achats respectueux de l’environnement peut nous sembler une montagne. Surtout lorsqu’on se retrouve submergé par la culture de la consommation jetable et l’attrait des bas prix. Mais en adoptant de petites habitudes, on réalise vite qu’il est possible de changer nos comportements de consommation. La satisfaction qui en découle est bien plus gratifiante que le plaisir éphémère d’un achat irréfléchi.
Par où avez-vous envie de commencer?
Image de couverture d'Artem Beliaikin