Ayant étudié dans un programme d’études du domaine de la santé, je me permets de témoigner de cette atmosphère de pression étouffante qui plane dans les institutions scolaires post-secondaires. Lorsqu’on pense à un programme d’études contingenté, on a en tête que c’est l’excellence des notes qui l’emporte. C’est vrai, malheureusement. C’est une réalité qui a un bien sombre côté. On apprend aux étudiants qu’ils doivent avoir un dossier scolaire impeccable pour être admis dans le programme d’études de leur choix et qu’ils ne peuvent pas se contenter de faire de leur mieux. Ils se doivent de faire mieux que les autres, ils se doivent de se démarquer par leur excellence académique. Comme si ce n’était pas suffisant de se concentrer sur sa méthode d’étude, s'ajoutent les délais de remise de ses travaux et trouver l’emplacement de sa nouvelle salle de cours. Le gouvernement impose aux étudiants de se mesurer à toute la société. C’est là un stress astronomique pour plusieurs.

Il y en a qui ont de la chance et décrochent des moyennes de plus de 90 %, car ils ont une facilité d’apprentissage. Il n’en demeure pas moins que l’étudiant moyen qui occupe un emploi à temps partiel, étudie par passion et passe ses cours avec une bonne moyenne, n’a pas ce qu’il faut pour pouvoir être avocat ou médecin, selon les exigences actuelles.

élève stresséSource image : Unsplash

Je n’ai pas besoin de m’étaler sur le sujet du stress…. Tout de même, il est très présent dans la vie d’un étudiant. Le stress de bien performer pour satisfaire ses parents, le stress d’avoir suffisamment de temps pour étudier la matière de l’examen du lundi au travers d’une fin de semaine de travail au salaire minimum. Ce qui ajoute un stress financier parce qu’il dépense une fortune en café pour se tenir réveiller en cours, suite à des nuit blanches d’études. C’est sans parler du stress physiologique du manque de sommeil, de mauvaise alimentation, etc.

Les étudiants pourraient bien se passer de la pression énorme que leur imposent les institutions scolaires en leur demandant d’avoir des notes plus hautes que la moyenne, que la note médiane et qu’eux-mêmes sont capables, tout en ayant une vie à l'extérieur de l'école. Des exigences de taille qui ont un effet assez triste sur les cohortes. Il y a de moins en moins d’entraide, d’esprit d’équipe et de collaboration. C’est l’esprit de compétition qui prend le dessus. C’est nocif de percevoir ses collègues de classe comme des adversaires pouvant avoir des meilleurs notes que soi. On les voit plutôt comme des coéquipiers.

étude passionnante Source image : Unsplash 

Après avoir vécu quelques années, dans un esprit compétitif constant, on vous dit que le travail d’équipe est extrêmement  important, même essentiel à votre métier… Ah… Ok… Donc tout le contraire de ce qu’on a créé dans nos esprits d'étudiants ? Oui ! C’est une réalité du domaine de la santé en particulier. Tu t’es enfermé dans ton crâne avec ton cerveau et tes bouquins pour être certain d’obtenir plus que 95% en tout temps pour te démarquer et réussir, puis pouf! Tu dois collaborer… «Colla» quoi ?

Je vous épargne aussi le calvaire des  problèmes de santé… Il n’y a pas de journées de maladie en tant qu’étudiant. Si tu loupes un cours pour une gastro, ne t'inquiète pas qu’on va te le faire savoir et te mettre encore plus de pression pour rattraper la matière et courir chez le médecin chercher un billet. Bien sûr, tu stresses pour le temps que tu vas passer à attendre à la clinique et la matière que tu dois vite, vite ingérer pour accéder au prochain laboratoire.

Une fois que ton examen est terminé, ouf ! Tu penses pouvoir respirer, mais c’est faux ! Tu retiens ton souffle jusqu’à ce que les notes sortent et tu remets en doute tes réponses après chaque discussion avec des collègues de classe. Et encore, si ce sont des vrais collègues et non pas des ennemis te soufflant les mauvaises réponses pour te mélanger dans les corridors avant l’examen.

Source image couverture :  Unsplash 
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