Et si je n’étais pas faite pour avoir des enfants? (Partie 1) - Le Cahier

On me questionne souvent sur mes futurs projets de vie. À quel moment je vais déménager dans mon premier appartement, compléter mes études, rencontrer quelqu’un et surtout ; avoir des enfants.

La partie de moi pleine d’hormones qui a les pires baby fevers en veut de réfléchir à la question. Bien sûr que je veux des enfants. Des mini-moi plus qu’adorable, à qui je vais pouvoir enseigner la vie et donner tout l’amour du monde. Et si je n’étais pas faite pour avoir des enfants? Et si ça prenait un certain type de personnalité pour être un bon parent et que je ne faisais pas partie du lot?

Depuis toute petite, on m’apprend les bonnes bases de la vie. Ayant cinq sœurs et deux frères de familles reconstituées, j’ai grandi entourée d’une ribambelle d’enfants. Il faut mentionner que mon plus petit frère est tout juste âgé de sept ans et que quatorze belles années nous séparent. J’ai donc appris à m’occuper des plus jeunes et à développer certains instincts maternels.

Toute ma vie, je me suis imaginée terminer mes études dans les temps, entrer sur le marché du travail, rencontrer quelqu’un et avoir mon premier enfant en jeune âge. Je me voyais faire comme ma mère, qui m’a eu à 22 ans, ma belle-mère, qui a eu ma demi-sœur à 16 ans, cette même sœur, qui a eu son premier bébé à 23 ans et ma meilleure amie qui a eu le sien à 19 ans. J’étais persuadée de suivre la trace des figures maternelles qui m’entourent.

Ainsi, j’avais tout prévu ; je voulais mon premier bébé à l’âge de 23 ans pour ensuite en avoir un deuxième à 25 ans et vivre ma vie de jeune maman avec deux beaux louloups à mes côtés. J’étais convaincue de vouloir des enfants jeunes pour avoir le plus de temps et d’énergie possible à mettre dans leur éducation. Je me voyais ralentir ma carrière durant leurs premières années de vie pour leur donner tout ce dont il aurait de besoin afin qu’ils deviennent de bons êtres humains. J’étais prête à sacrifier ma personne jusqu’au jour où ils seraient assez indépendants pour que je puisse focaliser sur ma carrière. Déjà la simple réflexion d’avoir ses enfants le plus tôt possible, afin qu’ils deviennent indépendants rapidement et que je puisse investir le temps et l’énergie dans ma profession laisse à désirer…

Et si je n’étais tout simplement pas faite pour être mère?

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Je n’avais pas envisagé la chose jusqu’à tout récemment, alors que ma vie se contentait d’être une suite logique d’événements. Un chemin tracé d'avance que je me devais de suivre à la perfection afin de devenir ma perception de l’idéal. À vrai dire, j’ai tout récemment réalisé que cette manie que j’avais à vouloir tout contrôler était un effet secondaire de mon anxiété. De tout planifier, d’avoir un horaire chargé à la minute près et de me faire des plans de vie sur les cinq prochaines années était seulement une manière parmi tant d’autres de me sentir en contrôle. Je me suis toujours imposée 1001 restrictions dans le but de devenir une meilleure version de moi-même.

J’ai dernièrement pris conscience que je vivais les dernières années de ma vie d’adolescente. Mes dernières années de liberté avant d’entrer sur le marché du travail et de vivre une vie de jeune adulte. Il faut que j’arrête de me presser et que j’apprenne à focaliser sur le moment présent ; je ne suis pas prête à rencontrer quelqu’un, emménager avec cette personne pour ensuite envisager d’avoir des enfants. J’ai besoin de me trouver comme être humain. Vivre ma vie d’universitaire ; faire le party, rencontrer différentes personnes, partir en road trip, aller à plusieurs festivals, faire la tournée des bars, voyager et surtout ne pas me limiter. Le meilleur n’est pas à venir, le meilleur est là, maintenant. Il est chaque jour, tous les jours.

La deuxième partie, dès demain... 

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