Il faut de l’humilité pour faire une pause, regarder sa vie et oser dire que… merde, ce n’était pas le plan. J’ai appris tôt à vouloir et, malheureusement, obtenir. Avec du recul, je le sais que j’aurais dû apprendre à perdre plus tôt, mais là, ici, aujourd’hui, je vois que tout est encore à recommencer. La différence cette fois-ci ? Et bien j’ai atteint tous mes objectifs de vie.

Vouloir des enfants, posséder la grande maison, le salaire que j’ai toujours voulu et même conduire la voiture de mes rêves…

Après ça je serai heureux. Faux. J’ai perdu tous mes repères, car j’ai fait le constat que même un nouvel objectif de vie ne m’apportera rien de plus. Et cette phrase me vient en tête… j’ai échoué à force de réussir.

Dans toutes ces quêtes, j’ai perdu l’essentiel, qui est, de juste avoir du fun, le bonheur est léger. Parce qu’il faut souvent se battre pour avoir plus, j’ai livré ces batailles et tellement de gens se sont épuisés à me voir le couteau entre les dents, qu’ils se sont choisis et je les ai regardé partir. Mon objectif ce n’était pas eux après tout, c’était juste, être plus en ayant plus. Pourtant j’ai toujours su qu’on ne mesure pas la grandeur d’une personne à ses acquis, mais à la façon dont il contrôle sa vie.

Complètement sans défense, voici le résultat…

C’est un autre couple qui vit dans ma maison et qui se baigne dans ma piscine. Mes enfants ne me parlent plus. La femme de ma vie en aimera un autre. Cette fatigue que j’ai a créé un vide autour de moi. Il ne reste plus beaucoup de gens pour me comprendre. C’est comme si sur la toile de mon succès j’avais dessiné un monstre en plein milieu, personne n’aime cette œuvre.

Prendre conscience est la seule solution. Beaucoup de recul et de repos. Briser les schémas que le bonheur se voit. Il ne se voit pas, il se vit. Fonder ma vie en égard de l’humanisme. Je savais tout ça avant de perdre le contrôle de ma vie. Un sage m’a dit : une fois par trois fois, une personne perd le contrôle de sa vie. J’espère qu’il a raison, c’est ma troisième prise, j’ai le compte.

Cette fois-ci, c’est la rencontre d’une femme qui aura tout fait basculer. Elle m’a fait sentir que je n’étais pas assez : j’ai donc voulu être plus. Ce n’est pas de sa faute, c’est moi qui aurais dû fuir, plus vite. Savoir que l’amour est tout sauf ça. 

À mes enfants : sachez que je saurai reconnaître mes absences et qu’un jour tout ça sera un souvenir. Je réparerai. 

À celle qui m’a tant aimé : je t’ai tellement blessée que je ne pourrai pas te réparer. J’accepte que tu me fuis. Je suis devenu un peu comme elle, l’autre.

Aux femmes que j’ai blessées : pardon de vous avoir prises comme bouées. J’avais besoin de votre reconnaissance, plus que de votre amour. Oui, je me suis servi. Un homme dans sa survie n’est pas un homme conscient de la vie. 

Pour ceux qui pensent que le bonheur s’acquiert… sachez tout de suite que vous avez tort… que si vous pensez que le bonheur c’est plus tard, vous passerez à côté de trop d’aujourd’hui.

Ce qui compte le plus… Aimer et être aimé. Être entouré de bonnes personnes. Je vous le souhaite, et à moi aussi, encore, mais un peu plus tard.

Image de couverture par Paula Corberan via Unsplash
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