Il y a des moments tu te demandes dans quel état tu es.

Tu es bien, tu es heureuse, mais lorsque tu regardes de l’extérieur et aux yeux des autres, clairement, ils doivent se demander si tu vas bien. Tu vis comme s’il n’y avait pas de lendemain. Tu travailles comme une malade pour réussir et te faire un nom. Tu fais tout ce que tu peux pour aider et pour que tout aille bien pour tout le monde. En plus, tu vas à l’université et tu réussis bien.

Des fois, je me demande comment je fais.

On a tous une conception de la vie, une façon de voir les choses, des principes, des valeurs, des besoins. Certains sont plus faciles que d’autres à combler. Mais il est possible de se ramasser avec des besoins et des envies dont on ne pensait même pas vouloir. Des sentiments dont on ne veut pas, mais qui apparaissent, tout simplement.

La beauté de la vie, c’est que peu importe tes beaux principes et tes grandes phrases, il suffit d’un moment, d’une rencontre ou d’un évènement pour que tout change. Tu n’es jamais vraiment prêt. Ça peut arriver juste comme ça et ça te fait remettre tout en question. Ta vie et toi changez, d’une certaine façon.

Je n’aime pas le mot « changer ».

Tout le monde change pendant le cours de sa vie. Rien n’est immuable. Je pense plutôt qu’on évolue, qu’on apprend, qu’on vit et qu’on ressent. Tes repères à 20 ans ne seront pas les mêmes qu’à 30 ans ni à 40 ans. C’est important d’évoluer, de vivre, d’expérimenter et de se laisser aller. À mon sens, ce n’est pas normal que ton but et tes besoins restent les mêmes pendant 10 ans. C’est comme si tu restais figé dans le temps, que tu n’avais rien vécu ou que tu restes tellement ancré dans tes principes que rien d’autre n’a d’importance.

Je suis tellement loin d’être ce que j’avais imaginé au début de ma trentaine.

Est-ce que ça me dérange? Pas vraiment. Je vis ma vie comme jamais, j’ai du plaisir, je profite, je réussis, j’apprends et j’expérimente. E je ne suis certes pas la même qu’il y a quelques années. Certains diront que ce n’est pas pour le mieux! Moi, je le vis de façon positive.

J’ai un entourage en or, des gens qui me disent qu’ils m’aiment chaque jour et des partenaires de travail qui me font confiance comme jamais auparavant. Je fais des rencontres extraordinaires, je vis des moments intenses. Bref, j'ai une vie qui me plaît beaucoup en ce moment.

Mais peut-être que ce sera l'inverse dans 2, 3 ou 4 ans.

Tu ne peux pas te détester de changer ou d’être autre chose que tu ne voulais pas il y a quelques années. Tu ne peux pas refuser de vivre quelque chose parce qu’il ne correspond pas à tous tes beaux principes « d’avant » ou à ton toi d’hier.

S’il y a bien une chose que j’aime de la vie, c'est qu'elle vient avec son lot d'inattendu. C'est le côté qui te permet de remettre les choses en perspective. Parce que ta petite voix intérieure ne sera jamais la même tout le long de ta vie. Elle va te pousser à faire ce que tu veux vraiment sur le moment. Quand je pense à où j’en suis dans ma vie, je réalise que je n’en ai pas vraiment de repères. Je continue à m’accrocher au fait que, si je veux la même chose qu’il y a 10 ans, c’est parce que je n’aurai pas évolué, que j’aurais stagné, qu’il m’a manqué quelque chose et que je n’ai rien fait.

En fin de compte, se peut-il que mon repère soit l'inconnu?

C'est ce qui vient avec le besoin d’apprendre et de ne jamais rester l’exacte même personne qu’hier. Peut-être que mon repère est de ne pas savoir dans quel état je vais être demain ou même, avec qui, comment et pourquoi? Alors, pour le moment, mon repère est ce qui n’existe pas encore. C’est lui qui me fait avancer. C’est avec lui que je me lève chaque matin en me demandant dans quel état je serais en me couchant.

J’ai choisi d’être, au lieu d’avoir. J'ai choisi de vivre, au lieu d’imaginer. J'ai choisi l’inconnu pour me guider.

Dans quel état serais-je demain? On verra bien!

Source de l'image de couverture : Unsplash
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