Hier soir j’assistais à la première médiatique de la comédie musicale Hair. Les spectateurs s’étaient passé le mot, le tapis rouge était rempli de grandes robes fleuries, de lunettes rondes, de chemises à franges. On ne pouvait pas se tromper, on allait passer la soirée dans les années 60 !

Hair raconte l’histoire de Claude Bukowski, un jeune fermier de l’Oklahoma qui s’apprête à quitter son ranch pour aller combattre au Vietman, mais qui s’arrête à New York en chemin et y rencontre un groupe de militants hippies. Et oui, on est en 1968, la guerre fait rage à l’autre bout du monde au même moment où les hippies militent pour un monde meilleur.

Ce spectacle, d’une durée de 2h30, est un hymne à l’époque du flower power.

On y célèbre l’amour, la paix, la liberté, l’espoir d’un monde plus juste et plus vert, et sans contredit plus pacifique. Les numéros musicaux sont superbes, colorés et entraînants. C’est si beau de voir un ensemble de près d’une trentaine d’artistes - chanteurs, danseurs et musiciens confondus – se donner corps et âmes sur la scène. On aurait le goût de monter sur scène avec eux, danser et se laisser aller à rêver à un monde meilleur.

Elle est réussie la mise en scène de Serge Denoncourt. Tout est là pour nous transporter ailleurs.

Bon, c’est à ce moment-ci que je vous avoue qu’en réalité je n’ai pas trop compris ce que j’ai vu hier soir… Et à voir les réactions dans la salle, je ne suis assurément pas la seule. Mais, aussi surprenant que cela puisse être, je crois que c’était volontaire. Au retour de l’entracte, un des personnages lance même à la foule « Il vous reste 50 minutes à ne rien comprendre ». Ouf! Je me suis tout de suite sentie rassurée 😊

C’est vrai que la mise en scène est complexe, chargée. On passe de la chanson à l’humour, les personnages sollicitent les spectateurs, on rit, on est ému, on est surpris par des scènes plus osées (c’est ici que je vous dis que ce spectacle ne s’adresse pas à un public de tous âges), tout ceci dans un décor dense et spectaculaire. Bref, on est assurément dans un univers anticonformiste qu’il n’est pas donné à tout le monde d’apprécier. Est-ce que j’ai aimé ça? Je ne sais pas.

Mais je suis contente de l’avoir vu, je ne me suis absolument pas ennuyée et j’en garderai un souvenir très longtemps. Et, surtout, les artistes sont excellents.

Pour l’anecdote, il s’est passé hier en soi quelque chose d’assez surprenant! En seconde partie, une panne d’électricité a plongé la salle dans le noir. Les artistes, tout comme les spectateurs et le personnel de la salle, ont été totalement surpris, ne sachant trop comment réagir. Serge Denoncourt s’est adressé à la foule, il y a eu quelques minutes de flottement, puis les artistes sont finalement revenus sur scène. Avec douceur et abandon, à la lumière de nos cellulaires, ils nous ont offert une version a cappella de Let the sunshine in, avant de nous laisser quitter la salle, faute de pouvoir poursuivre la représentation. C’était un moment complètement surréel et je me suis sentie privilégiée d’y assister. Puis, alors que les centaines de spectateurs se dirigeaient vers la sortie quelques 15 minutes plus tard, l’électricité est revenue et le spectacle a repris.

Bizarre, je vous dis, bien bizarre! Mais un souvenir que je garderai très longtemps.

Hair sera en représentation à Montréal jusqu’au 30 juillet et à Québec en décembre.

Pour les informations, c’est ici.

Accueil