Matin 1

T’ouvres les yeux un peu confuse (ouain, t’aurais pas dû prendre de la mélatonine hier soir), il fait noir, meh. Tu titubes vers ta fenêtre, tasses le rideau pour, à ta grande surprise, constates ta voiture enneigée. « Merde! » À ce moment-là, tu sais automatiquement que ton horaire matinal n’est plus au point . T’es incapable de planifier ce temps de plus dans ta routine matinale et tu vas continuer d’être surprise à chaque fois que tu dois le faire, durant les 4-5 mois de l’hiver. Après le constat, tu cours partout comme une poule pas de tête en essayant de rattraper les sept minutes que vont te prendre l’opération de chargement de la neige pour ta voiture. Puis là, t’arrives à l’étape de t’habiller pour aller dehors. Oui oui, nous les chanceux, on s’habille deux fois durant l’hiver. La première fois, à notre goût, selon notre humeur. Puis la deuxième fois, c’est la même tenue pour quatre mois. Pas surprenant qu’aussi cher qu’on l’ait payée, on ne soit plus capable de la voir à partir de février. La tuque à laquelle aucune mise en plis ne survit, le foulard à la propreté douteuse à force de respirer, morver puis éternuer dedans, les gants qui parfois servent de balai à neige contre notre auto pas lavée pendant quatre mois, notre manteau qui a toujours des tâches de « j’ai mis quelque chose dans la valise » et finalement nos bottes, nos ***** de bottes lacées pleines de sel, aux lacets devenus durs, qui nous prennent 10 minutes à attacher. D’ailleurs, ça aussi c’est une étape que tu refuses de calculer dans ta routine matinale, « t’habiller ». Pourtant, c’est un bon cinq minutes top chrono quand tu y mets du coeur. Résultat? T’es maintenant à 12 minutes de retard avec le déneigement. T’essaies de marcher vite jusqu’à ton auto, mais attention, on ne sait jamais ce qu'il y a sous la neige! T’arrives à ton auto, t’ouvres la portière, puis BAM plein de neige sur ton banc. Super…tu vas avoir le cul mouillé, mais au chaud pour le trajet. Donc, tu déneiges ton auto le mieux que tu peux, en tournant peut-être un peu les coins ronds. À quel point tu dois si bien déneiger le toit puis tes essuie-glaces, sérieux?

miroir auto neige glaceSource image: Pexels

Matin 2

On reprend, mais cette fois-ci, avec le verglas. Tu tasses tes rideaux de ta fenêtre puis t’aperçois un glaçon. Un pas mal gros glaçon Hyundai. Là tu sais que t’en as pour minimum 15 minutes à « gratter ». Me semble que t’avais pas entendu ça hier? C’est sûr tu ne l’as pas entendu, tu n’écoutes même pas la radio, ni les nouvelles (ça te déprime), tu te fies uniquement sur tes collègues de travail pour être au fait de la météo. Donc, poule pas de tête jusqu’au deuxième habillement. On est à minimum 20 minutes de retard! Tu sors dehors, en panique, mais là, TU TIENS LA RAMPE, puis tu descends une marche à la fois. T’as le bras droit qui tremble avec ta sacoche, ton sac à lunch puis ton sac de gym, mais ce n’est pas grave, surtout NE LÂCHE PAS la rampe. Tu finis par accéder à ton auto avec la démarche à mi-chemin entre un pingouin puis un enfant qui apprend à marcher. Tu débarres le coffre, rien ne se passe. Tu te déplaces de la valise vers la portière avant les jambes immobiles en te poussant sur tout le côté de ton auto. Finalement, t’ouvres ta portière de peine et de misère avec en arrière-plan un son d’assiette cassée, puis tu pars ton auto. Les vrais savent que sinon t’en viendras jamais à bout. Tu déposes tes 15 sacs, t’attrapes ton balai à neige puis tu commences le travail. Tu le sais que ça va être long quand t’as gratté toute la vitre une fois puis rien s’est passé à part marquer la glace qui la recouvre. Tu continues jusqu’à temps qu’ALLELUIA, t’aperçoives un coin de ta vraie vitre. Elle est encore là, dessous! Puis là, tu te dis que tant qu’à être en retard, tu vas faire une « belle job ». Ça fait que ça te prend 20 minutes déglacer ton auto en entier. Finalement, tu t’assoies dans ton auto, les bras en compote, la tuque un peu relevée puis le toupet collé dans le front. Ton banc chauffant est bien trop chaud sérieux. Tu n’es plus la même personne que quand tu t’es assis ici la dernière fois. Puis là, tu conduis de peine et de misère jusqu’au travail. Ça te prend le double ou même le triple du temps, parce ce n’est pas tout le monde qui a fait une « belle job » de déglaçage. Tu finis par te rendre au travail, tu te déshabilles (juste « l’outift » plate), puis tu commences ta journée, heureuse d’être arrivée.

rue voitures neige arbresSource image: Pexels

Matin 3

Un dimanche matin, en prenant ton café à la maison, tu jettes un oeil à l’extérieur pour constater une rue enneigée, sans bruit. Tu te dis que c’est beau dans le fond, puis on ne se mentira pas, t’es la première à être contente d’aller faire du ski quand t’es « off ». Tu te dis aussi que -2 en janvier ce n’est pas normal puis que ça t’inquiète pour vrai. On ne peut pas dire que les -20 de janvier nous manquent, mais… Autant qu’on se plaint à l’année longue, puis qu’on a tous envisagé au moins une fois d’aller vivre quelque part où il fait chaud, Noël ça vient avec de la neige puis le jour de l’An, il faut que ce soit blanc.

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