Je ne suis pas parfait, je suis comme l’amour. Vrai et totalement imparfait. Les relations sont des puits sans fond d’histoires, de pourquoi ou de comment. Entre les fois où j’ai cru aimer et celles où j’ai pu, il y a les fois où je l’ai souhaité et les autres où j’ai foiré. Ce sont des dizaines d’histoires qui ne me définissent pas en tant qu’amoureux, mais qui me font le cadeau de mieux comprendre ce qui se passe autour. Nous sommes la somme du nos histoires, alors je suis un beau chiffre de peines, de joies et de moments d'exaltation. J’ai pleuré de ces récits autant que j’ai été la personne à détester ou à regretter. L’amour c’est l’amour dans tout ce qu’il y a de plus beau, mais qui avec le facteur humain se complexifie par ce que nous sommes.

Et puis certaines m’ont demandé pourquoi je les ai aimées. Et j’ai dû leur répondre.

À plusieurs, qu’à leurs regards j’ai craqué, que d’autres m’ont intriguées, qu’à une j’ai juste flanché. Qu’elles ont été désir avant d’être aimées et peut-être même amies. Que c’est le cœur qui a ensuite décidé d’embarquer ou pas dans ce qu’elles me proposaient, et il y avait le leur, celui que je contrôlais encore moins. Une balance qui n’affiche jamais le résultat. Si j’en ai aimé par ma faiblesse de ne les trouver que belles, il y en a eu d’autres que j’ai eu la force de choisir et de m’y investir. Il y avait celles dont la hâte de leur faire l’amour était plus grande que celle de les écouter et celles dont leurs simples présences donnaient un sens à ma solitude.

Beaucoup n’ont jamais su à quel point je les ai aimées et où tout ça s’est arrêté.

Et on compte celle où le feu n’a juste pas pris. Celles qui ont créé un espoir d’un peut-être et rien d’autre. Cet espoir a parfois été une nuit ou un baiser, sauf très souvent ces fois où ce ne fut qu’une courte accolade d’adieu qui n’avait rien de triste. Quelques-unes m’ont accusé de ne pas leur avoir donné de chance, sans savoir que la chance n’a rien n’a voir avec un sentiment. On m’a traité de nom que j’ai quelques fois mérité par le flou que je livrais pour les protéger de mon manque d’intérêts. Je ne suis pas l’inventeur du malaise qui vient avec faire du mal, celui qui va de pair avec le rejet. Des moins gentilles ou des plus blessées auront essayé de m’attaquer et peut-être l’une d’entre elles aura réussi à toucher sa cible.

On ne sait plus trop. Tout va si vite.

On ne prend pas assez le temps de s’arrêter à des sentiments et encore moins à leurs absences. Les pourquoi, ou les comment, on les raconte, on les devine et quelques fois on réussit à la vivre pleinement avec celle pour qui le temps comptait. C’est un peu flou tout ça non? Rien de concret et ça résonne comme le monde de faux qui nous retourne ses échos. Je sais tout ça et c’est voulu. C’est que l’amour n’a pas de réponses. Il existe ou pas. À sa présence, il y aura les efforts et la volonté et en son absence, il n’y aura que le temps qui passe. S’il y a tant de raisons de bâtir avec celle que le cœur choisit, il en reste aussi pour celle dont le corps attire. S’il y a la volonté de se battre pour celle que l’on aime, il y a aussi les jours que l’on peut offrir à ce qui n’est pas désagréable lorsque personne ne nous attend.

Une femme m’a déjà dit… je restais en attendant d’avoir envie de partir.

Je n’étais que de passage, même pas un chapitre dans le livre de sa vie, comme une simple réflexion qu’écrit un auteur entre deux paragraphes importants. SI je ne veux pas être ça et pour personne, je l’ai été autant que je l’ai offert. Il y a tout le temps du temporaire avant du permanent. Il faut savoir l’accepter. Travailler sur soi, devenir plus grand et plus fort afin qu’un jour, on devienne le port où la belle voudra bien rester amarrée, le phare pour la guider.

Image de couverture de Muhammad Ruqi Yaddin
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