Depuis quelques années (que l’on peut compter au nombre de quinze), je souffre de ce que l’on appelle un TOC - Trouble Obsessionnel Compulsif, que j’aime appeler pacotille, pour le rendre moins morose. Un fardeau du quotidien avec qui je me chamaille de temps en temps, et sur lequel j’essaie d’avoir le dessus comme une sorte de tache sur un mur que l’on arriverait pas à enlever et qui nous obsède.

Pacotille revient de temps en temps me tenir la jambe dans des moments de ma vie où j’ai besoin d’être rassurée car des nouveautés surviennent: un emploi, un amoureux, une maison, une formation... Et tout cela sort hors de mon contrôle, me pousse à sortir de ma bulle de sécurité toute colorée. La perte de contrôle, là est mon plus gros problème.

contrôle tête santé mentaleSource image: Unsplash

Alors, quand un grand stress survient dans ma vie, je me mets à tout vérifier de manière compulsive. Je vous donne un exemple: je quitte ma maison, alors je vérifie que les portes de la maison sont bien fermées, une fois, deux fois, trois fois, et le doute survient, et je recommence, et quand je n’arrive pas à partir, alors je compte jusqu'à 5 (un chiffre qui me rassure, mon porte bonheur), et ainsi j’arrive à lâcher prise à ce moment-là. Mais si quelqu’un passe au moment de mon petit échange avec pacotille, alors je dois tout recommencer, imaginez la scène!

Derrière ce TOC se cache des exigences que l’on avait envers moi alors que j’étais petite, on attendait de moi un comportement exemplaire. En tant qu’enfant, on m’a demandé de garder pour moi mes pleurs, mes cris, mes inquiétudes, de contenir mes émotions car « si tu es trop sensible, tu n’arriveras à rien dans la vie! », aussi parce que « pleurer c’est être faible, et dans la vie si tu veux t’en sortir il faut être fort! » puis enfin parce que « si tu veux réussir dans la vie, il faut faire les choses bien, n’avoir rien à se reprocher, être droite dans tes bottes. »

Mais je ne suis plus une enfant, je suis une adulte à présent qui doit vivre avec les émotions de son enfant intérieur enfouies très profond et qui se sont transformées en une peur quasi permanente de mal faire dans ma vie en général.

Bien entendu, je souhaiterais me libérer de pacotille, alors j’apprends doucement à me faire confiance, à laisser venir ses émotions, à ne pas les rejeter, mais plutôt les comprendre et les accepter afin qu’elle s’évapore naturellement. Ainsi, je laisse mon enfant intérieur s’exprimer, et j’accepte sans les juger mes ressentis.

enfant fillette visage Source image: Unsplash

Enfin, je choisis de laisser tomber les armes, car le combat est inutile, il n’est pas nécessaire, seul le respect et l’acceptation de ces émotions m’apportera l’équilibre. Pacotille sera toujours là, mais nos chamailleries cesseront.

Si toi aussi tu souffres d’un TOC, alors fais de ton mieux chaque jour, sois doux envers toi même, fais toi confiance et lâche prise, surtout lâche prise.

Avance chaque jour, petit pas par petit pas, et sois fier du chemin parcouru.

Accueil