Ce que la pandémie m’a appris sur moi

La pandémie m’a appris…

Que je suis fabuleuse

C’est fou quand même, en vingt ans de vie, je n’ai jamais pris le temps de m’aimer à ma juste valeur. La pandémie m’a permis de découvrir une version de moi que je trouve extraordinaire. Une femme forte, indépendante qui n’a pas besoin de « paraitre ». Je n’ai jamais été aussi fière de la femme que je suis. C’est bien d’avoir des objectifs, de pousser ses capacités au maximum, mais on prend tellement peu de temps pour revoir tout ce qu’on a déjà accompli comme être humain. C’est si important d’être capable de voir son plein potentiel, d’apprendre à s’aimer pour la personne que l’on est, et non celle que l’on aspire devenir. J’ai toujours eu peur « de ne pas être assez », alors qu’en réalité, j’ai dépassé de loin mes attentes vis-à-vis de ma propre personne.

Que je dois prendre davantage de temps pour moi

Avant tout ça, j’avais un horaire archiplein. Je remplissais chaque trou dans mon horaire par peur de n’avoir rien à faire. Simplement de savoir que je n’avais rien de prévu à un certain moment dans ma semaine me rendait anxieuse. J’avais l’impression que la vie allait à 200km/heure, que j’allais manquer de temps pour réaliser mes mille et un projets. Je voyais plusieurs amis, j’étudiais à temps plein et je travaillais d’arrache-pied pour atteindre mes objectifs. J’avais en réalité peur d’être seule avec moi-même, car je n’arrivais pas à faire face à toutes ces pensées intrusives qui occupaient mon esprit. En 2020, j’ai appris à être en paix avec la personne que je suis. J’ai mis de côté les jugements des autres. C’est possible d’aller marcher seule, voir un film, aller magasiner, manger au restaurant, etc. C’est même nécessaire de prendre du temps pour soi sans dépendre des autres pour trouver son bonheur.

Que je ne suis pas parfaite

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours fait de l’anxiété de performance. J’ai longtemps mis la barre trop haute et été déçue de ne pas arriver à atteindre mes objectifs. C’est littéralement impossible, d’être parfait. Aujourd’hui, mon objectif est de travailler chaque jour à devenir une meilleure version de moi-même. En réalité, on a tout le temps du monde. Tout le temps pour devenir de bonnes personnes, apprendre à s’aimer, être heureux, trouver l’amour, voyager, terminer ses études. Rien de tout ça n’est une course. Il faut avancer à son propre rythme et arrêter de sans cesse se comparer aux autres. Le but n’est pas de devenir parfait du jour au lendemain, mais d’évoluer chacun à son propre rythme. Vivre chaque jour comme si c’était le dernier plutôt que de passer son temps à construire son futur.

À me développer comme personne

Entre autres, d’être heureuse. Alors que plusieurs vivent la période la plus difficile de leur vie, je trouve personnellement que la pandémie m’a apporté le meilleur comme le pire. La dernière année a été une rude épreuve. Pourtant, je l’ai trouvée des plus bénéfique puisqu’elle aura à jamais changé ma perception de la vie. J’ai réalisé que le bonheur n’était pas acquis, que tout pouvait nous être enlevé du jour au lendemain. Nous devons profiter de chaque jour et de la chance incroyable que nous avons d’être en vie. Je pense que, comme plusieurs, la situation m’aura avant tout permis de me concentrer sur moi.

À voir qui sont mes vrais amis

Dans les derniers mois, j’ai compris qui étaient mes vrais amis, ceux qui sont là pour rester. Les personnes qui, malgré tout, ont pris le temps de m’écrire pour prendre de mes nouvelles. Mes amis sont ceux qui ont été là durant cette rude épreuve. Les personnes avec qui j’ai fait des Zooms, avec qui je suis allée marcher, patiner, ceux qui ne se trouvaient pas des excuses par manque de temps. En réalité, j’ai compris qu’on ne manque pas de temps, on ne le prend simplement pas.

À réaliser la chance que j’ai

On ne réalise pas la chance qu’on a, jusqu’à ce qu’on nous enlève ce que l’on croyait acquis. Lorsqu’on s’est mis en confinement en mars 2020, j’avais l’impression que mon monde s’écroulait autour de moi. En un an, j’ai pris le temps de me reconstruire un monde bien meilleur. On ne prend pas le temps de réaliser tout ce qu’on a, la chance surtout. On vit dans une société où celui qui a le plus de biens matériels est forcément le plus heureux, alors qu’en réalité, on est pris dans un cercle sans fin de reconnaissance. On se rend nous-mêmes malheureux, car on possède moins qu’un autre, alors qu’on doit être fier de tout ce qu’on a accompli.

À revoir mes priorités

Surtout, d’arrêter de tout mettre à plus tard ; la vie est si courte. Prends le temps de voir tes amis, de relaxer, de sortir dans les bars, de te faire les meilleurs souvenirs d’une vie alors qu’il est encore temps. Appelle tes grands-parents, ta famille, ça peut sembler tellement banal, mais la journée où ils ne seront plus là, tu regretteras de ne pas l’avoir fait. Dis à tes proches que tu les aimes et qu’ils comptent pour toi. Mets ton orgueil de côté un peu, certaines choses peuvent attendre à plus tard, ça non. Tu ne sais jamais quand sera la dernière fois. Prends le temps pour tes proches.

À connaître ma famille

J’ai découvert que les gens qui m’entouraient étaient des êtres humains incroyables. En vieillissant, on passe de mois en moins de temps avec sa famille. On est occupé par le boulot, l’école, les amis, ses passe-temps, etc. Plutôt que de voir ma famille comme des personnages secondaires de ma propre vie, j’ai appris à les connaître pour qui ils sont à l’extérieur de la vie de famille. Mes parents sont forts, téméraires, travaillants et m’ont enseigné les bonnes valeurs. Bizarrement, d’apprendre à les connaître me permet de mieux comprendre la raison de leurs actes. C’est facile, parfois, de juger sans connaissance de cause. En réalité, il n’existe pas de mode d’emploi sûr comment être un bon parent. Ils sont de simples adultes, qui font de leur mieux et apprennent chaque jour de leurs erreurs. Pour mes frères et sœurs, je ressens de la fierté. Je les ai vus évoluer, pour la plupart, et ce sont de beaux êtres humains. Ils ont chacun leurs forces et leurs faiblesses et c’est ce qui fait d’eux des personnes extraordinaires. Je n’ai aucun doute qu’ils se rendront loin dans la vie.

À faire du plein air

J’ai toujours détesté les marches et le plein air en général, surtout l’hiver. Alors qu’à peu près tout était fermé et que l’une des seules choses qu’il nous était possible de faire à l’extérieur de la maison était du plein air, j’ai développé un amour pour l’extérieur. D’un sens, j’ai l’impression que le monde s’ouvre à moi. Avant, j’étais trop occupée pour apprendre à aimer la chose. Ça me semblait banal. En réalité, on se sent tellement bien avec soi-même après avoir fait une activité à l’extérieur. J’ai découvert un nouveau sentiment d’accomplissement. Après une longue marche, une randonnée ou un après-midi à la patinoire, je me sens en harmonie avec moi-même.

À cuisiner

Ce point peut sembler un peu banal, mais la pandémie m’a réellement permis de développer certaines compétences culinaires que je n’aurais probablement pas acquises dans d’autres circonstances. J’ai découvert une passion pour la cuisine. J’ai également appris à apprécier la réelle valeur d’un bon repas cuisiné avec amour. Surtout, après le (trop plein) de restaurations rapides consommées dans les derniers mois. Je préfère désormais de loin un repas cuisiné maison à n’importe quel fast-food.

À aimer l’école

Qui ne s’est jamais plaint sur la longueur de ses études, sur un cours en présentiel, un professeur trop demandant ou l’ambiance dissonante d’une classe? J’ai longtemps été l’étudiante qui voyait les cours comme une corvée plutôt qu’un apprentissage. La passion pour l’apprentissage et l’enseignement me manque. J’ai l’impression qu’on se décourage à force de suivre des cours, qu’on voit ça tellement plus gros que ce que c’est en réalité.

À comprendre l’importance des contacts humains

Je n’ai jamais aimé qu’on me touche. Les gens qui, sans me demander au préalable si j’étais à l’aise avec la chose, venaient pénétrer mon espace personnel, ça m’agaçait. Pourtant, ça me manque. Les gens trop pressés qui me collent au cul dans la file du Starbucks me manquent. Ceux qui viennent s’assoir à la même table que moi, car la bibliothèque est trop pleine me manquent. Les foules des festivals. Les métros trop pleins. La cacophonie des centres commerciaux un samedi après-midi. La piste de danse trop pleine du Shaker un mercredi soir. Le fatiguant dans une salle de cinéma qui, sans même s’en rendre compte, concurrence à savoir qui peut faire le plus de bruit en buvant un coke extra-large et en mangeant un popcorn trop salé. Les touristes excités qui crient et rient sans lendemain à la vue du Vieux-Québec. Les enfants qui se bousculent pour un jouet McDo. Tout ça me manque.

À être une meilleure personne

En gros, la pandémie m’a permis de devenir une meilleure personne. De réaliser la chance que j’ai. Dernièrement, ce n’est pas toujours facile. J’ai l’impression de vivre des constantes montagnes russes d’émotions. Une journée, je suis reconnaissante pour tout ce que la pandémie m’a apporté. L’autre, mes proches me manquent et j’ai hâte de pouvoir retourner à mon train de vie régulier. Lorsque ça va moins bien, je me rattache à tout ce que la pandémie m’a appris et je me concentre sur ça afin d’aller mieux. Je me convaincs que c’est une étape à franchir, que le pire est derrière nous et que dans quelques mois à peine, ça va aller mieux. J’ai hâte de montrer au monde extérieur la Aude 2.0. Celle qui vit au jour le jour et n’angoisse plus pour son futur. J’ai surtout hâte de prendre toutes ces nouvelles connaissances et les appliquer dans ma vie de tous les jours. Ma vie post-COVID. Si ça va moins bien, prends le temps de te faire une liste. Tu vas voir, c’est tellement bénéfique..