Je suis tout nouvellement maman et je regarde mes filles en me disant : «Wow , j’aimerais tant savoir à quoi elles pensent à quoi elles rêvent.» Il y a des choses que j’aurais aimé me faire dire tout au long de ma vie. Il y a des questions dont j’aurais aimé connaitre les réponses. Il y a des moments où j’aurais aimé être tout simplement rassurée pour apaiser mes craintes, mes incertitudes et mon anxiété.

En ce moment, je regarde mes deux petites perles que j’allaite. Elles sont si paisibles. J’aimerais revenir à ce moment de la vie où il n’y a aucune préoccupation, aucune pression sociale, aucune responsabilité. Elles me font des petits sourires d’ange et je me dis : «Wow, elles n’ont qu’à boire, remplir leur couche et dormir.» Elles sont nées très petites en raison de ma grossesse gémellaire. Par contre, elles prennent du poids et commencent à devenir des petits bébés de lait. Elles sont si mignonnes avec leur petites cuisses joufflues, leurs bourrelets et leurs corps remplis de petits plis. Elles ne sont pas encore victimes de la société qui donne une fausse image de beauté aux jeunes d’aujourd’hui. J’aimerais qu’elles profitent au maximum de cette phase de leur vie, mais je suis bien consciente qu’elles vieilliront bien vite et n’auront aucunement conscience de cette partie de leur vie.

bébé qui tient le doigt Source image : Unsplash

J’aurais aimé me faire dire à la garderie de ne pas m’en faire avec les banalités de la vie comme les petits garçons qui taquinent. Plus tard, ont aura en masse de temps pour s’en faire avec les garçons.

J’aurais aimé me faire dire au primaire que c'est important de jouer à un sport que tu aimes. Si tu préfères jouer au ballon chasseur plutôt qu'au ballon-poire ou aux poupées, c’est bien correct.

J’aurais aimé, au secondaire, me faire dire de m’entourer de gens vrais, honnêtes et sincères. J’aurais aimé me faire dire de m’entourer de gens qui reconnaîtront ma vraie valeur et de ne pas m’en faire avec les commentaires dégradants des camarades de classe. J’aurais aimé me faire dire de ne pas me laisser influencer ou intimider, de répliquer gentiment afin de répandre le positif plutôt que d’y aller avec de la méchanceté gratuite.

J’aurais aimé ,au Cégep, me faire dire que mes notes ne me serviraient qu’à avoir une bonne cote R afin d’entrer à l’université, mais que je pouvais avoir le strict minimum (la loi du 80-20 : 80 % du résultat pour 20 % d’effort). J’aurais aimé qu’on me dise que toute cette pression que je me mettais à réussir dans toutes les sphères de ma vie ne m’aidera pas, mais m’apporterait beaucoup plus d’anxiété que de bonheur.

J’aurais aimé me faire dire à l’université de m’amuser plus, de m’impliquer dans tout ce que je pouvais, d’arrêter de me restreindre à étudier, étudier, étudier et à obtenir des résultats largement supérieurs à la moyenne.

J’aurais aimé me faire dire, dans ma vie d’adulte, d’arrêter de me priver de petits bonheurs simples comme une crème glacée un lundi soir, une poutine un samedi midi lors d’un pique-nique dans un parc ou une bonne bière sur une terrasse lors d’un 5@7.

prendre des décisionsSource image : Unsplash 

J’aurais aimé me faire dire, il y a cinq ans, de ne pas m’en faire avec la vie, qu’un jour je trouverai l’homme idéal, que je ferai un travail que j’aime, que je déménagerai dans une jolie maison où règne l’amour et j’accoucherai de deux belles jumelles.

Je me relis et je réalise que tout au long de ma vie, mes parents, ma famille, mes amies, mon amoureux, m’ont tous déjà dit et redit ces conseils. Je n’étais pas prête à les entendre ou, tout simplement, pas réceptive à les écouter.

Me voilà à 30 ans. Je suis toujours aussi entêtée et je n’écoute personne. Je vis les petits défis du quotidien. Je stresse de temps en temps. Je dors mal, souffrant un peu d’insomnie. Je me questionne sur des banalités. Je me laisse influencer par des personnes sans importance. J’aimerais plaire à tout le monde et je me donne encore à 100 % dans tout ce que j’entreprends. Je ne me permets toujours pas de poutine ou de crème glacée, ni même d’alcool. Et bien, voici que ce texte m’interpelle et me rappelle qu’il faut des fois prendre le temps de s’assoir, réfléchir, écrire ou discuter pour réaliser des choses…

Source image de couverture : Unsplash
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