Chaque moment, chaque événement, chaque soirée ou fin de soirée, chaque activité ou rencontre n'est en général qu’éphémère. Foudroyants, émotionnels, imprévus, intenses, désirés, parfois improbables ou inimaginables, ces moments peuvent souvent nous marquer, aussi simples, courts, longs ou compliqués qu’ils puissent être. Que ce soit dans notre vie sociale, professionnelle ou personnelle, tout semble tellement aller à toute vitesse. 5 ans peuvent sembler avoir duré 10 ans, 3 mois peuvent avoir l’air d’avoir duré 5 ans. On passe à autre chose tellement rapidement. On pense savoir ce que l’on veut, et quelques petites années plus tard, on recommence, ou on stagne dans quelque chose qui ne nous a jamais vraiment comblés, on reste dans nos bonnes vieilles pantoufles ou on remet tout en question, encore.

J’ai récemment lu un livre, probablement mon meilleur jusqu’à maintenant et j’ai vécu toutes les émotions en le lisant ; satisfaction, compréhension, remise en question, rire, tristesse, néant. Vous connaissez peut-être l’auteur pour avoir écouté ses shows d’humour sur Netflix et HBO, et il nous a tout récemment fait le bonheur d’avoir écrit noir sur blanc ses pensées. J’ai rarement écouté quelque chose d’aussi intense, des pensées aussi exhaustives et bien exprimées. J’ai vu peu de gens être capables de toucher autant de personnes aussi profondément. Qu’on trouve ça positif ou non, il a causé près de 127 000 ruptures/divorces/fin d’engagement, tout ça, simplement par son show d’humour et son livre. Je recommande à 1000% l’écoute et la lecture, peu importe que tu sois en couple ou non, c’est une bonne pratique d’introspection, une remise en perspective de sa vie. Daniel Sloss, le show Jigzaw sur Netflix (en anglais) si tu n'es pas trop du genre à lire. É.c.o.u.t.e-l.e s.v.p. Et si tu veux vraiment comprendre, Everyone you hate is going to die, son livre, un diamant brut.

C’est en lisant ce livre que j’ai inconsciemment commencé à écrire ce texte, que j’ai modifié et récrit maintes et maintes fois. J’ai l’impression qu’on ne prend plus le temps de rien, même pas d’apprendre à se connaitre soi-même, encore moins les autres. Apprendre à vivre seule et en paix avec sa propre personne te permet tellement mieux d’apprécier la compagnie des autres, de pouvoir choisir vraiment la personne avec qui tu veux partager ta vie, que ce soit en amitié, ou intimement, et même professionnellement. Ça te permet de t’épanouir pleinement, de vivre les choses de façon vraies et réelles. On est tellement plus qu’une moitié dans la vie, tellement plus qu’un puzzle à finir. On vaut tellement plus que de s’accrocher à la première personne potable qui passe parce qu’on pense que pour être bien et heureux, on doit être en couple, faire des compromis en permanence et vivre avec des irritants. Ça s’applique aussi dans notre vie professionnelle. On mérite mieux, on ne mérite rien d’autre que le bonheur.

En même temps, la vie est courte, tu ne veux pas perdre de temps, tu veux profiter de tout le plus possible, tu veux ressentir toutes les sensations et émotions possibles. Moi-même qui veux prendre le temps de savoir ce que je veux vraiment, et qui je suis réellement, j’essaie quand même de vivre à mille à l’heure. Je (peut-être) travaille trop, sors trop, profite peut-être trop. Quoique ça dépend du point de vue, je ne crois pas profiter trop. J’aime juste vivre, découvrir, tester mes limites, changer les paradigmes, sortir du modèle classique. J’ai soif de dépaysement, la vie de bureau de 9 à 5 ne me convient pas. C’est surement pourquoi j’aime autant la restauration, l’événementiel et l’entrepreneuriat, tu ne sais jamais de quoi ta journée sera faite. Je n’ai pas besoin d’être en couple et avoir des enfants à 30 ans, je ne pense pas rater ma vie parce que je n’ai pas suivi le modèle classique. M.Sloss m’a même un peu réconciliée avec les relations, je pense vraiment qu’on peut trouver la bonne personne, la nôtre. On dit qu’on est supposé avoir rencontré notre âme sœur déjà, peut-être que oui, ou peut-être pas. Chaque chose en son temps, un jour j’y arriverai.

L’éphémérité : qu’on veuille prendre notre temps, ou aller trop vite, chaque petite chose de nos vies n’est pas éternelle.

Une brève rencontre peut nous avoir semblé trop éphémère, trop rapide, on en aurait voulu plus, plus longtemps, et aller plus loin, ou à l’inverse, on se demande comment on est resté si longtemps dans une situation ou une relation qui était toxique ou qui ne comblait pas nos besoins. Même si on est bien, notre relation face à cette situation n’est pas la même qu’au début. On a juste à penser à une nouvelle relation, un nouveau travail, une nouvelle maison, excités, prêts à laisser de côté certains critères importants... Ton environnement et toi-même change souvent sans même que tu ne t’en rends compte. Ne te prend pas trop la tête si la fin d’un chapitre survient, c’est peut-être le début de beaucoup d’autres choses, de mieux même. Soit résilient, sans rancune, respecte-toi, tes besoins et ceux des autres, on n’a pas toujours ce que l’on veut, passe par-dessus ou accepte ce qui a été, et ce qui vient. Ne retombe pas trop vite dans tes vieilles habitudes, chaque petite aventure te permet de te découvrir, c’est ton futur simple, ton conditionnel présent.

Ces aventures peuvent parfois être longues, parfois courtes, parfois pas comme tu le voudrais, ou peut-être monotones et sans saveur. Rien n’est immuable, ne prend le temps, mais ne profite de tes aventures à en avoir la tête qui tourne en même temps. Sors de ta zone de confort, embarque dans le bateau, et regarde l’horizon, tu verras bien assez vite que la prochaine se présentera à toi assez vite, aussi insignifiante qu’elle soit. N’oublie pas que tu peux faire demi-tour et retourner vivre une aventure inachevée si tu en ressens le besoin. Rappelle-toi seulement que quand tu sors d’une tempête, tu n’y retournes pas. Parfois c’est simplement mieux de s’en éloigner et avoir le vent dans les voiles. Laisse-toi guider par les vagues, suit les étoiles qui te sont les plus lumineuses. Mais peut-être faut-il également apprendre à nager à contre-courant pour atteindre ce que l’on pensait peut-être inaccessible, ou reprendra là où on avait mis certaines choses de côté, mais attention, s’acharner à contre-courant est seulement épuisant.

Image de couverture de Marc Noorman
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