J’y suis allée avec Geneviève, une amie vieille de plus de trente ans, et son amoureux, Jérôme. Ce genre d’amitié qui traverse le temps, qui voit défiler les étapes de la vie, les grandes peines et les grands éclats de rire. Et je ne sais pas, mais, pour moi, les soirées comme celles-là goûtent toujours meilleures quand elles se partagent avec des gens qui connaissent nos histoires par cœur. Vendredi dernier, à la Place Georges-X, dans le cadre du Festival Juste Pour Rire, j’ai eu le privilège de vivre la Carte Blanche de Jérémy Demay.
Et je peux dire que ce fut une soirée où la chaleur humaine se mariait parfaitement avec l’humour.

La soirée a débuté avec le DJ Maxe, qui a rapidement installé une ambiance vibrante.
Rien de trop, juste ce qu’il faut pour donner le ton et préparer la foule à ce qui allait suivre. C’est fou comme la musique peut parfois tout changer : en quelques minutes, on avait envie de taper du pied, de sourire et de s’ouvrir à ce qui s’en venait.
Ensuite, une première partie a pris place, sous la forme d’une suite de stand-up avec Thomas Bédard comme animateur, Véronique Isabel Filion, Sam Vigneault et Dolino. Chacun est venu livrer son univers, ses observations, ses couleurs, dans un enchaînement qui a mis la table pour la suite. Déjà, la salle riait de bon cœur et on sentait l’impatience monter : on attendait Demay, on attendait la grande portion du festin.
À 21h pile, les projecteurs se sont braqués sur Jérémy Demay.
C’est lui qui tenait les rênes de la soirée, et sa générosité, sa folie douce et son énergie contagieuse n’ont pas déçu. Pendant plus d’une heure trente, la scène s’est transformée en véritable carrousel d’humoristes, chacun apportant sa touche personnelle : Mibenson Sylvain avec son sens de l’observation, Josiane Aubuchon avec son franc-parler unique, Alex Roy et son humour bien calibré, Eddy King toujours aussi solide, Mélanie Ghanimé avec sa fougue, et, bien sûr, Mathieu Cyr et Martin Petit, deux valeurs sûres qui n’ont pas manqué de provoquer des éclats de rire bruyants dans la foule.
Mais s’il fallait retenir quelques moments d’exception, ce sont sans doute Jérémy Demay lui-même, Sam Vigneault, Mathieu Cyr et Martin Petit qui ont offert les plus grands fous rires de la soirée. Ces quatre-là ont ce petit quelque chose d’indescriptible qui fait qu’on rit non seulement de leurs blagues, mais aussi de leur manière d’être, de cette authenticité qui nous accroche et nous fait sentir privilégiés d’être là.
Vers la fin du spectacle, un incident aurait pu briser la magie : un spectateur s’est mis à crier des bêtises au beau milieu du dernier sketch.
Mais la sécurité a réagi avec une efficacité remarquable, raccompagnant l’individu hors du site sans que l’ambiance ne s’effondre. Au contraire, ça a renforcé le sentiment d’être ensemble, protégés dans ce grand rassemblement.
Hier soir, à Québec, ce n’était pas seulement une Carte Blanche qu’on a vécue, c’était un rappel que l’humour, lorsqu’il est partagé, devient un refuge, un souffle, un moment suspendu où tout devient plus léger. Et entre les rires, les morceaux du DJ et les regards complices de mes amis, je me suis dit que c’est pour ça qu’on y va, encore et encore : pour se souvenir que le bonheur, parfois, se trouve sur scène, et parfois, tout juste à côté de nous, dans un rire qui résonne fort dans la nuit.
