Chaque année depuis ma première dépression, je crains l'hiver comme j'ai longtemps eu peur du film Coraline. C'est censé être fun et léger, mais ça terrorise au fond. J'ai appris à apprécier le mois d'octobre, même s'il signifie la fin du soleil, des oiseaux, de l'herbe sous mes pieds. Je profite de chaque minute, chaque seconde, parce que je sais que l'hiver s'en vient. Et avec l'hiver, la déprime.
Les jours trop sombres, les nuits interminables, la température qui te donne envie de t'enfuir à Cuba, le plus loin possible de ta vie trop grise. L'hiver est encore pire pour les gens comme moi. Parce que si tu veux profiter du soleil en hiver, tu dois savoir faire du ski, de la raquette ou du patin. Sauf que je n'ai jamais été sportive, et que les rares fois où j'ai essayé, je suis restée traumatisée par le froid glacial de la glace qui rencontre ta peau quand tu tombes, et qui te brûle comme si tu avais mis ta main dans le feu. Non, je déteste vraiment l'hiver.
Pourtant, j'aimerais bien apprendre à l'apprécier. Sortir dehors et tirer la langue pour attraper les flocons. Arrêter de constamment me plaindre qu'il fait trop froid, trop gris, trop hiver. Mais c'est plus fort que moi. L'hiver, je déprime. Ma première dépression, celle qui a duré des mois, elle est arrivée en même temps que la neige, en novembre. La deuxième, elle s'est pointée le bout du nez au moment de défaire le sapin, comme si Noël ne pouvait plus me sauver maintenant.
Parce que Noël, c'est un peu ma bouée de sauvetage. Ce qui me permet de ne pas couler, de ne pas m'enfoncer encore plus dans la neige. Comme Fanny, la cousine de mon cousin, qui a été ensevelie sous son igloo à l'âge de huit ans. Elle s'en est tirée avec un torticolis, finalement. Moi, je sors de l'hiver avec un cœur glacé que tout l'amour du monde peine à réchauffer. Les seuls moments où je retrouve un peu de mon soleil intérieur, c'est lorsque je danse dans ma chambre, une tasse de chocolat chaud brûlant dans le main, et que je me laisse emporter par les airs des meilleures chansons de Noël.
Depuis ma première dépression, je trouve un certain réconfort à décorer la maison dès le 1er novembre. Plus vite le sapin est installé, mieux ma santé mentale se porte. Deux mois à profiter de la magie de Noël, c'est tout ce que je désire. D'après une étude réalisée par le psychanalyste Steve McKeow, les personnes qui décorent dès novembre sont plus heureuses. C'est quand même fou, non?
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Alors j'avoue que je n'aime pas l'hiver, que ça rend mon univers trop fade, mais mon truc, c'est de trouver du réconfort ailleurs. Si tu crains l'hiver aussi, alors va t'allumer quelques chandelles, et fait jouer tes chansons préférées de Noël. N'oublie pas de te réfugier sous tes couvertures, comme un ours qui hiberne. Et tant que tu y es, tu peux même regarder un film de Noël. Apprenons à apprécier l'hiver, loin du temps gris et maussade!