L’espace d’un instant, tu as cru que, pour une fois, toi aussi tu y avais droit à ton petit bonheur. Tu as cru que tu avais droit à ta petite famille parfaite. Quand tu l’as rencontré, tu t’es dit vas-y mollo cette fois-ci, ne presse rien. Anyway, si c’est le bon tu vas avoir le restant de ta vie pour être avec. Petit à petit, à force de le voir au quotidien, tu t’es laissée aller. Dans un moment, intense que tu lui as garroché que tu l’aimais. Il n’a pas figé, il t’aimait lui aussi. À sa façon, pas à la tienne. Deux façons à l’opposé l’une de l’autre, à deux univers de distance.

Tu voyais qu’il essayait, mais il y avait quelque chose. T’as essayé de jouer l’indépendante farouche sans succès. Son indépendance était incompréhensible. Chaque matin tu étais soulagé quand il te disait enfin « Bon matin, bébé ». Même s’il n’avait pas pris une seconde pour répondre à ton message la veille, tu étais dans ses pensées en commençant sa journée. Quand tu étais avec lui, c’était parfait. C’est ça le plus dur. La si grande disparité entre les moments avec lui et sans lui. Se sentir à la fois comme son univers et comme une étrangère qui vient sonner chez lui le samedi matin pour lui vendre du chocolat, dérangeante et non désirée.

sadSource image : Pexel 

Depuis le jour un que tu avais peur. Il t’avait dit qu’il était indépendant, ce que tu trouvais parfait après la dernière relation que tu avais eue. Ton ex voulait toujours être dans tes bobettes. T’avais jamais rencontré un gars qui te faisait cet effet-là, il était mystérieux, doux, tout simplement parfait. Quand il te donnait enfin du temps, ça t’arrivait de figer et de le fixer pendant qu’il faisait de quoi de simple. Juste parce que tu n’en revenais pas qu’il soit avec toi. Qu’il t’ait choisi toi et ta marmaille plutôt que toutes les autres cocottes sur Tinder. Tu y parlais de tout pis de rien, t’étais pas capable de pas le toucher quand tu passais à côté de lui. Il était ton meilleur ami et quand il t’embrassait en te tapant une fesse, tu voulais que ça ne s’arrête jamais.

À un certain moment, pour toi, il est venu le temps de mettre les choses au clair sur votre histoire. T’avais besoin de l’étiquette de couple, par fierté d’avoir le meilleur pis le plus beau gars. Mais lui c’était non. Il ne voulait pas s’afficher. T’es une des filles les plus compréhensives du monde donc t’as laissé faire. Ça aurait dû être un drapeau rouge, mais non, t’es naïve quand tu aimes. Tu profitais de chaque seconde avec lui, chaque soirée à écouter Netflix, chaque nuit à dormir coller. Il était ton pilier et tu te sentais comme la meilleure version de toi-même quand il était là. T’étais pas jalouse des autres filles qui y parlaient parce que tu y faisais confiance. Mais il t’avait dit qu’il ne voulait pas être en couple. Au début, il avait été clair avec toi, mais tu t’étais dit qu’il allait peut-être voir chez toi ce qu’il fallait pour changer de direction.

robot et coeur briséSource image : Pexel 

Quand tu n’as pas eu de ses nouvelles pendant une fin de semaine, c’est là que tu as compris qu’au fond son indépendance était de l’indifférence. Il avait vraiment l’air de t’aimer, mais il voulait seulement la moitié de votre relation, la moitié où il la vivait à sa façon. Quand tu lui as parlé de tes émotions, il t’a ignorée. Il était fermé à discuter de choses sérieuses avec toi. Fallait pas être étonné quand il a eu la notification Tinder sur son cellulaire. Il n’avait jamais supprimé son compte. Cinq mois de fréquentation, pour lui, ce n’était rien. Tu lui en voulais, mais, en même temps, tu te disais qu’il n’avait pas voulu de cette relation-là, il te l’avait dit. Tu avais une boule dans l’estomac. Tu l’aimais tellement, simplement. Ton cerveau tournait dans sa roue comme un hamster en cage. Ça t’a pris deux nuits d’insomnie pour finalement tout arrêter. Ce moment-là tu t’es sentie éclater en mille morceaux. Tu l’aimais. Pour toi, aimer, c’est gros. Ton cœur avait tellement eu mal dans le passé. Tu ne voulais plus y placer de bombes, mais tu l’as fait. Tu lui as tout donné. Il a tout pris sans rien rendre en retour.

Son égoïsme t’aura détruite. Est-ce que tu vas te relever? C’est sûr, mais tu ne donneras plus jamais ton cœur de la même façon. À la veille de tes 26 ans, tu n’avais jamais vécu de peine d’amour. Il a essayé, mais finalement, il t’a brisée. Maintenant, fille, faut que tu te relèves et que tu apprennes de cette histoire. T’es forte pis tu ne peux pas lui en vouloir. Il te l’avait dit. Tu as cru être celle qui le changerait, mais l’humain change seulement s’il a envie de changer. Recolle les morceaux de ton cœur. L’amour que tu ressens pour lui va s’en aller doucement et tout ça deviendra un vague souvenir de la fois où tu as été brisée.

Source image de couverture :  Unsplash 
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