Est-ce que tu t'es déjà arrêté sur la signification de l'indice de masse corporelle (IMC) ? De même que sur les impacts autant sur la santé physique que la santé mentale de la personne qui est devant toi lorsque tu utilises cette valeur ? Est-ce que tu crois encore qu’en 2023 cette valeur est fiable ? À quoi elle réfère ? Qu'est-ce qu'elle te donne comme indicateur sur la santé de la personne face à toi ?

Si tu n'étais pas au courant, l'IMC n’est pas une valeur qui permet de considérer la santé d’une personne d’un point de vue global, notamment parce qu’elle ne permet pas de prendre en considération de multiples facteurs, dont la masse musculaire versus la masse graisseuse de même que la répartition de la masse graisseuse dans le corps. Cette valeur de l’IMC ne donne donc pas un aperçu fiable de la santé d’une personne ou de son risque d’une maladie plus qu’une autre.

D’ailleurs, de plus en plus d’études se penchent sur le poids naturel, mais aussi l'impact de la génétique sur le poids.

On comprend que malgré certains efforts que la personne pourrait faire pour perdre du poids, elle a un poids dit naturel en dessous duquel elle ne pourra pas aller, et même si elle le voulait, les impacts négatifs seraient plus grands pour sa santé physique et mentale que les bénéfices potentiels d’une perte de poids selon le professionnel de la santé lui conseillant.

En ce sens, le chercheur Benoît Arsenault a ressorti dans plusieurs de ses études, ainsi que dans les écrits scientifiques sur lesquels ils se basent, que l'IMC n'est pas une un indicatif de la santé d'une personne.

En d’autres mots, le poids d'une personne ne reflète pas si elle est en bonne santé ou non.

Donc, quelqu'un qui pourrait être considéré en « surpoids » selon une valeur d'IMC pourrait en fait être en meilleure santé qu'une personne considérée dans son « poids santé » si l’on regarde de plus près la façon dont s’alimente la personne ou sa pratique d’activité physique. Il a donc été ressorti dans la littérature qu’une personne qui a un poids naturel plus élevé qu'une personne qui se trouverait dans le poids perçu santé selon l’IMC peut être en meilleure santé et ne pas souffrir nécessairement d’hypertension, diabète ou problème en regard du cholestérol. Ce ne sont que quelques exemples de maladies qui sont illustrés, simplement dans l’optique de démontrer l’importance non pertinente accordée à la valeur de l’IMC encore de nos jours dans le milieu de la santé. Il y a évidemment des particularités et on ne peut pas mettre toutes les situations dans une seule et même vision, car il y a bien sûr des petites spécificités. Je voulais simplement aborder ici toute l'importance de la santé globale pour un professionnel de la santé, autant un médecin qu'un.e infirmier.ère ou même tout autre professionnel de la santé, afin d’ouvrir les yeux ici sur la pertinence de considérer un individu dans sa globalité.

On entend souvent pendant les études que les soins doivent être donnés en considérant l’individu comme une personne à part entière et que sa santé doit être vue d’un point de vue global, holistique.

Ça nous paraît logique à première vue.

C’est toutefois quand on arrive dans le milieu de la santé et que l’on doit suivre certains standards et/ou certaines pratiques que l’on pense qu'on ne peut rien changer, alors que c'est tout faux! On a toujours une certaine influence et on peut tenter de changer les pratiques pour moderniser et ainsi s'adapter selon les écrits scientifiques. Si des études se penchent sur le sujet et que des données en ressortent, ça apparaît évident, voire primordial, de les utiliser pour se mettre à jour et pouvoir soigner toute la population en fonction des bonnes pratiques. Ceci permettra aussi d’éviter toute stigmatisation qui pourrait être présente si l’on se fie à des standards de société irréalistes.

Je t'invite donc, comme professionnel de la santé, à porter une réflexion sur ton regard envers le poids ainsi qu’envers des valeurs comme l'IMC et de voir dans ta pratique comment tu les inclus, ou du moins comment tu pourrais être plus sensible à certaines notions (p. ex. l'image corporelle, les troubles alimentaires, la grossophobie, la stigmatisation). Prends le temps également de penser à la façon dont tu peux adapter ta pratique pour être plus inclusif.ve au quotidien.

Sache qu’il y a différentes ressources supplémentaires que ce court texte afin de t’informer sur le sujet et poursuivre tes réflexions de façon plus approfondie.

Certain.e.s professionnel.le.s de la santé peuvent t’aider à ce sujet, dont Marie-Michèle Ricard ainsi que des balados qui ont abordé ce sujet récemment (regarde la liste plus bas avec les balados pertinents à écouter sur le sujet).

Image de couverture de Diana Polekhina

Références (balados) :
- Bien avec mon corps : https://bienavecmoncorps.podbean.com/e/07-la-genetique-avec-kevin-raphael-et-simone-lemieux/
- Groupe équilibre : https://equilibre.ca/grand-public/balado/
- Sans filtre podcast : https://omny.fm/shows/sans-filtre-podcast/poids-et-sant-avec-beno-t-arsenault-ph-d

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