La communication! Pas si simple dans la vraie vie. On lit des trucs sur les façons de dire, on se dit que c’est plein de gros bon sens et puis hop! On revient dans notre réalité avec nos mécanismes spontanés. Réactions qui sont très souvent adéquates (sinon il y a de fortes probabilités qu’on ne soit pas en train de lire un article sur la communication), mais qui parfois nous jouent des tours parce que ça sort tout croche.
Puis devant la situation désagréable ou conflictuelle, on se questionne. Qui a tort? Qui a raison? Et puis bon, pas sûr que de chercher un coupable arrange les choses.
Tiens! Des clés!
Voici 6 clés qui viennent à la rescousse lors d’une communication en situation délicate.
Sérieuse mise en garde ! Pour aborder un sujet sensible, n’attendez pas le moment où ça pourrait vous tenter. Il n’arrivera peut-être jamais. On se prépare mentalement et on se lance. C’est difficile? Oui. Peut-être. Et le petit pas en avant est tout à fait digne d’être honoré.
Clé no 1 : Choisir son moment.
Quand une émotion est vive, comme la colère, l’anxiété, la peur, ce n’est pas le temps de communiquer sur les sujets que vous jugez délicats. Osez convoquer.
« C’est ok si on planifie une rencontre tous les deux? Je voudrais te parler de quelque chose. »
Clé no 2 : Se donner une procédure simple qui respecte le droit de parole de chacun.e.
Au moment de la rencontre, il est tout à fait adéquat de dire: “Je te demande de m’écouter jusqu’au bout, sans m’interrompre. Je tiens à t’expliquer exactement et calmement mon point de vue. Ensuite, je vais t’écouter jusqu’au bout sans t’interrompre. Promis.”
(Magique! Et vous relevez un défi d’intelligence émotionnelle dont vous pourrez être fier.fière!)
Clé no 3 : Ne vous éternisez pas et ne tournez pas autour du pot.
Inutile de gambader dans des détours sophistiqués.
Astuce simple en trois points : nommer les faits (“ça fait quelques fois que tu m’interromps quand j’essaie d’expliquer mon idée”), l’impact sur vous (“je me sens bousculée et c’est difficile pour moi de garder le fil”), vos attentes pour l’avenir (“j’aimerais beaucoup que tu m’écoutes jusqu’au bout”).
Faits, impacts, attentes.
Clé no 4 : Garder le focus sur le but premier de votre présence l’un avec l’autre.
Des phrases telles que : « Toi et moi voulons exactement la même chose » : un travail bien fait/le respect de chacun/le bien-être d’un enfant/une relation agréable (selon le contexte), aident à demeurer centré.e sur le cœur de l’échange et ça peut même rassurer l’autre.
On le sait, la crainte d’être jugé.e est souvent présente dans les relations interpersonnelles. De mettre un focus sur ce qui vous lie peut aider à calmer des attitudes défensives.
Clé no 5 : Ne jamais tenir pour acquis que l’autre “devrait savoir!”
Il est bon de se préparer à l’avance et d’identifier clairement vos attentes envers l’autre. Ceci dit, il peut ne pas y en avoir du tout! Nommez-le en ce cas. « Je te fais part de ce qui me préoccupe, mais je n’ai rien de précis à te demander, je veux juste t’en faire part. »
Clé no 6 : Nommer les choses telles qu’elles sont, simplement avec authenticité et transparence.
La discussion ne va pas comme vous l’espériez. Vous pouvez simplement mentionner à la personne qu’il vous est difficile de poursuivre l’échange à ce moment-ci, car vous vous sentez préoccupé.e, mais que vous pourriez reprendre cette conversation en d’autre temps, par exemple.
Utiliser des clés…ou pas
Dans la vie de tous les jours, est-ce qu’on passe son temps à tout nommer, tout le temps? Non, évidemment.
Mais tôt ou tard on est confronté.e à des relations qui nous font vivre des émotions désagréables à répétition. Certaines iront même jusqu’à ébranler notre estime personnelle.
Et si on s’ouvre et que l’autre ne collabore pas, on pourra se dire qu’on aura honnêtement essayé, ce qui en soi sera un pas vers un mieux-être personnel parce qu’on sait qu’on l’aura fait en toute bonne foi.
Et qui sait, peut-être aura-t-on semé une petite graine qui sera favorable à une prochaine discussion.
Image de couverture de Liza Summer