Je suis au travail, une collègue me raconte les dernières péripéties de son couple. Au bout d’un moment, elle s’interrompt et me dit : «tu peux écrire ça si tu veux. Je n’ai pas de problème à ce que cela devienne public.»
Je roule les yeux au ciel.
Parfois, j’ai l’impression qu’on me prend pour une vieille folle, le regard assoiffé de scandales, qui cache un cahier de notes partout où elle va pour citer mot pour mot les histoires qu’elle vient d’entendre.
J’écrirai tout pour arriver à mes fins! Mouahahaha!
Mais non, ce n’est pas exactement comme cela que je fonctionne. Je m’inspire de ce qui m’entoure pour écrire. Les odeurs, les sons, le paysage, mes humeurs du moment, même de la musique que j’écoute.
Je dois par contre vous faire une confidence. J’ai parfois plaisir à voir mes lecteurs douter. Ils lisent un texte, puis me regardent… à la recherche d’une réponse à une question qu’ils hésitent à poser. Ils croient souvent y lire des signes, des messages lancés à ceux que je déteste ou à ceux que j’aime. C’est tellement hilarant de ne pas les contredire. J’aime jouer avec leur incertitude. Les laisser dans le doute, mais juste un peu. Je dose mes réactions. Je ne réponds jamais par oui ou par non. Je suis comme le résultat du vote pour l’indépendance du Québec, je parviens à dire peut-être.
Régulièrement, certains croient se reconnaître mot pour mot. Ou encore, me disent : «hey Hortense j’ai lu ton dernier texte!» Avec ce petit regard en coin comme s’ils pensaient y avoir décelé quelque secret. Je leur réponds par un simple sourire. Pense ce que tu veux, je prendrai plaisir à te laisser croire que tu as raison. Je ne te contredirai jamais. Je pourrai te faire douter en niant, mais encore là, tout est une question de dosage. Juste assez pour que tu penses que je mens mal. Evil, right?
En y repensant bien, c’est vrai que je suis une vieille folle. J’aime jouer avec l’esprit du lecteur. Mais où est le plaisir d’écrire des histoires s’il ne se fait pas sa propre version de la vérité? Je gâcherais le plaisir de la lecture en séparant le vrai du faux.
Dans mes prochains textes, je tenterai d’écrire davantage d’histoires inspirées de ma vie (ou un copier-coller, vous ne le saurez jamais mouahahaha!).
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