Certains ont le mal de mer, mais, moi, j’ai le mal vivre.
Ça frappe. Je sais.
Certes, c’est loin d’être une de ses belles plaisanteries, un état passager.
Certes, je ne suis pas dans un état second en écrivant ces lignes.
Vivre me fait peur, me terrorise à un point inimaginable. Ce n’est pas que de l’anxiété, mais quelque chose de bien plus puissant qui prend parfois toute la place, qui m’envahit de la tête aux pieds. Certains ne comprendront jamais, mais j’ai au moins la certitude que ce que je vis est vrai.
Je crains lorsque je touche terre; je crains lorsque je vole. Je crains la mort, mais je ne supporte pas la vie. Je crains l’inconnu et, pourtant, il m’arrive de vouloir me téléporter sur une autre planète et réinventer la vie de ma façon. Je crains le silence et j’envahis ainsi ma vie d’un tel vacarme. Je crains le désordre, mais ma vie est un peu (beaucoup) un chaos. Bien plus que je ne le voudrais, en fait.
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« Crois-moi, j’en ai vu des tonnes de gens débarquer d’un autobus en Abitibi, leur billet à la main. Ils amenaient leurs problèmes dans leurs bagages. Et ma fille, je te jure qu’il n’y a rien de positif là-dedans, dans la fuite », m’a dit un jour un urgentologue.
J’ai sans cesse peur de me perdre dans le noir et j’ai besoin d’une boussole et d’une lampe pour m’éclairer. Mais aucun des deux ne m’indique quelle voix emprunter.
Certaines personnes préfèrent s’éloigner du monde, car ils n’aiment pas comment le monde vit aujourd’hui, car cela leur fait peur.
L’impression que certaines personnes ne sont pas faites pour vivre dans cette société, dans ce monde.
Et je les comprends.
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Je passe parfois des journées …
Sans manger par manque de force,
à empiler ma vaisselle sur le comptoir,
dans mon lit, incapable de me lever,
des soirées à fixer les heures s’écouler avec le bruit de Netflix en arrière-plan.
Lorsque le vide est bien trop grand, je le remplis d’alcool corrosif, d’inhalations de fumée nocive.
Voilà que l’autodestruction recommence.
Je n’ai pas appris à vivre, je n’ai jamais su ce qu’était l’amour ou même le bonheur. Je vis constamment avec un volcan sommeillant en moi, toujours à l’affût d’une potentielle éruption.
Lorsque la tempête se manifeste, j’écris. Ainsi, j’apaise un peu les dégâts, je reviens à la réalité.
Même si des fois, moi aussi, j’aimerais fuir en Abitibi.
Parfois, beaucoup trop souvent, j’ai l’impression que je me répète dans mes textes. J’ai l’impression que plus j’écris, plus cela ne fait aucun sens à mes yeux. Que mes mots sont trop lourds ou trop vides de sens. Que les gens me lisent en se demandant quelle détraquée a écrit cela.
Mais pour l’instant, ça me fait du bien
Je marche constamment sur des œufs.
Je vis constamment sur une corde raide.
Peut-être cela fera-t-il un sens, à toi ?