Ma meilleure amie et moi, on soufflera bientôt nos 13 bougies d’amitié (yeah)! On a tout fait ensemble : on a été à l’école ensemble, on a travaillé ensemble, voyagé ensemble et même qu’on habite ensemble depuis maintenant cinq ans. On s’est vraiment vues sous tous les angles.

Du moins, c’est ce que je croyais.

Cette année aura été assez particulière pour nous deux. Non pas seulement à cause de la COVID, bien que ça y a certainement contribué, mais parce que notre amitié a changé du tout au tout. Je m’explique.

Avant, on cohabitait à Montréal, mais on revenait chez nos parents la fin de semaine pour travailler. On habitait donc sous le même toit seulement 4 à 5 jours par semaine. On avait aussi des emplois du temps complètement différents. J’avais des cours de 9h à 17h et elle en avait de 14h à 22h. On se côtoyait donc très peu et quand on se voyait, on était extrêmement contentes de se voir. Puis, avec la fin imminente de nos études, nous avons choisi de retourner vivre dans notre ville natale. Maintenant, on demeure ensemble 24 sur 24, 7 sur 7. Puis est venue la fameuse pandémie, qui nous a forcées à nous isoler ensemble pendant des mois…

On ne se mentira pas : vivre en colocation à l’âge adulte, c’est parfois tout un défi. La cohabitation, ça implique de vivre avec quelqu’un qui a des habitudes qui sont très différentes des tiennes. C’est aussi d’endurer les faux plis de l’autre et de refouler tes caprices pour ne pas froisser.

Au début de la quarantaine, ç’a été assez difficile pour nous. On s’est toutes les deux retrouvées avec beaucoup trop de temps libre et trop peu de choses à faire. On a toujours été deux filles très travaillantes : du genre à faire des 25 heures semaine de job, en plus d’aller à l’université à temps plein. Vous comprendrez donc qu’on se marchait sur les pieds.

Disons les choses comme elles sont : on se tapait sur les nerfs et ça nous arrive encore de nous taper sur les nerfs. Je suis traineuse et capricieuse; elle est germaine et hyperactive.

Je ne trouve rien dans l’appartement, parce qu’elle réorganise les armoires 35 fois par mois. Je laisse mon sac à main trainer sur l’ilot de cuisines et ça la fait capoter. Je ramasse ses cheveux dans la douche chaque jour et elle replace mes gougounes dans l’entrée chaque jour. J’ai des haut-le-cœur quand je la vois boire à même sa poche de lait et elle a des haut-le-cœur quand je me fais des œufs. Elle ne change pas assez souvent la poubelle à mon gout et je ne lave pas assez le plancher à son gout. En bref, la liste de choses qu’on a à se reprocher l’une et l’autre est aussi longue que le temps qu’elle passe dans la salle de bain à se faire des masques, ou que le temps qu’il me faut pour ramasser mon linge dans la salle de lavage.

On se tape sur les nerfs, mais on ne vivrait jamais l’une sans l’autre.

On fait des casse-têtes et on écoute un souper presque parfait ensemble. On se déguise, on fait du camping de salon, on danse, on se taquine. On rit chaque jour; rire à en pleurer. Et même si parfois envie prendre du temps pour moi, je me surprends à m’ennuyer d’elle quand elle part un peu trop longtemps. Si on a le malheur de devoir se séparer plus que deux heures, je l’appelle, parce que je suis trop impatiente de lui raconter mes histoires. Et même si je me suis enfermée dans ma chambre pour avoir une pause, j’ai passé la dernière heure à écrire un article qui lui est dédié.

Je ramasserai ses cheveux jusqu’à la fin des temps, si elle continue de ranger mes gougounes.

En sommes, 2021 m’aura appris que l’amitié c’est souvent de se taper sur les nerfs, mais avec amour. Ce n’est pas de s’entendre sur tout, mais plutôt de s’entendre pour s’aimer malgré tout. Je n’échangerais cette colocation pour rien au monde parce que bien qu’elle m’apporte parfois de la frustration, c’est de loin ce qui m’a apporté le plus de bonheur cette année.

Je l’aime ma coloc.

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Le look
Chandail : Meemoza
Sac : Chaussures Yellow
Photo : Claudia Morin Arbour

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