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Les pensées intrusives

Parfois il m’arrive de conduire et tout bonnement, mon cerveau m’ordonne de donner un coup de volant et d'envoyer l’auto dans un faussé. Je ne souhaite pas mourir, mais c’est le genre de pensée qui refait surface et que je dois ignorer.

L'obsession

Lorsque je tombe sur une chanson que j’aime bien, je l’écoute à répétition jusqu’à ne plus l’aimer du tout. (C’est le moment ou tu te dis que tout le monde fait ça) Ouin, mais non. Des fois j’écoute cette dite chanson en mode repeat durant deux à trois heures d’affilée, chaque jour de la semaine jusqu’à ce que je me tanne. Lorsque je ne l’écoute pas, l’air joue en mode répétition dans ma tête. Bref, vous voyez le genre.

L’hyperfixation

Vivre dans un monde imaginaire ; lorsque la réalité est trop frappante et que je n’arrive plus à gérer mes émotions, je me retire soit dans ma tête ou alors dans un livre afin de m’imaginer des situations réconfortantes.

Les TOCS

J’ai développé certains TOCS avec les années. Par exemple, lorsque je mange, je n’arrive pas à mélanger ma nourriture. Si mon assiette contient de la viande, des patates et des légumes, je me fais un ordre de priorité et je ne peux pas manger mes patates si je n’ai pas d’abord fini l’ensemble de mes légumes et ainsi de suite. Dans les endroits publics, lorsque mon cerveau est stimulé à outrance, je dois éviter de marcher sur les lignes des tuiles ou alors sur les craques du trottoir. Lorsque j’écris à la main, cela peut me prendre le triple du temps, car mon écriture doit être parfaitement alignée sinon j’efface et je recommence. J'ai un TOCS avec les imperfection sur mon visage, je passe chaque micro millimètre à la lampe et essaie de m'inventer des boutons pour finalement me créer des cicatrices.

Stimmer

Lorsque je suis dans une position inconfortable et je dois me concentrer sur quelque chose, de faire à répétition un certain mouvement m’aide à mieux écouter. Par exemple en classe, lorsque je travaille sur mon ordinateur ou que j’écoute Netflix, je dois absolument bouger pour arriver à me concentrer.

Les passe-temps

Les personnes avec un TDAH sont reconnues pour avoir plusieurs différents passe-temps et se larguer assez rapidement de leurs nouvelles passions. Lorsqu’une nouvelle chose capte mon intérêt, j’investis tout mon temps et mon énergie dans cette chose. Je peux dépenser plusieurs centaines de dollars dans mon nouveau passe-temps, le pratiquer durant quelque mois, avant de mettre la chose de côté et me concentrer sur une nouvelle passion. Dernièrement, ce passe-temps, ce sont les plantes. En l’instant de quelques semaines, j’ai acheté quelques 30 plantes et dépensé plusieurs centaines de dollars dans la chose. J’ai déjà appris à jouer du piano, fabriquer des savons artisanaux, je lis énormément, j’écris, joue aux jeux vidéo, fais du longboard, je dessine.

femme tdah toc

Source de l'image : Unsplash 

Être attentif aux moindres détails

Lorsque je vais manger au restaurant, j’ai beaucoup de difficulté à suivre la conversation à ma table. D’abord, avant même de m’assoir je prends le temps d’observer les lieux. Je me fais une cartographie de la place et remarque ou certaines choses plus que banales sont placées. Je le fais inconsciemment pour être confortable une fois assise. Ensuite, la plupart du temps, j’écoute les conversations des voisins.

Se faire et garder ses amitiés

J’ai toujours eu de la difficulté à me faire des amis et pire encore : les garder. Mon mauvais tempérament, mon irritabilité et mes sautes d’humeur sont souvent le fruit de désastres relationnels, tant en amitié qu’en relation de couple.

La communication

Celui-là est un peu plus difficile à décrire. En gros, je décrirais la chose comme un script. Lorsque je rencontre une personne avec qui je n’ai pas l’habitude de communiquer, j’angoisse. Le résultat? Je me mets à réfléchir à tout ce que je vais dire au point de sonner comme un robot. Ça résulte souvent que l’autre personne est mal à l’aise et je quitte les lieux les jambes à mon coup.

S’habiller

Je suis hypersensible à la texture des tissus et à la façon dont mes vêtements sont découpés. Je ne porte presque pas de jeans, car je suis inconfortable lorsqu’un tissu serre mes jambes. Pareil pour les cols roulés, je les adore, mais une fois sur deux je dois me changer, car je ne supporte pas que le col me serre le coup. Un autre aspect du TDAH qui touche l’habillement est que je m’habille de façon à refléter de mon humeur. Je n’ai pas de style vestimentaire précis ; j’alterne entre le chic, le mou, les robes, un style plus bohème, parfois en skater, etc. Cependant, je suis toujours extra. J’adore jouer avec les styles, agencer les couleurs, les accessoires, avoir des vêtements à la mode dans le but de faire tourner toutes les têtes.

Ces différents aspects de ma personne ne sont pas récurrents dans ma vie de tous les jours. À certains moments, j’arrive même presque à me sentir normale. Le plus difficile je dirais, c’est d’apprendre à vivre en communauté. Je n’ai pas trop de difficulté à accepter la personne que je suis, mais lorsque je suis entourée de gens et que je sens que je dérange, c’est à ce moment que je remets en doute l’ensemble de ma personnalité.

Le plus important c’est d’arrêter de culpabiliser et de douter de soi, car on n’entre pas dans les normes. Je ne suis pas normale ; je ne le serai probablement jamais. Je devrais être fier de la personne que je suis plutôt que de sans cesse culpabiliser.

Je tenais beaucoup à faire un texte sur le sujet, car j’ai l’impression que beaucoup de gens savent dans les grandes lignes ce que c’est d’avoir un TDAH, mais assez peu de gens comprennent réellement ce que c’est de vivre avec un cerveau neuro-divergeant. Une journée, on est sur le sommet du monde ; on ne pourrait pas être plus heureux. Alors qu’une autre, on a l’impression que rien ne va ; le monde nous tourne alors le dos. J’ai décidé de mettre par écrit les aspects négatifs du trouble déficitaire de l’attention, mais en réalité nous sommes tellement plus que ça. Ça peut sembler parfois facile de s’attarder au négatif et se faire une mauvaise opinion des personnes avec un TDAH, mais si j’ai un point à faire valoir, c’est que nous sommes des personnes riches. Tant dans le bon que dans le mauvais.

Source de l'image de couverture : Unsplash
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