Quand on parle d’anxiété, beaucoup de gens s’imaginent qu’on passe la moitié de notre vie roulée en boule dans un coin. Mais en réalité, l’anxiété se traduit autrement dans le quotidien. C’est en cherchant à expliquer à mon chum ce qui se produit dans ma tête au courant d’une journée que je suis tombée sur une explication qui, je crois, illustre bien ce que c’est que de vivre avec l’anxiété.
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Avant de me lancer dans mon explication imagée, j’aimerais éclaircir quelque chose : être une personne anxieuse ne veut pas dire qu’on passe notre vie en crise d’anxiété perpétuelle. Effectivement, des crises d’anxiété peuvent survenir à certains moments, ainsi que dans certains contextes et ça varie fréquemment. Mais ce n’est pas de ça dont je vais parler aujourd’hui. Je parle plutôt de l’anxiété sous-jacente, celle que la plupart des gens ne remarqueront pas. Celle dont on parle peu. Celle qui reste, même lorsqu’on va bien.
L’anxiété, c’est un peu comme quand ton ordinateur qui est aux prises avec un virus. Ça ne l’empêche pas nécessairement de fonctionner, mais à chaque fois que tu ouvres un logiciel pour travailler, il y a un ou plusieurs vilains pop-ups qui apparaissent. La plupart de ces pop-ups sont agaçants, mais on arrive à s’en débarrasser facilement d’un clic de souris. Ces pop-ups peuvent contenir des messages variés en fonction de ce que tu étais en train de faire. Par exemple, quand arrive le temps de descendre l’escalier roulant en te rendant au travail, le fameux pop-up qui te dit « Attention! Si tu trébuches et déboules, tu risques d’être amochée une fois arrivée en bas! » ne manque pas d’apparaître. Celui-là, il n’est pas trop dérangeant, même s’il est récurrent. Tu le fermes d’un clic et tu l’as vite oublié. Mais des fenêtres comme celles-là, il peut en apparaître une foule au courant d’une journée :
«Est-ce que j’ai oublié mon fer plat allumé ce matin?»
«J’ai été un peu bête avec mon amie il y a deux semaines, est-ce qu’elle m’en veut?»
«Mes collègues rigolent à l’autre bout de la pièce, est-ce qu’elles parlent de moi?»
«Ça fait deux jours que j’ai mal à la tête, qu’est-ce que j’ai? Est-ce que je suis malade?»
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Ce ne sont que des exemples de ce qui peut traverser notre esprit au quotidien. Certaines de ces pensées (pop-ups), surviennent fréquemment et d’autres seulement à l’occasion. Il y en a des plus tenaces, dont on n’arrive pas à se débarrasser aussi rapidement. Certains jours, il arrive que plusieurs pop-ups apparaissent en même temps et que ça ralentisse le système d’exploitation. C’est aussi possible que la panique s’installe quand on n’arrive pas à se défaire d’un message tenace malgré plusieurs tentatives. Parfois cela peut même engendrer des crises d’anxiété.
Sans nécessairement être obsessives, ces pensées qui se présentent constamment peuvent demander beaucoup d’énergie à la personne qui doit les gérer. Tout cela se passe en dessous de la surface, alors il y a fort à parier que vous n’avez pas remarqué. Vous serez peut-être tenté de me dire que ce sont des pensées banales et qu’il n’y a pas de réelle raison de s’en faire. Croyez-moi, on le sait! Mais ces pensées-là prennent de la place malgré nous et ça peut être incroyablement frustrant par moment. Et si on est plus fatiguée ou si on vit une période stressante, ça peut exacerber l’anxiété ou la rendre plus difficile à gérer.
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Alors si vous avez autour de vous une personne anxieuse, soyez indulgents. Si elle vous dit être fatiguée et devoir se reposer, respectez ses limites. Sachez que son cerveau travaille fort au quotidien pour fonctionner «normalement». Si elle a envie de se confier, bien souvent elle aura simplement besoin de parler sans nécessairement vouloir des conseils ou de l’aide. Plutôt que de tenter de la raisonner, offrez plutôt une présence rassurante et une oreille prête à écouter sans jugement.