On veut tout. Tout de suite. Ça urge. Ça me gruge.
Au plus criss, répondez à mes caprices, voici la nouvelle mentalité, de notre malheureuse société. La surconsommation commence à faire bouillir mon cerveau, sur le point d'arriver à ébullition.
On jette ce qui est brisé, sans même essayer de le réparer. On lance à la poubelle, certaines choses pourtant si belles.
Côté technologie, on veut toujours le dernier cri. On attend impatiemment, le malheureux iPhone 12 qui sortira, dans je ne sais combien de temps. On se perd au travers des réseaux sociaux, commandant toujours et encore, des articles nouveaux. Il ne sont jamais bien utiles et nous faisons comme, si c’était l’idylle.
Nos relations amoureuses prennent le bord, parce que les gens croient qu’ils ont du pouvoir, tellement il est rendu facile, d’avoir une autre date demain soir. Allez-hop le temps file, alors swipe à droite pour entendre, de nouvelles pick-up line inutiles. On cherche la facilité. On ne cherche plus à se défier. On veut une relation au plus criss, donc même si c’est avec toi, je m’en criss. Ta couleur préférée, je n’en ai rien à cirer. Le nom de tes parents, je m’en fiche royalement. Tes passe-temps favoris, garde-les pour toi, merci. J’veux une relation au plus criss, alors entre tout de suite dans ma vie, que demain on en finisse.
J’veux une job au plus criss, fuck mon secondaire deux, il n’est pas nécessaire que je le finisse. Je travaillerai dans l’armée, ou bien je deviendrai député.
On veut devenir des adultes, alors arrivé à treize ans, on envoie chier nos parents. Parce qu’on voulait boire un peu d’alcool pour enfin aller au party à Nicole. Pourtant mes amis ont tous dix-neuf ans et ils boivent assez souvent. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas, mes parents sont cons et ils ne comprennent pas. J’ai hâte d’être enfin un adulte, mais pour l’instant, je leur lance des insultes.
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Devenu grande personne, on ouvre les yeux et on résonne, être rendu là, ce n’est pas si extra.
Soudain, on s’aperçoit que l’on a vieilli, que notre tête s’est ensevelie, de beaucoup trop de cheveux gris. On ferme les yeux, on tousse un peu creux. À ce monde, il est temps de faire ses adieux. On réalise et on se questionne, achevant notre banale petite vie, où avons-nous pu laisser tout ce temps, sous nos yeux filer? Voulant toujours aller trop vite, préférant toujours prendre la fuite, à treize ans nous avons cliqué sur le mode accéléré, et la vie vient à peine de se remettre sur play. Elle a filé, sans être vraiment vécue. Nous y avons seulement assisté.
Ferme les yeux, respire un bon coup. Ne fais pas comme la société, ne prends pas tes jambes à ton cou. Prends une pause, vie ta vie en prose. Pas plus compliqué, sans plus de difficulté.
Vis ta vie en toute liberté. Libère-toi du temps, car il sera trop tard dans soixante ans. Arrête de vivre au plus criss, vire d’un revers de la main, tous ces petits caprices. Prends d'autant plus ton temps, savourant chaque petit détail de chaque instant.