J’ai immigré au Canada pour faire mes études à 19 ans et ce n’est pas tous les jours facile, je dois bien l’avouer. Voir ses proches deux semaines tous les ans et le reste du temps à travers des écrans interposés, ça demande beaucoup d’effort quand tu es quelqu’un de très attaché à ta famille et tes amis.
Les débuts ont été difficiles, ne pas vivre sur le même fuseau horaire n’aide en rien et encore moins quand ta famille n’est pas tout à fait au point avec les technologies comme Skype et Facebook (Papa et Maman, je vous pardonne, vous êtes aujourd’hui devenus des professionnels de l’informatique ou presque). C’est compliqué, on a le sentiment de manquer des choses, d’avoir été égoïste de quitter tout ce beau monde avec lequel on a grandi et surtout, on se sent obligé d’être bien là où on est aujourd’hui.
Le retour à la réalité
Après l’euphorie de l’arrivée et la découverte d’un nouveau pays, le manque et les coups de blues commencent à se faire sentir. Ils arrivent plus vite qu’on ne le pense, et pas toujours pour des raisons évidentes. On a beau avoir la famille la plus aimante, c’est compliqué de s’avouer à soi-même qu’on a des moments où on aimerait rentrer, car on a le sentiment de perdre une bataille. C’est vraiment bête, mais on se dit que l’on a décidé de venir ici sans personne alors on doit se débrouiller tout seul, seulement par fierté…
Cependant, sachez que vos proches vous connaissent et savent quand vous n’allez pas bien, et ça n’est pas grave. C’est normal de passer par des phases un peu plus noires: il faut du courage pour s’adapter à un nouvel environnement et parfois, c’est juste trop de poids sur les épaules.
C’est un choix qui ne convient pas à tout le monde
Il faut avoir de la force pour vivre sans son entourage, sans ancre dans un pays qui n’est pas le vôtre. Cela demande de la maturité, de l’autonomie et de l’ouverture d’esprit. Et même si parfois j’ai des doutes, que je me demande pourquoi je suis ici ou bien que je me sens coupable de ne pas être auprès des miens, je le sais au fond de moi que je suis bien ici, à Montréal. J’y ai trouvé ma place.
Je suis la première de ma famille à avoir été vivre à l’étranger et ça a été la décision la plus difficile à faire de ma vie mais celle que je ne regretterais jamais. Osez, vivez, découvrez et choisissez là où vous vous sentez bien dans le monde : votre place n’est pas définie.