On m’a toujours dit d’écouter mon cœur lorsqu’il s’agit de prendre de grandes décisions. Mais en ce moment, mon cœur est mêlé. Et moi aussi. Je suis mêlée parce que je ne suis plus certaine si le bac que je m’apprête à terminer était un bon choix au départ.
« Mêlée parce que je me sens déprimée à cause de l’hiver et que ça me brouille le cerveau.
Mêlée parce que je vis trop de stress en ce moment et ça m’empêche de réfléchir.
Mêlée parce que la Covid-19 a foutu en l’air tous mes plans. »
J’arrive bientôt à la fin de mon baccalauréat. Alors il va forcément que je décide de ce que je ferai après. Il s’agit donc de décider ce que je ferai de ma peau dans la prochaine année : retourner aux études ou commencer à travailler?
Mais avec la situation actuelle, on dirait que plus rien ne me tente. Je n’ai pas envie de retourner en classe avec un masque (ou encore pire, de faire des cours à distance). Je n’ai pas le goût non plus de commencer à travailler dans un milieu où je ne pourrai même pas voir le sourire de mes collègues (ou encore pire, ne jamais les voir en vrai).
Au moment où j’écris ces lignes, je suis en train de suivre un cours Zoom. Et comme on peut le constater, je n’écoute pas vraiment (je m’excuse sincèrement à mon professeur de mon manque de concentration, mais rester assise trois heures devant un petit carré parlant, je trouve ça difficile).
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Je parle souvent à mes amies depuis que nous sommes confinées (par appel vidéo, évidemment), et elles aussi sont complètement tannées. Combien de fois, depuis le début de cette session, ont-elles pensé (comme moi) à abandonner leurs études pour se démarrer un balado, ou bien s’en aller loin loin dans un pays, où il fait beaucoup plus chaud qu’ici? Beaucoup trop souvent pour une session qui ne dure que quatre mois.
À quoi bon poursuivre nos études si on ne peut pas voir en vrai nos professeurs et nos collègues? À quoi bon se forcer si tout ce que l’on obtient est une fichue lettre « S » (S pour Succès ou pour Satanée pandémie) ?
J’avais des projets de voyages et de découvertes avant que nous nous retrouvions plongés dans une pandémie. J’avais des envies de vivre ma vie pleinement. Mais du haut de mes 22 ans, je viens de passer un an de ma vie sur pause, littéralement. J’aurais tellement voulu pouvoir profiter de mes années universitaires au maximum à sortir, à rire ainsi que de partager de bons moments avec des êtres humains. Oui oui, des êtres humains. Pas avec un ordinateur là. Ni avec des petits carrés noirs sur Zoom. Avec de vraies personnes. Parce que l'humain a besoin de chaleur humaine. Plus qu’on le pense. Je l’ai réalisé tout récemment, moi qui me pensais anti-sociable.
« J’ai essayé de réfléchir à mon avenir. J’ai essayé de voir ce qui serait le mieux pour moi dans les circonstances actuelles. Sauf que je n’y arrive pas. »
Le beau temps a tendance à rendre la vie moins morose. J’ose croire que dans quelques semaines tout rentrera dans l’ordre. Que prendre une décision deviendra plus facile ! Quand les bourgeons pointeront le bout de leur nez, peut-être pourrai-je sortir le mien de derrière mon masque. Et peut-être pourrai-je enfin sourire aux gens comme je le faisais avant.