On peut dire que mon désir d’aventures est exaucé jusqu’à présent. Je t’explique. Avec un départ survenu une demi-journée plus tôt, mon amie, en vacances pour les deux prochaines semaines, et moi sommes retrouvés à n’avoir point de plans où dormir la première nuit en Californie. Comme nous ne pouvions devancer notre arrivée au Airbnb choisi pour les huit prochains jours, nous nous sommes donc dit qu’on allait gérer l’itinérance d’une nuit une fois là-bas. Anyways, ça n’aurait pas servi à grand-chose que de stresser notre vie. Des solutions, ça s’trouve tout le temps, surtout lorsqu’on est en plein dans l’problème. C’est sûr qu’on aurait pu nous trouver un Hostel de dépannage, à peu de frais, mais dormir à plusieurs ne nous enchantait pas tant comme accueil alors que dormir à la belle étoile, oui.
L’aventure s’est aussi manifestée un peu avant le grand départ lorsque nous nous sommes rendu compte, la veille, que nous ne partions plus ensemble. L’affaire, c’est puisqu’on avait acheté nos billets en même temps, mais sous la forme de deux transactions étant donné que pour ma part, je n’avais pas besoin de billet de retour, lors d’un décalage d’heures, nous nous sommes donc retrouvés dans deux avions différents ne partant pas la même journée. Vraiment sympathique comme péripétie à quelques heures du grand départ, j’te laisse pas dire. En tout cas, c’est pas sans une voix qui s’casse sur certains mots, genre sur au revoir, que j’ai dû laisser derrière moi mes meilleurs amis pour un temps indéterminé. J’ai essayé de contrôler mes émotions, pendant tous ces derniers moments avec eux, pour qu’ils, mes émotions, ne prennent pas trop l’dessus et qu’ainsi, une marée haute dans mes yeux ne survienne. Je contrôlais mes émotions surtout pour partir sur des sourires, sur des souvenirs de joie et de bonheur et non sur des larmes, sur des souvenirs de tristesse. De toute manière, mon amitié avec eux est éternelle, aucunement éphémère. Ce n’est plus à prouver. Ils seront là toute ma vie comme je serai présent pendant toute leur vie, cela même si nous nous trouvons à des kilomètres. Bref. Tout ça pour dire que mon amie a finalement appelé la compagnie aérienne et nous avons pu décoller ensemble comme prévu, dimanche dernier.
J’avais hâte d’arriver à San Diego, vraiment hâte, même si émotionnellement parlant, j’étais un lac placide : serein, mais morne sur un long temps. J’avais surtout hâte de vérifier si j’allais avoir le même ressenti qu’il y a deux ans, lors de ma première visite de cette ville californienne : se sentir chez soi. Un ressenti que je n’avais pas vraiment eu la chance de ressentir auparavant, même entre les murs d’où j’ai passé toute ma jeunesse, soit chez mes parents. Avec peu de sommeil dans le corps, des muscles endoloris en raison d’un déménagement sous la pluie et de la fatigue accumulée, ce ressenti ne s’est pas présenté lundi dernier lors de cette première vraie journée sous les palmiers. Je ne m’sentais pas en mood vacances, ni à des kilomètres de tout ce que connaissais, d’ailleurs. Je me sentais juste indifférent, comme encré dans une vieille routine décolorée. Peut-être parce que certains quartiers de la ville m’étaient familiers. Peut-être parce que mon cerveau avait eu le temps d’assimiler que désormais ma vie se résumait à des horaires irréguliers de travail ponctués d’heures de relaxation sous le soleil étant donné que je faisais déjà ça depuis trois semaines, mais à Montréal.
Heureusement, dès que j’ai déposé les pieds dans le sable chaud de la plage de La Jolla, située en banlieue de San Diego, le regard plongé dans l’immensité offerte par l’océan Pacifique si inspirant et si réconfortant, renouer avec le sentiment qui m’avait habité il y a deux ans est survenu. Nous étions alors mercredi et je chérissais enfin ce sentiment qui m’avait tant fait défaut par le passé. C’est comme si je venais d’me coucher dans de gros cumulonimbus douillets, vêtu d’un pyjama en cachemire. Le confort absolu d’un hôtel cinq étoiles. M’en extirper à présent allait relever de l’impossible, tant le bien-être de ce ressenti était à son comble. J’me suis vu y venir au tardif matin, pour courir le long de la côte sablonneuse, palmiers en périphérie ; y passer ensuite le reste de la journée, profitant du bruit apaisant des vagues et du soleil énergisant pour travailler sur des textes ou sur des projets possibles à réaliser en ce lieu pittoresque ou encore, juste pour méditer, jouir de la vie dans le fond ; alors que le soir venu, après avoir mangé des tacos, du travail dans un café, sans être stressé par le temps ou les polluants de la vie trop monopolisée par le capitalisme, pourrait se faire, une Margarita à la main.
J'me suis donc rendu compte, mercredi dernier, que si je mets les efforts nécessaires à faire de ma vie d'artiste et de travailleur autonome un succès, la vie en Californie pourrait être possible, mais surtout, qu'elle pourrait me combler de bonheur. Bon, c’est sûr que ce n'est que l’début d'un long processus de questionnements et de remises en question pour en arriver à un point décisif, celui de ce que j’veux vraiment de ma future vie, celle des prochaines années imminentes.
Faque, je vais finir ce deuxième texte de mon périple en Californie en t’invitant à ajouter une activité à ta liste de trucs à faire avant d’mourir ou avant la trentaine ou peu importe le titre de la liste. Donc, si t'as la chance de célébrer la fête de l'Indépendance des États-Unis, qui tombe le 4 juillet de chaque année, sur la côte ouest-californienne, tu passeras assurément un agréable moment. Pour notre part, après un souper mexicain agrémenté de Margaritas à moitié prix dû au Happy Hour, au restaurant La Puerta, nous nous sommes rendus au Convention Center de San Diego, près du Sea Port, afin d'admirer, pas un, mais presque cinq feux d'artifice explosant simultanément à cinq lieux différents. Ce fut magique. Et exceptionnel comme moment. Alors prends des notes et on se dit à la semaine prochaine alors que j’me trouverai à San Francisco pour la première fois de ma vie.