Pourquoi a-t-on peur de certaines choses ? D’où viennent ces barrières qui dirigent notre vie ? Peur de manquer d’argent, peur de l’inconnu, peur du changement, peur des araignées... On subit tous nos propres craintes, et on leur donne le droit de peser sur nos décisions.

Quand j’étais enfant, j’avais peur d’être laissée toute seule. J’étais cachée derrière les jambes de mon père 24/24. On ne pouvait pas me déposer dans une garderie ou un service de garde sans que je provoque une crise insupportable. Pourtant, aujourd’hui, à 25 ans, je suis totalement l’opposé : j’aime mieux être toute seule et faire mes propres affaires. Je ne souhaite pas être entourée de gens pendant trop longtemps. D’où est venu ce changement ? Comment est-ce que la peur d’être laissée à moi-même s’est volatilisée ?

Quand j’étais ado, j’avais peur de la nature. Le camping s’avérait mon pire cauchemar. Je m’ennuyais de mon lit confortable, de ma salle de bain propre et de mon pyjama chaud, fraîchement sorti de la sécheuse. J’avais peur des araignées et des vers de terre. À 23 ans — croyez-le ou non — j’ai vécu 2 mois dans une tente, sans électricité, située à deux mètres de la forêt la plus sauvage de l’Australie, et je n’ai jamais eu autant de plaisir. Vivre à l’extérieur m’a rendue tellement moins stressée, et j’ai profité de la vie plus que jamais. Quand est-ce que le vent a tourné dans ma tête ? Pourquoi est-ce que j’ai commencé à aimer quelque chose que je détestais ?

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Et bien, pour tout le monde, le déclic se fait quand on abandonne nos perceptions et qu’on laisse notre force d’adaptation faire son travail. Il s’agit d’un processus qui s’enclenche lorsqu’on réduit nos barrières et qu’on ouvre la porte à l’inconnu. Parce que toutes nos opinions, elles se forment par notre perception ; notre vision personnelle des choses. Bref, ce qui se passe entre nos deux oreilles. Si on décide qu’on a peur de l’avion, et qu’on alimente cette peur chaque fois qu’on y pense, on ne prendra jamais le risque d’apprendre comment on se sent réellement en avion. À partir du moment où on décroche, on peut se découvrir des passions qui étaient cachées profondément derrière nos craintes.

Quelques semaines avant mon dernier départ en voyage, mon amie Sandra me lance « je ne pourrai jamais faire comme toi, j’ai trop peur de tout » (je partais à ce moment à l’aventure en sac à dos pendant des mois et n’ayant presque rien planifié, incluant le budget). Elle se met à me raconter la fois où elle passait la porte d’un dépanneur pour aller acheter une bière, et qu'une coquerelle est tombée du plafond devant elle. Elle a eu tellement peur qu’elle a rebroussé chemin. Elle n’est même pas entrée. Sa peur l’a empêchée de combler son désir de boire une bonne bière froide. Triste ? Mais si chaque jour qu’elle allait au dep, une coquerelle basculait devant elle ? La première fois, elle serait évidemment terrifiée, la deuxième un peu moins. Rendue à la 20e fois, elle va passer par-dessus la coquerelle comme si de rien n’était. Moins triste ? C’est ça le pouvoir d’adaptation.

La crainte de l’inconnu empêche un grand nombre de gens de réaliser leurs rêves. Après avoir observé d’innombrables personnes se lancer dans le vide et affronter leurs vertiges en échange de découverte de soi, j’ai remarqué que, nous les humains, on s’adapte à tout, tout, tout. Nos craintes et tracas; ce sont uniquement des perceptions. Allez-y, sautez en bungee, partez en voyage toute seule, lancez vos projets et n’ayez pas peur du risque, parce que vous passez probablement à côté de choses formidables !

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Et vous, avez-vous surpassé vos peurs ?

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