Je suis allée dans une boutique érotique à cause de lui

J’ai eu une passe dans ma vie où je tripais pas mal trop sur les bûcherons. Et quand je dis bûcheron, je parle pas d’un gros monsieur bedonnant semi-chauve dégoulinant de sueur avec une tronçonneuse dans une main (désolée pour le stéréotype, mais d’après moi, j’ai vécu un grave traumatisme avec l’émission «Les bûcherons de l’extrême» qui jouait huit fois d’affilée aux trois jours à Canal D), mais plutôt d’un beau grand gars barbu avec une chemise carreautée, tatouée soit sur un mollet ou quelque part sur le bras (c’t’un classique). Et moi, j’ai rencontré ce fameux type bûcheron ben tatoué pis ben poilu comme il faut et on s’est découvert des atômes carreautés entre deux games de baby-foot à une soirée. Bref, une chose en entraîne une autre et, quelques semaines plus tard, je me suis finalement retrouvée dans sa chambre en bordel, en dessous de ses draps qui sentaient un peu la bière que j’avais renversée accidentellement à son insu un peu plus tôt. Enfin, mon karma semblait m’orienter vers une nuit de pure magie digne des Bûcherons de l’extrême, mais, au moment où sa bûche rencontra mon corps, j’ai fait l’irréparable : j’ai interrompu le coït. Parce que j’ai ri. J’ai ri un peu dans sa face sans le faire exprès et, après, la seule chose que j’ai trouvée de mieux à dire c’est: «C’t’à cause que j’sens rien».  

Si t’es un gars pis que tu lis ça, tu dois probablement penser que je suis vraiment méchante pis que j’ai dû saccager à tout jamais son estime de lui-même. Et t’as probablement raison, mais sache tout d’abord que depuis, mon Karma s’assure de me le rappeler au moins une fois par jour, et que, pour ta gouverne, j’ai essayé de remédier à la situation du mieux que je pouvais selon moi. C’est vrai que sur le coup, j’aurais dû le rassurer avec des statistiques, ou en lui rappelant qu’il aurait été full populaire dans le temps de la Grèce Antique parce que les petits pénis étaient considérés comme étant nobles, mais au lieu de tout ça, j’ai préféré m’endormir pis me faire accroire que ça allait pousser durant la nuit comme dans le film Opération beurre de peanut. Hum…NOT. Le lendemain matin, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes et j’ai fait ce que chaque femme aurait fait à ma place : j’ai googlé « Quoi faire avec petit pénis» et, pour une raison que j’ignore encore aujourd’hui, je me suis ramassée sur Wikihow, sur une page m’expliquant «comment utiliser un préservatif en 27 étapes».  27 ÉTAPES! Maintenant, je comprends mieux pourquoi il y a des personnes qui attrapent des MTS : c’est de la paresse, rien de plus! 

Source : mirror.co.uk

Et après, j’ai appelé toutes mes amies pour avoir des conseils.  Ben, juste deux-trois, t’sais, j’ai un semblant de vie privée, sinon j’aurais fait comme Sophiane Girard de mon Facebook pis j’aurais partagé un article intitulé «Les huit positions sexuelles adaptées à un petit pénis».  Teeeellement chien pour son chum. Pis en plus, ça marche même pas. Après quelques appels téléphoniques, le verdict était rendu : je devais me rendre dans un Sex Shop le plus près pour ainsi acheter les produits adéquats qui combleraient mon vide. Je sais pas pour vous, mais moi j’étais vraiment mal à l’aise d’observer le caissier qui testait un à un tous mes jouets sexuels pour voir s’ils vibraient comme du monde. Surtout qu’ils étaient tous destinés pour un seul but précis : assouvir les besoins de la partenaire. Je pouvais plus fuir, toute la file d’attente et les employés du magasin avaient découvert que j’étais crissement pas satisfaite sexuellement par le bûcheron. C’était moyen triste, je trouvais. J’avais l’impression que l’humanité en entier me lançait des regards de compassion, comme si tout d’un coup, j’apparaissais sur le cover du dépliant de Vision mondiale. « Pour seulement deux vibrateurs par jour, vous sauverez Noémie d’une grande sécheresse vaginale. S’il vous plaît, parrainez ».

Source : mitchmccabe.tumblr.com

La pression était trop haute, j’ai lâché malgré moi un : «C’est pas pour moi, c’est pour une amie». Encore plus pathétique. J’avais tout planifié pour notre soirée-sans-coït ; allant de la couleur pas-beige de mes sous-vêtements, jusqu’à mes muscles pubis coccygiens que j’avais essayé de muscler depuis une semaine pour l’occasion. Mon rendez-vous avec le bûcheron se déroulait à la perfection et j’avais hâte d’essayer les nouveaux gadgets que j’avais achetés parce qu’à vrai dire, c’était selon moi ce qui allait définir notre futur. Bon, je sais, c’est radical pis je sais qu’il n’y a pas juste ça, mais… c’est comme si toute votre vie, votre rêve avait été de visiter la Statue de la Liberté et qu’enfin, le jour où vous vous y rendriez, l’esti de Copperfield l’a fait disparaître. C’est pareil comme moi, sauf que dans mon histoire, Copperfield, c’est le Karma pis la Statue de la Liberté c’est mon orgasme. Hein, hein! Au moment où je décide qu’il est temps de lui présenter mes trouvailles, mon cellulaire s’est mis à sonner non-stop. Je m’excuse et je lui dis que je vais l’éteindre par politesse, mais, avant de le faire, je regarde mes notifications au cas où il y aurait une urgence ; ma petite sœur m’avait envoyé des photos. J’ouvre les fichiers. C’est elle pis ses amies avec mes pénis artificiels dans les mains qui me faisaient des grimaces avec un message qui disait : «J’ai pris ton sac en pensant que c’était le mien quand t’es venue souper chez maman pis j’ai trouvé ça. T’es vraiment dégueu ahahahahaha. XD».

Karma-15937502

Noémie-0  

Fait que c’est ça, je suis en train de me retaper les huit émissions des Bûcherons de l’extrême, si quelqu’un est intéressé…

Source photo de couverture : skepchick.org