Constatant personnellement la précarité financière qui touche les enseignant(e)s et les travailleurs du système de la santé via des récits de mon entourage qui peinent à joindre les deux bouts en raison de l’inflation galopante et de l’augmentation violente du prix des logements, je ne peux qu’être sympathique envers la grève qui a cours actuellement.
Je suis d’autant plus de leur bord quand je pense au piètre état du système d’enseignement public et du manque de considération envers le personnel qui y œuvre avec leur cœur jour après jour, mais, surtout, du manquement moral que nous avons envers nos jeunes en ne leur donnant pas l’éducation, les services, la motivation, la confiance et l’espoir qu’ils méritent!
Imaginez la désillusion d’être travailleur social bachelier et devant vivre dans un HLM en raison du coût de la vie ne faisant plus aucun sens, côtoyant vos usagers en situation d’instabilité financière, vos voisins, vous-même malmené par la dure réalité du contexte.
On est loin d’une situation gagnante pour être en mesure d’aider efficacement ceux dans le besoin quand vous l’êtes vous-mêmes. Mettez-vous deux secondes dans les chaussures de l’enseignante vivant seule qui se sent humiliée d’avoir recourt à l’aide alimentaire, parce qu’en tant que société, on ne valorise pas sa profession qui est pourtant de bâtir les esprits de demain.
Encore pire, essayez de vous mettre dans la peau d’une mère de deux enfants qui se sépare du père et qui ne peut même pas offrir un logement décent, trois repas par jour et un peu de qualité de vie à ses petits, devant envisager la colocation et passer le cap des 40 ans…
Afin que tous ensemble nous puissions soutenir à notre façon ceux qui se battent pour vivre dignement, offrir un service de qualité à leur usager et contribuer à leur plein potentiel au Québec de demain, je suggère que durant les divers piquetages qui auront lieu partout dans la province cette semaine, les grévistes puissent récolter des dons en argent et en nourriture.
Je n’ose imaginer la difficulté des choix quotidien que doivent faire ceux et celles qui sont au front, mais leur cause est juste, leurs motivations sont humaines et il est de notre devoir de citoyen, de parent, d’ami et de Québécois de les soutenir à la hauteur de nos moyens pour le bien de nos enfants, de notre système et de nos valeurs.
Je rêve que ce message se propage et que les leaders syndicaux prennent action pour que notre aide permette aux défenseurs de notre social-démocratie de vivre dignement!
Image de couverture de Fabian Blank