Samedi soir, 23h07. Du bon vin, des amis, un feu de foyer. On jase.
- Pis ta date hier? François me demande.
- C’était cool! Ça s’est bien passé.
- Ah super, vous vous revoyez quand?
- Je pense pas qu’on va se revoir. J’en ai pas vraiment envie, j’ai pas senti que ça cliquait tant que ça.
- Ben voyons donc! Pourquoi tu lui laisses pas une chance? Tu peux bien être toute seule, tu les rappelles jamais!
Ah, François. Tu comprends pas. Pis t’es pas le seul, ça fait que je m’en vais vous expliquer ça à soir, les gens qui se demandent donc qu’est-ce que ça fait toute seule, une fille comme moi.
Une fille comme moi, ça ne veut pas des étincelles. Ça veut l’explosion, le feu d’artifice. Le feu de paille tu vas dire, ok, j’en conviens. Oui, faut que ça brûle. Faut pas que ça nous laisse indifférente, que ça nous fasse ni chaud ni froid (je sais, j’abuse avec le thème de la chaleur mais j’suis devant mon feu de foyer là, pis j’ai des émotions). Peut-être qu’on le trouvera jamais, l’homme de notre vie parce que tout le monde le dit, quand c’est trop intense, ça fait mal. Mais une fille comme moi, ça vit un peu dangereusement, sans trop se soucier de l’avis populaire. Ce n’est pas qu’on s’en fout mais oui, c’est un peu ça en fait.
Ce n’est pas compliqué, François. Je veux quelqu’un qui me jette à terre. Quelqu’un qui juste avec un regard, puisse faire faiblir mes genoux. Et vice-versa. Parce que ça doit absolument être réciproque, cet embrasement-là. Je veux qu’il puisse pas se passer de moi. Qu’il aie besoin de me toucher, de me parler, de me sentir, tout le temps. Je dis pas que je veux tout l’temps qu’il me touche, je veux juste qu’il en aie envie. Pas une fois par semaine, pas quand il est saoul après une soirée trop arrosée, non. Quand on prend un café, une marche, une crème molle. Quand il se réveille, je veux qu’il me cherche et si je suis pas là, je veux qu’il s’inquiète. Je veux que ses gestes soient assurés, qu’il n’aie pas peur de me déplaire. Je veux qu’il aie de la misère à se concentrer, tellement ma présence le chamboule.
Source: Giphy
Ça a l’air impossible tout ça tu vas me dire, François. J’te jure que non, ça m’est arrivé, déjà. Demande-toi pas pourquoi tu t’y croyais y’a deux secondes, quand je t’en parlais. Un fait vécu, c’est toujours plus réaliste comme histoire. Ok ils sont pas restés mais je sais que ça se peut, quand même. J’te jure, je les ai essayées, les relations platoniques qui partent pas du tout sur les chapeaux de roues et qui durent des semaines de trop juste parce qu’on a peur de passer à côté de quelque chose. Comme si on pouvait avoir une révélation après deux mois, voyons donc.
Ça fait que c’est pas mal l’explication que j’ai pour toi à soir, François. Ben oui, c’est irrationnel, sorti tout droit d’un conte de fées pour adultes, tiré par les cheveux. Mais j’te jure que ça se peut. Et en attendant que ça me tombe dessus pis que ça me coupe le souffle, oui, je vais continuer à dater. Faut ben que j’aie quelque chose à leur raconter à ma gang de filles quand elles me demandent quand est-ce qu’elles vont être matantes (insérer une pointe de sarcasme et un emoji qui rit aux larmes ici).
Source: Indulgy
J’te le souhaite aussi, François. Ça fait grandir pis ça donne chaud. Toi qui as tout l’temps froid, t’aimerais ca.
xxx