Voilà deux ans qu’elle est célibataire. Deux ans à clamer haut et fort qu’elle ne cherche rien de sérieux. Deux ans à se dire qu’elle ne veut aucune attache. Deux ans à dire qu’elle aime trop son indépendance pour retrouver une vie de couple. Deux ans à raconter à qui veut bien l’entendre qu’elle veut rester seule, car c’est la belle vie. Deux ans à se mentir, car c’est bien plus facile cacher la vérité que de l’affronter.
Deux ans à espérer en secret un homme qui voudra la garder plus qu’une nuit. Deux ans à rêver d’un homme qui l’acceptera telle qu’elle est, sans avoir à jouer une game. Deux ans à essayer vraiment fort de n’avoir aucune attente. Deux ans à faire des rencontres en ligne, dans la vraie vie, via des amis. Deux ans à donner la chance à certains qui ne méritaient même pas ne serait-ce qu’une minute de son précieux temps. Deux ans à vivre avec cette peur viscérale de se faire abandonner de nouveau.
Mais deux ans qu’elle garde le moral et qu’elle fait taire cette petite voix qui a peur d’avoir mal. Qui a peur de se faire blesser. Qui a peur d’aimer trop à nouveau. Cette petite voix qui lui dit que l’amour ce n’est qu’un ramassis de mensonges. Cette petite voix qui essaie de lui faire croire qu’elle ne sera jamais assez bien pour un homme. Deux ans qu’elle essaie de se convaincre qu’elle aussi, elle vaut la peine d’être aimée. Mais au fil des jours, des mois, des rencontres, combattre cette petite voix devient de plus en plus difficile. À chaque larme versée pour un homme, sa force diminue. À chaque rejet, sa petite voix prend de la force.
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Puis, un jour, elle le rencontre, celui qui lui fera croire une dernière fois à l’amour. Celui qui lui donnera l’espoir d’un vrai bonheur à deux... pour mieux la blesser encore une fois. Celui qui se jouera d’elle, cette fois-ci pour de bon. Celui qui la fera cesser de se battre... celui qui donnera raison à sa petite voix. Elle laissera alors ces doux rêves d’amour derrière elle, car, de toute façon, à chaque fois qu’elle y croit, elle est déçue. Elle regardera désormais avec un mélange d’envie et de dédain toutes ces nouvelles rencontres que feront les autres. Elle aura un goût amer en bouche face au bonheur amoureux de ceux qui l’entourent. Elle écoutera d’une oreille distraite les histoires d’amour de ceux qui ont la chance de les vivre. Elle aura tellement le goût d’en vouloir au monde entier de réussir, où elle a tant de fois échoué.
Mais elle est forte. Elle s’est fait la promesse de toujours pouvoir compter sur elle-même. Elle sait que ce vertige qu’elle ressent quand elle est seule avec elle-même sera dure à apprivoiser. Elle sait qu’apprendre à vivre avec ce grand vide sera ardu. Elle sait que ce ne sera pas facile. Elle sait qu’il y aura des jours meilleurs que d’autres. Mais elle sait aussi qu’elle s’aime assez pour ne pas se laisser tomber.