Depuis que j’ai 10 ans, je me dis : Un jour ça sera moi!

Quand j’avais 10 ans, je tripais sur le groupe Green Day, même si ce groupe avait l’âge de mes parents. J’aimais leur authenticité, leur énergie sur scène, et leur singularité dans le monde de la musique. Je chantais leurs chansons à tue-tête, je regardais des vidéos de leurs concerts, et je connaissais leurs habitudes sur scène par cœur. J’étais folle du chanteur Billie Joe Armstrong. Il avait un charme et un charisme fou ! Rappelez-vous, j’avais seulement 10 ans, et lui en avait 37, haha !

Mon premier concert.

Pour mon anniversaire de 14 ans, ma mère m’a offert des billets pour aller voir Green Day au Colisée Pepsi, à Québec, pour la tournée « Uno, Dos, Tré ». J’étais tellement heureuse de pouvoir enfin les voir en vrai, pas seulement en vidéo ! Quand ils sont arrivés sur scène, je capotais : je criais, je n’arrivais pas à croire que j’étais là. Après le spectacle, je voulais déjà les revoir. Ensuite, chaque fois qu’ils revenaient au Québec, j’achetais des billets.

La deuxième fois, c’était en 2017, pour la tournée « Revolution Radio », au Centre Vidéotron. Quand j’ai appris qu’ils venaient au Festival d’Été de Québec, j’en ai pleuré. Enfin, j’allais pouvoir les voir de près et être devant la scène. Mes amies et moi sommes arrivées à 10 h du matin pour attendre l’ouverture des portes et être tout devant. J’avais même préparé une affiche pour qu’ils me fassent monter sur scène pendant la chanson « Know Your Enemy ». Billie Joe fait toujours monter quelqu’un sur scène durant cette chanson, mais sans succès pour moi cette fois-là.

La plus belle journée de toute ma vie.

Green Day à Osheaga : encore une fois, j’étais super excitée de les voir pour la quatrième fois. Nous avions acheté des billets journaliers uniquement pour eux. Nous n’étions jamais allés à Osheaga, alors je me suis renseignée auprès de gens qui y étaient déjà allés. Le 3 août, je me suis réveillée tôt, folle de joie à l’idée de les revoir. Nous sommes partis à 9 h pour arriver sur le site vers 11 h 45. Nous sommes entrés sur le site aux alentours de 12 h 30.

Dès l’ouverture des portes, j’ai couru pour me rendre au milieu de la passerelle, tout près de la scène. Quand j’ai vu que nous étions si près et bien centrés, je me suis dit : OK, j’ai des chances de monter sur scène. Nous avons attendu debout pendant 7 heures et 45 minutes, sous une chaleur intense, pour voir notre groupe préféré. Quand « Bohemian Rhapsody » du groupe Queen a commencé à jouer, j’en avais des frissons. Enfin, ils arrivaient sur scène. Je criais tellement que la personne à côté de moi doit encore avoir les oreilles bouchées ! Je vivais encore une fois le plus beau moment de ma vie.

« Know Your Enemy »

Quand la chanson « Know Your Enemy » a commencé, j’ai ressenti un stress m’envahir. Cette fois, je voulais vraiment que ce soit moi qui monte sur scène. Je n’avais pas fait d'affiche, en me disant qu’on verrait bien. Au milieu de la chanson, Billie Joe dit : I need somebody, I need somebody right now, et là, je me dis : OK, c’est à moi. Je saute le plus haut possible, bras levé, pour qu’il me remarque. Il ne me voit pas tout de suite et va plus loin pour parler à d’autres fans. Il leur dit : You know the lyrics? She knows the lyrics, You swear? et là, je me dis : Bon, ça ne sera pas moi, il est trop tard.

Tout d’un coup, il dit : Non, non, non, et revient vers le devant de la passerelle. Il me repère immédiatement. Il me demande : You know the lyrics? Je crie : Yes! Il me répond : You swear to God? Je réponds : YES! Il dit : OK, get your ass up here! Je me retourne pour donner mon téléphone à mon amie pour qu’elle filme, puis les agents de sécurité me sortent de la barrière. C’est là que je réalise que c’est bien moi qui vais monter sur scène avec mon idole. Je monte l’escabeau, et en quelques secondes, je me retrouve devant 55 000 personnes, serrant mon idole dans mes bras. Il me tend le micro, et je commence à chanter. Je continue, et il me pousse vers l’avant de la scène.

C’était assez bizarre, car je ne m’attendais pas à chanter. Ensuite, je suis restée sur scène jusqu’à la fin de la chanson, et j’ai même partagé le micro avec lui pour les dernières paroles.

SANDRINE, SANDRINE, SANDRINE!

Ensuite, il me fait signe de le suivre et me fait sauter au rythme de la guitare électrique. Il me fait signe de monter sur un cube de son et me dit : Jump! Ce que j’ai fait, avec style. Il me serre dans ses bras et me demande mon nom à l’oreille. Je lui dis Sandrine, mais comme il parle anglais, ce n’est pas un nom facile à dire pour lui. Je l’épelle, mais c’était encore trop dur, alors il me fait signe de le suivre et me demande au micro : What’s your name?

Je réponds : SANDRINE! La foule en délire criait mon nom.

Ensuite, je suis sortie par les coulisses, j’ai reçu deux médiators, et les gardes m’ont dit de retourner à ma place en marchant. Je n’en revenais pas ! Il m’a fallu quelques chansons pour revenir au moment présent. Je venais de vivre mon rêve de petite fille, à 25 ans, devant 55 000 personnes.

Sur un nuage.

Le 3 août 2024 restera assurément la plus belle journée de ma vie. Même après quelques semaines, je ne réalisais toujours pas ce qui s’était passé. Croyez en vos rêves, même les plus fous : tout peut se réaliser.

Crédits photo : Osheaga
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