Je fanais. Ce que je n’avais pas compris, c’est que tu me laissais sécher. Je me sentais fade. Ce que je n’avais pas compris, c’était que j’étais due pour changer de palette de couleurs.
Ta noirceur m’avait pâlie comme le soleil fait pâlir les vêtements foncés qui sèchent sur une corde à linge l’été. Ton amour m’avait coupé de ma réalité comme une série de 10 saisons sur Netflix nous coupe de toutes interactions sociales avec le monde extérieur. Ton goût m’avait brûlée par en-dedans, comme le sel des graines de tournesol au BBQ brûle les lèvres quand on en mange trop d’un coup. Ton odeur m’avait étourdie comme quand on sent trop longtemps de l’eau de javel. Tu m’avais ravagé la tête et le cœur comme une tornade qui brise tout là où elle passe. Je parle au passé, parce que c’est fini.
Source: Radio-canada
J’ai aimé celui que tu étais. Je suis convaincue que je vais toujours l’aimer. Mais il n’est plus toi, tu n’es plus lui. Je suis encore en amour avec celui que j’aimerais que tu sois resté, mais lui, il n’existe pas, il n’existe plus. C’est pas de te perdre qui m’a fait mal, c’est de m’être rendu compte que je l’avais perdu, lui, depuis un bout et que je m’étais accrochée à un fantôme.
Après que notre histoire se soit terminée, je m’étais inventé un genre de baromètre à amour : couchée dans mon lit en Shavasana, je répétais ton nom dans ma tête pour voir ce que ça faisait dans mon ventre. Ça m’a longtemps fait quelque chose. Le jour où ça ne faisait plus rien, je me pensais guérie. Pis le soir même, en marchant sur St-Denis, j’ai croisé un gars qui te ressemblait comme 2 gouttes d’eau. Comme si la vie avait voulu me narguer. J’ai eu le trac parce que j’étais sure que c’était toi pendant quelques secondes. J’ai eu chaud, ça a fait de quoi dans mon ventre, mes jambes ont travaillé fort pour pas s’arrêter. Fuck, c’était pas encore fini.
Source: Nopanic
Avec mon grand départ pour l’autre bout du monde, j’ai fait du ménage. J’ai vidé ta clé USB. Après avoir vidé ta clé USB de nos souvenirs qui t’appartenaient, mais qu’on a jamais pris la peine de transférer, j’ai deleté toutes les photos de ta belle face d’antan, de ton dos, de toute. Parce que ton mal intérieur était devenu le mien pis que c’est quand qu’on n’était même plus ensemble qu’il m’a rentré dedans comme la garnotte du p’tit criss que tu reçois dans face alors que t’es assis sur le banc quand les autres jouent au ballon chasseur. Tu ne t’y attends pas pentoute, ça surprends, ça fesse, ça fait mal. Comme le dit le beau Louis-Jean Cormier : « Ça s’répares-tu, un cœur? »
Tu m’as rendue magique, mais tu m’as aussi rendue misérable. Tu m’as fait voir la vie en rose et sans le vouloir, tu l’as rendue noire. Fake j’ai tout effacé, pas parce que je veux t’oublier, mais parce que ça me fait mal de voir que finalement, après tout ça, t’es même pas plus heureux. C’était pour te sentir libre et bien que j’aie eu mal, pis qu'au final t’es maintenant libre, mais tes yeux ne brillent plus. Et ça, j’aime mieux ne pas y penser.
Source: M12
Si c’était à refaire, je ferais exactement tout pareil. J’ai longtemps pensé à des « si », mais plus maintenant. Les « si » sont partis quand j’ai compris que sans toi, sans nous, sans ce qu’on a été et comment ça a viré, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. Et j’aime celle que je suis devenue. J’ai aujourd’hui assez d’amour propre pour réussir à le dire, mais surtout à le penser.
Je referais exactement tout pareil, parce qu’aujourd’hui je suis une version améliorée de celle du temps où j'étais avec toi. Je choisis d’être ce que je suis, qui je suis, qui je veux être, et ça, c’est le plus beau des cadeaux que l’on puisse donner et recevoir à la fois. Et c’est ce que, au final, tu m’as permis de recevoir, de moi, à moi. Merci.
J’ai changé de palette de couleurs, pis ça fait du bien en maudit.
Et fille, rappelle-toi que ce n’est pas parce que ça ne se passe pas comme tu l’espérais que ça ne se passe pas comme ça devait se passer.
Signée celle-qui-s’aime-un-peu-plus-et-qui-continue-d’y-travailler