À toi, cher homme qui était confortablement assis dans sa belle voiture rouge de l’année et qui s’est senti dans le besoin de me crier « Belle plotte ça !» ;
D’abord merci.
Merci, car tu m’as inspirée à écrire cet article à la minute où tu m’as crié ce compliment / injure. En quelques secondes, je suis passée par plusieurs sentiments. Pour débuter, je suis littéralement restée figée sur le trottoir et je me suis dit « BIN NON, Tabar*** !!! », puis je me suis mise à répéter machinalement ce que je venais d’entendre. Simplement parce que je ne pouvais croire que quelqu’un pouvait se permettre de crier quelque chose d’aussi vulgaire, misogyne et dégradant.
Ensuite, j’ai passé par la colère. Fort heureusement que tu étais en voiture, car à ce moment où tu t’es permis d’ouvrir la bouche pour laisser place à cette belle imbécilité ; il y a eu un sentiment d’amertume qui est monté en moi. Une colère si forte, que malgré ma gentillesse, j’aurais probablement laissé place à la violence. Le capot de ta belle voiture rouge qui brillait par sa nouveauté, aurait probablement découvert toute l’animosité et la folie qui émerge parfois en moi.
Crédit : Vas J Morgan
Ta voiture rouge de l’année n’aurait pas eu aussi belle gueule !
Le plus ironique à travers tout ça, c’est que cet après-midi là, j’avais signé une pétition qui souhaite amener le Gouvernement à se sensibiliser vis-à-vis l’intimidation. Ce que tu as fait. Car oui, c’est de l’intimidation ! Si je me fie au vocabulaire que tu m’as laissé entrevoir de ta personne, pendant ces quelques secondes, je t’imagine déjà me dire ; « Fille, calme ta plotte ! »
Mais non, je ne me la calmerai pas. Non, car aucune femme ne devrait entendre ce type de commentaire.
Aucune.
Après la colère, j’ai ressenti la pitié. J’ai pitié de toi, cher homme qui ma crié « Belle plotte ça !». Parce que de toute évidence tu dois vivre une forme de colère, ou peut-être un mal-être, mais de toute évidence, tu n’es pas heureux. Parce qu’une personne heureuse ne ressent pas l’envie d’être irrespectueux envers ceux qui l’entour. S’il se respecte, il respecte les autres. Et de toute évidence, ce mot, tu l’ignores.
Ceci dit, cet article n’est pas écrit que pour toi. Il est écrit pour tous ceux et celles qui ont reçu ce type de commentaire. Personnellement, j'ai vécu quelques autres mésaventures du genre qui m'ont amenée à écrire un statut afin de sensibiliser à cet effet. Puis ce statut a tellement eu d'ampleur qu'il m'a fait réaliser qu'il y avait plusieurs personnes qui subissaient de tels propos et méchancetés. D'ailleurs, j'aimerais remercier tous ceux et celles qui ont partagé afin d'amener les gens à réaliser que le respect d'autrui, c'est important.
Crédit : ScreenShot Facebook
Par la suite avec Viv, on a décidé de se tourner vers les collaboratrices du Blog, pour que celles-ci nous partagent ce type d'intimidation vécue tous les jours et dans le passé. Certaines, nous ont dévoilé des commentaires dégradants dits sur la couleur de leur peau, leur forme, leur façon de s'habiller, etc. Ces commentaires, blessent. Ces gestes, tout autant.
Pour terminer, j'aimerais dire à tous ceux et celles qui subissent ce genre d'attaque criée dans la rue, à l’école, dans leur quotidien. Tu ne mérites pas ça, tu n’es pas ces injures. Dis-toi une chose, un cerveau est un muscle que tu dois entretenir et tu as appris à le faire. Ça, c’est plus digne !
Ah et puis Britney, j’ai compris le sentiment que tu avais lorsque tu as pété ta coche sur la fameuse voiture.