Tu as toujours eu de la difficulté avec la soi-disant « vraie vie ». Celle imposée par les jours de la semaine, les heures, l’âge, les attentes sociales. Tu trouves parfois qu’il manque d’espace, de liberté et d’imagination dans toutes ces conventions. En fait, tu aimerais que la « vraie vie » soit davantage sociopoétique que sociopolitique.
Enfant, tu parlais à la lune. À 36 ans, tu le fais encore. Tu ne sais trop pourquoi, mais ça t’apaise d’avoir ce regard blanc et lumineux posé sur toi. Ce témoin silencieux de ton existence. Humble rappel du caractère éphémère de ton expérience terrienne.
Tu t’intéresses à l’invisible. Aux ressentis. Aux non-dits. Aux possibilités infinies. Curieuse par rapport à l’univers immense qui t’habite, tu y plonges quotidiennement, le temps d’une méditation. Et à chaque plongée, tu te rappelles une phrase prononcée par le sculpteur québécois David Altmejd : « Une des choses que j’aime le plus du corps est le fait que son volume intérieur est infiniment plus grand que son volume extérieur. »
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L’intérieur plus grand que l’extérieur. L’infini qui repose dans ton corps si petit. Ton corps. Céleste. Poussière d’étoiles.
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Tu médites. Quotidiennement. Qui l’aurait cru, il y a un an? Personne. Surtout pas toi. Car il y a un an, tu étais encore au doctorat en psychologie et tu riais des études vantant les bienfaits de la méditation. Oh que si, tu riais. Tu disais que c’était de la foutaise. Du charabia de gourou aux effluves de patchouli. Et bien… maintenant tu ris. De toi. De ton étroitesse d’esprit.
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Tu ris aussi quand tu regardes tous les changements qui ont traversé ta vie, depuis un an. Toute cette vie qui t’a traversée… Tu te rappelles encore ce que tu répondais, le 31 décembre 2015, lorsqu’on te demandait ce que tu souhaitais pour la nouvelle année. Tu répondais : « Soumission et présentation de mon projet doctoral, stages, publication d’articles scientifiques et présentation de mes résultats de recherche dans divers congrès. » Wow. Un vrai petit soldat. Prêt au combat.
L’heure étant maintenant au bilan annuel, tu dois admettre que rien de tout ce que tu planifiais n’est arrivé. RIEN comme dans fuck all. Et tu t’en réjouis. Oh oui. Car ton année 2016 a été une des années les plus vivantes de ta vie. Une année décisive. De grandes décisions. De changement de direction. Ainsi, tu as quitté le doctorat, tu es retournée à l’enseignement, tu t’es mise à l’écriture et à la méditation, tu es allée en Californie et ton univers a été chamboulé par un embryon d’amour (voir La marche)…
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Ton bilan 2016 est donc pour le moins… comment dire? Surprenant. Et tu sens que celui de 2017 le sera tout autant. Car pour l’instant, tu n’as aucun plan précis. Et tu laisses la vie t’inspirer. Te parler. Que ce soit par l’entremise d’une nouvelle à la radio, d’une discussion, d’une lecture, d’une rencontre, d’un rêve, d’une sensation, d’une impression, d’une coïncidence… Tranquillement, les signes se font de plus en plus nombreux, de plus en plus clairs. Quelque chose prend forme en toi. Une nouvelle ligne de vie. Un nouveau souffle. Une nouvelle liberté. Aller vivre à l'étranger.
Te sentir libre. Ton leitmotiv. Libre de te réinventer. Libre d’aller de l’avant. Avec confiance. Confiance en ton intuition. En la vie. Pour oser sortir de tes habitudes. Du connu. Ouvrir les fenêtres et les portes de ton appartement pour y laisser passer le vent. Et ainsi accueillir le changement plutôt que t’en protéger. Pas que tu abhorres l’enracinement. Au contraire. Mais tes racines sont longues et tu aimes les voir se déployer. Aller puiser là où la terre est bonne, riche et fertile.
Alors en 2017, à l’instar du personnage principal du film Dan in real life (un de tes films fétiches que tu regardes chaque année durant le temps des Fêtes), tu planifies surtout de te laisser surprendre par la vie. Après tout, malgré tous les plans que tu peux élaborer, n’est-ce pas elle, la vie, qui a le premier et le dernier mot?
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