L’argent, c’est toujours un sujet délicat. Voire tabou. C’est justement pour ça qu’il faut en parler : pour dédramatiser, sensibiliser, éduquer et faire peur s’il le faut.
Dernièrement, j’ai beaucoup entendu parler de l’effet FOMO (fear of missing out) et de l’endettement qui y était relié. Les jeunes s’endettent pour suivre leurs amis dans des sorties et des voyages qu’ils n’ont pas les moyens de se payer. Être influençable peut coûter très cher! Je sais que la vingtaine c’est fait pour triper(en partie), et je ne dis pas de ne jamais s’amuser, mais si ton train de vie t’amène à la faillite ou au surendettement avant même d’entrer sur le marché du travail, il y a un problème.
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Vis à la hauteur de tes moyens
Je sais que c’est plate à dire, mais quand t’es pauvre, tu dois vivre pauvrement. Il n’y a absolument rien qui te garantit qu’après l’obtention de ton diplôme, tu trouveras LA job idéale qui te permettra de rembourser ton prêt étudiant (et tes autres dettes) en six mois. Pire, si tu changes de programme en cours de route, si tu abandonnes, si tu tombes malade (on ne souhaite pas ça à personne, mais ça arrive) ou s’il arrive un imprévu qui fait en sorte que tu ne pourras pas rembourser ta dette immédiatement après tes études, tu traineras ce fardeau avec toi, en plus des intérêts qui viennent avec.
Des dettes qui trainent, ça tache aussi ton crédit (pas pratique si tu veux acheter une maison un jour) et ça pèse énormément au quotidien quand tu as d’autres factures à payer. Bien sûr, je ne m’adresse pas à ceux qui ont une carte de crédit illimitée de papa et maman! Je parle à ceux qui essaient de joindre les deux bouts avec une job – parfois deux – tout en jonglant avec les études et un semblant de vie sociale.
C’est là qu’un dosage raisonnable s’impose. Définir raisonnable? Le mot semble assez flexible d’une personne à l’autre, d’un budget à l’autre. À toi de voir ce qui te convient sans crouler sous les dettes qui sont uniquement destinées à te faire du fun.
Mon temps à l’université
Heureusement, je n’avais pas les réseaux sociaux pour me laisser influencer, mais j’avais tout de même des amis qui voyageaient. J’aurais bien aimé les suivre, mais avec ce montant, je pouvais en faire du chemin en épicerie, en loyer et en frais de scolarité!
Je me permettais quelques sorties, mais je ne me suis jamais endettée pour le resto, de la boisson et encore moins des voyages (même si j’en avais terriblement envie). Je ne me payais pas du luxe non plus (allô le câble) et je n’avais pas de carte de crédit. Oui, c’était plate des fois, mais je vivais à la hauteur de mes moyens et j’avais une peur bleue de m’endetter. Déjà que mon simple prêt étudiant m’angoissait énormément!
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Des actions lourdes de conséquences
Je connais quelqu’un qui a appris à la dure que l’argent emprunté a un prix qui peut parfois faire des dommages pendant plusieurs années : « J'ai fait un voyage à Miami à 19 ans et j'ai mis 1000$ sur une carte de crédit en magasinant dans les Holister, Abercrombie et compagnie. Je ne remboursais jamais rien dessus en me disant que ça se rembourserait tout seul en pigeant à même la carte. Je sortais dans les bars et je ne payais pas mes tickets de stationnement, mon cell, etc. parce que ça me prenait tout l'argent pour mes sorties. Je payais aussi mes études en retard parce que je passais ma vie dans les bars et les restos. Ça m'avait coûté 400 $ de shooters une soirée que je voulais partager avec tout le monde. Je viens tout juste d'être ré-approuvée pour une carte de crédit, mais on a refusé toutes mes demandes précédentes. À l'aube de mes 30 ans, je n'ai pas le droit d'emprunter pour une voiture ou une maison parce que les niaiseries de mes 19, 20 et 21 ans me suivent encore. »
Instagram, Facebook et compagnie
Avec les réseaux sociaux, on voit plein de monde qui tripe à se payer du champagne pour fêter la fin de session et à se faire griller à Cuba. Ce que tu ne sais pas, c’est que sur ces 20 personnes disons, peut-être que seulement deux d’entre elles ont réellement économisé pour se payer ça et sont super sages le reste de l’année (ou des cinq prochaines années), que l’une d’elles a un budget « parents riches » et que le reste a suivi comme des moutons et a rempli une carte de crédit pour ne pas être rejeté.
Si tes amis tes respectaient vraiment pour qui tu es, penses-tu réellement qu’ils te jugeraient et t’en voudraient parce que tu ne dépenses pas à leur rythme? Ce n’est peut-être pas une amitié très saine et sincère si tu sens une pression négative venant de leur part…
Si on était tous assez honnêtes pour admettre qu’on n’a pas les moyens, je pense qu’on se rendrait tous service socialement. Et ça s’applique aussi une fois sur le marché du travail… les voisins gonflables, c’est un très bon exemple. Ce n’est pas un peu ridicule? S’endetter pour suivre? Ton statut d’étudiant pauvre ne durera pas pour toujours, promis! Suffit de faire preuve d’un peu de patience!