Je me suis assise avec ma tasse de thé ce matin, regardant les feuilles tombées doucement. Elles sont si belles les feuilles d’automne. C’est drôle comme on les aime sous toutes leurs formes et leurs couleurs, alors qu’on a autant de difficulté à le faire pour les femmes.
Cette image du corps parfait projetée par les réseaux sociaux nous empêche souvent de nous trouver belles. Elle imprime aussi dans nos têtes un modèle qui nous influence à juger plus facilement les autres. En effet, la plupart des compagnies n’embauchent que des mannequins dont le tour de taille est minuscule. Certaines d'entre elles (comme Calvin Klein pour ne pas nommer de nom) ont d'ailleurs de la difficulté à intégrer la diversité corporelle, en engageant, par exemple, des femmes à corpulence moyenne pour représenter leur collection taille plus.
Par contre, heureusement pour nous, quelques compagnies, comme la compagnie québécoise de lingerie J3L, commencent à afficher leurs produits sur toutes sortes de corps : avec courbe, rectiligne, grand et petit. Plus la diversité aura de la visibilité, plus elle sera acceptée. On cesserait de mettre autant de pression pour représenter le corps parfait, bien difficile à atteindre, pour plutôt accueillir les divergences. Plus les réseaux nous renverront des images de corps différents, plus il deviendra normal de les voir et moins ils seront jugés.
Reste toi-même, t'es belle comme t'es.
C'est dur de se permettre d'aimer notre physique. On dirait que l'on finit toujours par se trouver un défaut ! Et si on s'aimait tel qu'on est ; embrassons nos poignées d'amour, trouvons magnifiques nos petits bonnets ou nos cuisses qui se touchent. C'est un énorme travail sur soi qu'il faut faire pour se permettre de s'aimer tel que l'on est, surtout lorsqu'on a l'impression d'être bien loin des corps représentés par les réseaux sociaux.
Il faut s'accorder le temps et la patience d'aimer chaque partie de soi. Parfois, on a l'impression qu'on n'aime rien du tout. Lorsque ça m'est arrivé, on m'a dit de trouver des petites choses que j'aimais chez moi. Ça me semblait une tâche énorme au début, mais j'ai fini par y arriver. J'ai commencé par la forme noisette de mes yeux, puis mon sourire naturel et mes clavicules saillantes. Lentement, on réussit à faire ressortir ce qu'on aime et a s'y attarder plus qu'à ce qu'on aime moins. On commence à mettre en valeur ce qu'on aime plutôt que de ne voir que nos défauts lorsqu'on se regarde dans le miroir.
Alors si tu as besoin de l'entendre, voilà : tu es belle comme tu es! Tu es belle avec ou sans courbes, tu es belle avec ou sans poitrine proéminente, tu es belle avec ou sans fessier rebondi, tu es belle au naturel, comme tu es belle pomponnée.
Chaque femme est une œuvre d'art.
Je suis allée au Vieux-Port de Montréal il n'y a pas longtemps. En me promenant, je suis tombée en amour avec de jolies tasses faites par une artisane. Celle-ci les fait à la main et chacune est différente, unique. Passionnée par les tasses (j'en possède une collection étonnante), je n'ai pas pu résister à en ramener une à la maison! C'est rendu ma tasse de prédilection lorsque je me fais un thé. Le thé m'apaise et la tasse m'aide à me perdre dans mes pensées alors que je contemple ses doux tourbillons de couleur.
C'est fou comme nous tombons facilement en amour avec des œuvres d'art, mais que nous sommes incapables d'aimer aussi facilement notre unicité. Oui, chaque femme devrait se percevoir comme une œuvre d'art.
Après tout, si toutes les œuvres d'art se ressemblaient, elles n'auraient plus rien de spécial.