En tant que collaboratrice, il est rare que j’écris sur ce qui m’attriste. Je vais mentionner quelques tranches de vie, mais toujours en surface et souvent, j’enjolive. Mais comme chacun, j’ai mes bobos. Des fois des petits et des fois des gros. Plus jeune, j’ai vécu beaucoup d’intimidation et de deuils. À l'époque, j’avais une tache de soleil sur le menton et ce qui est atypique, c’est mal vu aux yeux des autres. Et parfois ça les rend méchants. Alors j’ai grandi avec des phrases comme: « Tu serais laide, même avec 200 couches de makeup » ou bien « Aille, est-ce que c’est une tache de marde que t’as dans face ? »… Et j’en passe! Des phrases comme ça, quand t’es jeune, ça fait son chemin dans ta tête pis ça fait mal. Très mal. Je vais bientôt avoir 29 ans et il n’y a pas un jour où je ne repense pas à ces phrases qui m’ont laissé des marques comme un coup de fouet sur la peau. Ça te met en lambeau, mais différemment.
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À travers ces années, il y a eu mes parents qui étaient en pleine période de séparation. Et à l'âge de 11 ans, un évènement m'a amenée à rompre les liens avec mon père qui souffre de toxicomanie. Ce fut mon plus grand deuil. J'ai longtemps été sans repère. C'était une trop grande décision pour une petite fille de 11 ans et j'ignorais comment en parler. Ça me faisait tellement mal que j'avais envie de crier contre ce monde que je trouvais injuste et laid. Je le trouvais laid de nous amener à prendre des décisions comme celle-là. Je le trouvais injuste de nous confronter à de dures réalités comme celle-ci. Je voulais juste être une petite fille normale et rire autour d'un brunch avec ma famille comme on nous le montrait dans les films, comme on nous le montrait dans les publicités. Mais ma réalité était différente. Et j'ignorais à qui parler, parce que des fois, je pleurais au point d'être incapable de respirer. Alors je me suis tournée vers des oreilles extérieures. Ces oreilles-là m'ont en quelque sorte sauvé. Elles ont écouté ma rage, elles m'ont amenée à renouer avec ce qui me faisait du bien et elles m'ont aidé à me reconstruire un petit peu chaque jour. Mes exutoires à moi, ce sont les arts et ma plume. Sans ces échappatoires, je ne sais pas vraiment où j'en serais, mais ils m'ont amenée à savoir qui je suis. Puis à présent, je suis heureuse. Sans oublier que j'ai une très belle relation avec ma famille. Dans le passé, ces évènements m'ont conduite à penser à un acte qui m’effrayait, mais qui me fascinait à la fois; le suicide. C’est à cause de ces pensées que je me suis tournée vers des écoutes extérieures telles que Jeunesse j’écoute. À l’époque j’en avais honte et je ne l’aurais jamais mentionné, mais avec le recul, je trouve qu’il est important de faire mention que tu n’es pas seul. Qu’il y a des intervenants et des gens qui sont présents pour t’écouter. Ta souffrance, ne la garde pas pour toi parce que des fois, elle est trop grande pour ton petit corps et il y a des gens qui sont là pour toi. Pour te rappeler que t'es PAS personne.
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Je veux que tu saches que t'es pas tout seul. Je veux que tu saches aussi que même si tu ne vois pas le fond, un moment donné, tu vas voir du beau. Mais surtout, je veux que tu saches qu'il n'y a pas de honte à souffrir et d'avoir envie de parler. Alors n'hésite pas à appeler, ils seront là pour t'écouter! Et si tu vis ce mal, tu ne vois surement pas la beauté de ce monde, mais il y en a tellement. Puis surtout, tu vas le vivre ton happy end! Je te le souhaite fort. Vraiment fort.