Mon anxiété me ravage, de tous bords, de tous côtés. J’ai peine à sortir de mon cocon pour aller travailler, faire les courses, étudier ou simplement marcher sous le doux soleil du printemps.
Mon anxiété me paralyse tellement que je peine à vaguer à mes occupations quotidiennes.
Et on s’entend qu’en temps de pandémie, mon anxiété a quadruplé.
Tu sais, même si tu me dis de respirer, de me calmer, que ça va bien aller, j’ai de la misère à reprendre le contrôle. Même si tu hausses le ton, ça ne m’aidera pas.
« Ne panique pas, ne panique surtout pas, il n’y a pas de danger, tout va bien aller. »
Tu n’as même pas idées combien de fois je me répète cette phrase-là dans une journée. Alors, ne me dis pas que c’est simple de ne pas avoir peur.
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Dans un monde anxieux, les gens connaissent bien l’anxiété, contrairement à d’autres problèmes de santé mentale. Je ne suis pas experte, mais il me semble que c’est le plus répandu ou du moins, celui dont on parle le plus. Demande à quelqu’un dans la rue s’il sait ce qu’est de l’anxiété. Après demande à cette même personne si elle sait ce qu’est un trouble dissociatif de l’identité.
Je te parie que cette personne ne connaitra pas la deuxième réponse.
Sauf que les gens ne savent pas tous jusqu’où ça peut aller l’anxiété, quel degré ça peut atteindre. Les gens ne savent pas à quel point un problème « dans notre tête » peut accaparer tout notre être, se transformer en problème physique chronique.
Ce n’est pas tout le monde qui comprend lorsque je fais une chute de pression à l’épicerie, car il y a trop de monde, car je me sens regardée. Peu de gens comprennent quand je marche à l’extérieur, qu’il n’y a aucun danger, mais que je dois tout de même m’asseoir sur le trottoir, car je me sens étourdie. Peu comprennent quand je dois quitter la salle de classe, car je sens que je vais être malade. Ce n’est pas tout le monde qui comprend lorsque je ne peux rentrer travailler tellement mon corps est paralysé par l’angoisse.
J’ai peur quand je suis entourée, lorsqu’il n’y a aucune issue de secours. J’ai peur quand les gens me jugent, j’ai peur de ne pas savoir quoi répondre lorsqu’on me parle. J’ai peur lorsque mon cœur se met à battre à toute vitesse, que la sueur perle sur mon front, que je sens mes jambes flancher.
J’ai peur. Tellement peur.
Je veux devenir journaliste, mais j’ai peur de côtoyer des gens. Je dois serrer la main des gens, mais j’ai peur du toucher. Je dois paraitre confiante lorsque mon intérieur entier vacille.
J’ai peur lorsque je suis devant les autres et que je veux être à la hauteur, lorsque je veux bien paraitre pour m’assurer une place dans ce milieu si restreint.
On me dit que je peux toujours changer de voie, mais je n’ai pas envie de construire mon avenir en fonction d’un handicap d’aujourd’hui. Je n’ai pas envie d’abandonner un rêve en raison d’une fichue maladie.
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J’ai besoin d’une petite vague d’espoir aujourd’hui, car j’ai de la misère à croire que ça va bien aller.
And here we are, living despite it all.