Parfois je l’invite à écrire avec moi, pour essayer de comparer ce qui s’est passé dans nos têtes… Des articles signés Claude & Charlie.
*****
LUI
* VIBRATION DE TÉLÉPHONE*
C : «J’vais être au bar l’Isle de Garde vendredi avec quelques amis, si ça te tente de venir, t’es le bienvenu.»
Deux semaines après notre mini-putt, elle m’invite avec «quelques amis» dans un bar. Ouin, elle m’a surement trouvé sympathique, mais sans plus. Moi qui pensais l’amener dans la end zone, c’est elle qui me pousse dans la friendzone. Damn, je pensais que ça pouvait être la bonne. J’ai donc le choix entre aller faire une petite visite de politesse et de nouvelles rencontres ou bien me laisser tenter et me défiler de la flamme rouge. Encore.
Finalement, j’y suis allé avec mon coloc. J’ai eu bien du plaisir, même si j’avais l’impression qu’elle voulait me plugger avec une de ses amies au lieu de se plugger elle-même, comme j'aurais voulu. Dans la musique et le bruit, je n’entendais pas vraiment ce qu’elles se disaient, mais elles n'arrêtaient pas de me lancer des regards. Mon coloc a réussi, ce soir-là, à closer un de ses amis tandis que la seule chose que j’ai closé… c’est le bar.
C’est dommage la direction qu’a prise cette relation. Après plusieurs semaines, j’ai toujours pas l’impression qu’elle veut de moi. On se rejoint vraiment côté humour avec notre affection pour les jeux de mots, les tournures de phrase à connotations sexuelles, et le sarcasme. Le match parfait! Ce doit être physiquement que ça colle pas de son côté.
Un soir au cinéma, j’étais plus capable. Fallait que ça se passe. À chaque fois que le personnage principal sortait un gag, elle m'agrippait le bras pis ça me donnait des sueurs dans l’entre-cuisse. J’étais de glace et littéralement sur le point de craquer. Bien trop préoccupé à appréhender le moment où j’allais faire mon move et comment. C’est dans le stationnement que, finalement, je l’ai agrippé par son rebord de jeans et que je l’ai embrassée sans avertissement. J’ai réalisé assez vite qu’elle n’avait aucune objection.
Je pense que je viens de comprendre pourquoi je n’ai jamais revu la fille de l’Isle de Garde.
ELLE
Ça a commencé avec un envoi d’une vidéo dont il m’avait fait mention lors de notre première rencontre. On s’est réécrit pendant deux semaines après, et ce, pratiquement à tous les jours. Je ne comprenais pas trop. C’était super casual nos conversations, comme si on se connaissait depuis longtemps. Mais il ne m’invitait pas à le revoir. Elle m’a frappée de plein fouet… la friendzone. Mais je le trouvais hyper sympathique alors je me dis que si ça devenait réellement un ami, je n’était pas perdante. J’étais pas en amour non plus… Je l'avais vu juste une fois!
Je me souviens de la deuxième fois où l’on s’est vus et comment j’avais du faire comprendre à une connaissance femelle, qui essayait de s'approprier ma trouvaille, de DÉ-CA-LI-SSSER. Poliment, bien-sûr. Suite à quoi, on s’était vus à plusieurs occasions ; billard, soirée jeux vidéos, des longues discussions, 2-3 Skype, séances de bloc… Plus j’apprenais à le connaître et plus j’avais un bon p’tit crush qui grandissait. Ce qui ne semblait pas être réciproque. Mais on riait. Fort et souvent. Alors ça me convenait.
C’est là qu’un soir devant une p’tite comédie au cinéma, c’est devenu différent. Je ne pouvais pas dire pourquoi, mais je le sentais rigide, moins rieur et plus dans sa tête. J’agissais comme à mon habitude, pourtant. C’est dans le stationnement que, finalement, j’ai compris. Il m’a sorti violemment de la friendzone en agrippant le rebord de mon pantalon pour m’attirer contre lui et m’embrasser, sans présentation. Une fois le petit moment de surprise passé, je n’ai pas dit non et l’ai suivi dans son projet. Pas trop fort, pas trop doux. Comme si nos bouches étaient dues pour s’assembler. C’est avec nos langues qu’on a fini la conversation de cette soirée et défini notre statut de «plus que des amis finalement».
Pour qu'on finisse ensemble toi et moi (c'est pour ça).
On aime tous ces soirées là…