C’est un peu contre-intuitif que ce soit moi, le gars, qui écrive de la part du blog Le Cahier sur la Journée Internationale des Droits des Femmes. Je ne crois pas être un cordonnier mal chaussé pour en parler (évidemment lol). J’ai passé l’avant-midi à épier les réseaux sociaux, voir ce qui se disait, ce qui se publiait. Comment on mettait les femmes à « l’honneur » aujourd’hui. Beaucoup de « joyeuse journée de la femme » défilent, un peu maladroitement.

J’ai vu des publications mettre de l’avant des hommes, d’un point de vue historique, qui ont contribué de près ou de loin à la bataille pour l’égalité dans le passé, sans nommer aucune de ces femmes soutenues. J’ai vu des quiz sur la condition féminine, avec des questions maladroites proposées par des collègues masculins, sous le couvert de l’inclusivité avec noms et visages, sans pour autant nommer ne serait-ce qu’une femme dans leur concept. D’autres employeurs ont envoyé des fleurs à leurs employées... au lieu d’une augmentation salariale. Ne me laissez pas partir sur les marques qui offrent des rabais aujourd’hui...

Heureusement, j’ai vu des publications soutenues, abordant directement les injustices, les inégalités et les biais (le thème de cette année) tout en proposant des solutions, de nouvelles mesures au sein de leurs entreprises. Ouf, au moins, tout le monde n’est pas aussi tone deaf que son voisin. Des publications inclusives qui mettent de l’avant toutes les personnes qui s’identifient comme femme. Qui mettent de l’avant les petites mains qui font le travail de fond, pas seulement les leaders.

La question me reste en tête à chaque fois :

Que faites-vous le reste de l’année, pour ces collègues, amies, mères, sœurs, cousines et amoureuses précieuses?

Plutôt que de célébrer, parlons de la différence flagrante dans la rémunération, dans le traitement réservé aux professionnelles, les préjugés envers les mamans dans le milieu de travail, les énormités qui ressortent du système de santé, les féminicides qui pleuvent, l’avortement sélectif, les droits humains bafoués... J’arrête cette liste drette là, ça pourrait être long.

Plutôt que de célébrer, solutionnons, dans la limite de nos moyens. Soutenons, alimentons, propulsons ces femmes qu’on souligne aujourd’hui. Et ce, à toutes les mautadites de journées. La Journée Internationale des Droits des Femmes, ce n’est pas une fête, ni un férié, ni un congé. C’est un aide-mémoire, un check-in annuel, pour garder la discussion en vie, l’alimenter et soulever de nouvelles situations qui requièrent notre attention à tous, p’tits gars comme p’tites filles.

On peut souligner et célébrer le chemin parcouru, mais la route vers l’égalité est encore bien longue. 

Et nous, au bureau?

Je suis le premier gars éditeur du blogue (dans tes dents, le plafond de verre!). Je (re)travaille avec Camille et Virginie depuis plus d’un mois, après une absence d’environ deux ans. Deux années où j’ai pu voir mes amies-collègues grandir et s’épanouir. Pousser plus loin vers leurs rêves et écouter leurs ambitions qui les guident. C’est inspirant à voir, je dois dire. Avoir des femmes de tête dans nos cercles, c’est pour le mieux.

J’évolue donc dans un milieu principalement féminin, sur un média par et pour les femmes, et ça demande une certaine sensibilité et une capacité d’écoute différentes d’un autre poste. Pas de boys club ici, ni de ladies club en passant. Cette sensibilité ne vient pas juste de moi, en tant qu’équipe on vibre au diapason les uns des autres. Camille et Virginie nous dirigent avec une sensibilité similaire, mais grâce à leurs lentilles différentes des miennes, elles peuvent voir les inégalités qui pourraient ressortir dans notre milieu et créent un milieu de travail où chaque membre se sent à l’aise et égal.

On n’est pas parfait.es, mais on essaye fort fort fort, et on se promet de garder la discussion ouverte ad vitam eternam.

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