Mon amie Mariane et moi revenons d’un roadtrip à Québec. Le genre de roadtrip où deux filles brisées veulent oublier. On a comme calé nos problèmes au fond d’une piscine, ben conscientes qu’ils allaient remonter, parce qu'ils sont toujours là, à flotter un peu en surface. À travers les sœurs Boulay dans mes haut-parleurs d’auto un-peu-vieille-mais-ben-correcte, elle m’annonce qu’elle s’est acheté un déshabillé sexy. Ceux qu’on trouve à La Senza, mais dans la section des rabais. Il faut pas exagérer quand même! Ma concentration hors pair de conductrice avisée ne m’empêche pas de la regarder un peu beaucoup intriguée. «OK, ouais, mais pourquoi? Tsé c’est pour qui?» Ça n’a pas été long qu’elle m’a répondu: «POUR MOI». Elle m’a fait comprendre la valeur symbolique que cet achat avait pour elle. En fait, c’était un statement. L’étiquette encore bien accrochée sur le mince tissu bien enfoui dans l’armoire, il allait sûrement rester là pour un bout encore. (Parce que tu ne sors pas ça avec n’importe qui, on s'entend). 

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Source : eve-washere.tumblr.com

C’était comme dire : «Je m’achète un déshabillé, sans penser à quelqu’un d’autre. Je l’achète pas pour faire plaisir, je l’achète parce que ça me tente ». Des fois, dans le fond, j’ai le droit de faire les choses qui me tentent. J’ai pas besoin de tout faire en pensant aux autres, en pensant à pourquoi je le fais. Je peux juste le faire, j’ai le droit à ça aussi. Je me trouve sexy dedans, moi, juste moi. J’ai pas besoin de me le faire dire. J’ai juste besoin de le penser, de le voir. Pis en attendant, il est tout bien caché.  

Quand je vais le sortir, ça va être pour moi parce que la personne qui va le voir va le mériter. Ça ne sera pas pour lui faire plaisir, ça va être parce que ça me tente. Et c’est à ce moment-là que je vais savoir qu’il le mérite.

T'es-tu déjà procuré un ensemble sexy juste pour toi, sans penser à quelqu'un d'autre? 

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