Il y a de ces personnes qui ne sortent jamais complètement de votre existence. Celles qui marquent votre âme à un point tel où vous ne pensez jamais pouvoir les oublier, même lorsqu’elles sortent de votre vie. Celles qui vous font voir la vie d’une autre couleur et qui vous élèvent toujours plus haut, avant de vous faire retomber plus bas… Celles qui vous prouvent qu’elles sont là pour rester, alors qu’elles partent… Mon premier amour a fait partie de ces personnes. Celui qui, un jour, m’a fait découvrir la beauté d’une relation à deux et fourni la preuve que les contraires s’attirent. Mais c’est aussi cette même personne qui a chamboulé mon monde et qui a laissé une cicatrice à la fois profonde et fragile sur mon cœur. J’aurais tant voulu ne jamais avoir à traverser cette tempête d’émotions qui accompagne une première peine d’amour. Tant de choses que tu ignores, mais qui ont pourtant été ma nouvelle réalité pendant des semaines.

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Si tu savais toutes ces fois où j’ai dû me contrôler pour ne pas t’appeler. Ces moments où je ne voulais qu’entendre le son de ta voix, t’entendre me dire que ce n’était pas fini.

Si tu savais toutes ces nuits passées à attendre désespérément de tes nouvelles. À ne pas fermer l’œil dans l’espoir que ton nom apparaisse sur mon cellulaire.

Si tu savais toutes les larmes de mon corps que j’ai pleurées et toute la souffrance intérieure que j’ai vécue à t’imaginer présentement partager avec une autre personne tout ce qu’on avait pu vivre ensemble.

Si tu savais à quel point j’aurais tout fait pour que tu reviennes vers moi. Rien ne me faisait plus mal que de désirer quelque chose qui m’était impossible d’avoir.

Si tu savais tous les doutes que tu as laissés en moi. Tu m’as fait remettre en question mon désir de mettre au monde un autre petit être vivant. Moi qui ai toujours su que je voulais des enfants. Cela m’était maintenant devenu impensable d’imaginer, qu’un jour, ce serait mon enfant que je verrai atteindre le fond et que je n’aurai aucun moyen d’apaiser sa souffrance. Je ne voulais absolument pas le regarder vivre ce que j’ai vécu, lui infliger la douleur épouvantable et inévitable qu’amène une peine d’amour.

Si tu savais le temps fou que j’ai passé à essayer de comprendre. Simplement comprendre comment on ait pu en arriver là. Comprendre comment il était possible d’aimer si fort et pourtant tout abandonner du jour au lendemain. Comprendre tes actes contradictoires et tes paroles vides d’émotions. Comprendre la facilité avec laquelle tu as mis derrière tant de moments intimes et marquants, pour les remplacer par d’autres sans aucune valeur comparable. Mais aujourd’hui, j’ai compris que je ne comprendrai jamais. Et je n’ai pas besoin de comprendre. Comprendre ne me fera pas accepter la réalité que je refuse pourtant de voir.

Et malgré tout, je ne peux m’empêcher de me demander : « Si tu avais su tout ça, en aurait-il été autrement? »

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Si tu avais su tout ça… Mais tu n’en sais rien. Et tu n’en sauras jamais rien parce que tu as décidé qu’il en serait ainsi. Qu’on deviendrait deux étrangers qui n’ont plus rien à se dire ni même rien à partager. Et puis maintenant je réalise que je ne veux même pas que tu saches tout ce par quoi j’ai traversé. Parce que te laisser savoir serait te laisser l’opportunité d’avoir encore une influence sur ma vie, alors que je ne veux plus te donner ce pouvoir. Avec le temps, ce n’était plus toi qui m’as sortie de ta vie, mais moi qui ai décidé de te sortir de la mienne. J’ai pris la décision d’être bien mieux sans toi, de me retrouver et d’avancer si loin que je ne voudrai plus jamais retourner en arrière. Et depuis, je m’en remercie.

source image de couverture : Maryse Lamont-Roy
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