L’autre jour, pendant le Festival d’été de Québec, je n’avais même pas fait deux pas dans la rue en sortant de chez moi que déjà la gang de filles à côté de moi se faisait catcaller par une gang de gars assis dans leur char. Classique.

L’autre jour, en discutant du phénomène du catcalling avec des gars, j’ai eu différentes opinions, allant du « c’est un compliment » à « c’est sûr que si tu mets une jupe courte, faut que tu t’attendes à ça ». Sérieux ?

Fait que là, je me suis sérieusement demandée si certaines filles aimaient ça. Qu’en pensez- vous ?

Personnellement, me faire catcaller, je trouve ça hyper dégradant et hyper non essentiel. Je n’ai jamais ressenti le besoin de gueuler à un gars à deux heures de l’après-midi qu’il avait un beau gros cul. On dirait qu’encore aujourd’hui, y’a pas moyen de marcher dans la  rue sans recevoir une remarque sur son physique. « Belles boules », « Beau cul tight », « Hey ! Saluuuuuut ! T’es belle toé ! », « Fourrable ! », etc. Une fille du Cahier a d’ailleurs fait un article sur ces remarques récemment (pour le lire, c'est ICI)

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Source: The Odyssey Online

Je me suis même demandée si c’était culturel. Dans certains pays, se faire « catcaller », c’est pratiquement normalisé et il n’y a aucun big deal avec ça. Non? En fait, de moins en moins. D’ailleurs, au Mexique le mot clic #MiPrimerAcoso (« mon premier harcèlement ») est très populaire! Les Mexicaines racontent la première fois qu’elles ont subi du harcèlement de rue ou de la violence. Les témoignages sont troublants et ressemblent beaucoup aux anecdotes décrites ci-haut. Est-ce que ça existe une femme qui n’a jamais vécu d’harcèlement de rue?

On a toutes une expérience où quelqu’un nous a suivies, où on a changé notre trajet, où on a fait semblant (ou pas) de parler au téléphone, où on se sentait presque coupable de ne pas être « plus » habillées ou de ne pas avoir réagi davantage. Bref, une expérience d’harcèlement, de catcall.

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Source: Her Campus

Après avoir eu l’avis de gars de mon entourage, je pense qu’il y a clairement un problème d’éducation sexuelle. Non, ce n’est pas un compliment. Si c’en était réellement un, les filles en feraient peut-être aussi aux gars ? Et, non, on l’a pas « cherché ».

Je comprends clairement que la sexualité se vit très différemment d’une personne à une autre et bien souvent selon le sexe. Par contre, je cherche encore le « pourquoi » du catcall. Pourquoi les hommes ont besoin de cette supériorité sur un autre sexe? Pourquoi les hommes ont de la difficulté à gérer leur pénis (#oups)? La porno, les putes, les massages érotiques, les bars de danseuses, le catcalling : tout tourne autour de la sexualité de l’homme. Encore une fois, je me dis que le féminisme a encore sa place. Et non, être féministe, ce n’est pas être mal baisée, lesbienne, ne pas assumer sa féminité, se croire supérieure... Faut arrêter de s’auto-juger. Le féminisme, c’est l’égalité des sexes. That’s it.

Et vous ? Que pensez-vous du catcallling ?

Crédit photo de couverture : La Presse 

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